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Pier Dutil

Parlons finances

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6 juin 2022
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Par Pier Dutil

PARLONS FINANCES

Alors que les prix ne cessent d’augmenter, que l’inflation sème l’inquiétude et que les taux d’intérêt font des bonds importants, les Canadiennes et les Canadiens se voient forcés d’accorder de l’importance à la gestion de leurs finances personnelles.

Pendant que les salaires croissent moins rapidement que les dépenses, les consommateurs n’ont pas le choix de suivre de près leurs finances personnelles.

ÉPARGNES EN HAUSSE

La pandémie a causé de nombreux problèmes au cours des deux dernières années. Cependant, elle a eu un impact positif sur le niveau d’épargne des Canadiennes et des Canadiens.

En effet, selon les données de Statistique Canada pour l’année 2020, les ménages canadiens ont épargné 212 G $ (milliards de dollars) comparativement à 18 G $ en 2019. Par tête de pipe, cela représente une moyenne de 5 574 $ en 2020 VS 479 $ l’année précédente. 

Selon la société d’évaluation du crédit Equifax, l’ensemble des citoyens canadiens ont amélioré leurs cotes de crédit durant la pandémie. Si, à première vue, cette information peut nous réjouir, une analyse rapide nous permet de comprendre pourquoi cela s’est produit.

Durant la pandémie, nous avons subi des périodes de confinement au cours desquelles les sorties étaient limitées. La grande majorité des commerces étaient fermés, les bars et les restaurants n’accueillaient plus de clients et il n’était pas question de voyager à l’extérieur. Les occasions de dépenser étaient donc limitées. 

Pendant ce temps, divers programmes gouvernementaux permettaient aux contribuables de recevoir des sommes importantes. D’un côté, l’argent continuait d’entrer alors que les dépenses diminuaient, d’où la hausse de l’épargne.

J’aurais bien aimé vous dire que la hausse de l’épargne résultait d’un nouvel effort des consommateurs canadiens, mais ce n’est pas le cas

QU'A-T-ON FAIT DE CET ARGENT?

Dans l’ensemble, plusieurs Canadiennes et Canadiens ont profité de cette épargne imprévue pour réduire leur endettement et investir en vue de leur retraite.

Les données de Statistique Canada indiquent que les soldes des cartes de crédit au Canada ont subi une baisse importante. Quant on connaît les taux d’intérêts quasi usuraires des compagnies de cartes de crédit, c’est une très bonne chose de rembourser le plus rapidement possible ces soldes impayés. À 20 % et plus, le taux d’intérêt des cartes de crédit finit par miner les finances de n’importe qui.

D’autres en ont profité pour investir en vue de leur retraite. En 2020, 6,2 millions de Canadiennes et de Canadiens ont investi un total de 50,1 G $ dans leurs REER. Il s’agit là d’une sage décision, surtout que les sommes investies dans un REER sont déductibles d’impôt.

Alors que plusieurs épargnaient, un grand nombre de ménages ont entrepris des rénovations à la maison. La propriétaire d’un commerce de matériel de salles de bain me confiait n’avoir jamais vécu une période aussi intense. Les quincailleries ont également bénéficié de cette nouvelle manne, craignant même de manquer de produits à l’occasion. On pourrait mentionner aussi les vendeurs de piscines qui, dans plusieurs cas, ne suffisaient pas à la demande.

Si la pandémie a profité à plusieurs, il ne faudrait pas en conclure que l’ensemble de la population a gagné le gros lot. Plusieurs travailleurs ont perdu leurs emplois. L’achalandage en forte hausse dans les banques alimentaires est un indicateur du statut financier précaire de plusieurs familles.

MENACES EN VUE

La situation actuelle de l’économie laisse poindre certaines menaces. La pénurie de main-d’œuvre, les difficultés d’approvisionnement, la hausse des prix et des taux d’intérêt ne disparaîtront pas du jour au lendemain. Il est peut-être trop tôt pour parler d’une éventuelle récession, mais on se doit de garder l’œil ouvert, car le risque existe bel et bien.

Même si les dirigeants politiques évoquent la possibilité de mesures d’aide en promettant de verser des chèques ou de réduire certaines taxes, il ne faut pas oublier que cet argent provient de nos poches. Un jour ou l’autre, on devra en faire les frais.
 

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