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Pier Dutil

Est-on en train de devenir fou?

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15 août 2022
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Par Pier Dutil

EST-ON EN TRAIN DE DEVENIR FOU?

Depuis quelques années, des groupuscules ont le don de soulever des remises en question concernant l’usage de certains mots qu’ils souhaitent éliminer du langage courant.

Dans certains cas, il s’agit de mots auxquels on donne un sens raciste ou encore de mots concernant les genres (masculin ou féminin). Finalement, il suffit qu’une personne se sente insultée par l’usage d’un mot pour que l’on monte aux barricades afin d’éliminer le mot maudit.

LE MOT COMMENÇANT PAR «N»

Tout cela a commencé il y a quelques années dans certaines universités canadiennes où la simple mention du titre du livre de Pierre Vallières, «Nègres blancs d’Amérique» a soulevé un tollé.

Les enseignants qui s’étaient permis de mentionner le titre de ce livre ont été victimes de certaines remontrances de la direction des universités en question et ont reçu des milliers d’insultes et de menaces sur les réseaux sociaux.

Pourtant, l’utilisation du mot maudit n’avait pas été utilisé pour lancer une insulte à quelqu’un en particulier. Il a suffi qu’un ou quelques étudiants.es se sentent atteints pour que l’on remette en question l’utilisation de ce mot.

Et depuis, tant dans les cours universitaires que dans les médias, plus question d’utiliser le mot «nègre». Non, il faut maintenant dire : «le mot commençant par «N». À mon œil, il s’agit là d’une pure hypocrisie puisque, lorsqu’on lit ou que l’on prononce l’expression «mot commençant par «N», tout le monde comprend que l’on parle du mot «nègre». Ce n’est pas parce que l’on ne prononce pas entièrement le mot en question qu’il n’est pas utilisé.

LES MOTS «GENRÉS»

On est aussi en train de faire tout un plat avec des mots «genrés» comme homme ou femme, père ou mère et ainsi de suite.

Lorsque l’on remplit un formulaire, on ne doit plus retrouver tout simplement les mentions «homme» ou «femme». Il faut ajouter «autre» ou encore «non-binaire».

Quand vient le temps de faire référence aux parents d’un nouveau-né, il ne faudrait plus écrire «père» ou «mère». On suggère plutôt d’utiliser les termes «parent 1» et «parent 2» sans préciser le genre. J’anticipe une nouvelle bataille lorsque viendra le temps de déterminer qui est le «parent 1» et qui est le «parent 2».

Il y a deux ans, la direction d’Air Canada a même émis une directive à ses agents de bord pour ne plus s’adresser aux passagers en utilisant les mots «mesdames» et «messieurs». Si ça continue, on va s’adresser aux passagers en utilisant le mot «Chose» ou encore «bagage sur deux pattes».

Vous croyez que j’exagère? Continuez votre lecture en prenant bien soin d’attacher votre tuque. Récemment, la très sérieuse revue scientifique «The Lancet» a suggéré de ne plus utiliser les mots «homme» ou «femme», mais plutôt «corps avec un pénis» et «corps avec un vagin». Voilà que les genres humains sont réduits à un attribut sexuel de leurs corps. C’est le délire!

La célère Simone de Beauvoir a déjà déclaré : «On ne naît pas femme, on le devient.» Cette chère Simone a sans doute échoué son cours d’anatomie 101.

SCRABBLE ET ASSEMBLÉE NATIONALE

Cette tendance à l’élimination de nombreux mots fait présentement son chemin jusque dans l’utilisation du jeu Scrabble.  Voilà que le créateur de ce jeu fort populaire, l’entreprise Mattel, suggère de bannir l’utilisation de plus de 400 mots qui pourraient, aux yeux de certains joueurs à l’épiderme fragile, être considérés comme offensants. Rien de moins.

À l’Assemblée nationale du Québec, on retrouve également plus de 400 mots ou expressions bannis du vocabulaire parlementaire. Pas question de traiter un adversaire de «menteur», de «bandit», de «nono», de «deux de pique» ou de l’accuser de «déformer la vérité».

Pourtant, s’il y a un lieu public où l’on ment et où l’on déforme régulièrement la vérité, c’est bel et bien à l’Assemblée nationale. Mais, en bannissant l’usage de certains mots, on croit se donner une nouvelle virginité. Que d’hypocrisie!

ON VA MANQUER DE LETTRES

Je n’en reviens également pas de découvrir à quel point on est rendu à identifier plusieurs personnes tout simplement par l’usage de lettres.

On connaît tous l’énumération «LGBTQ+» pour parler des lesbiennes, des gais, des bisexuels, des transgenres, , des queers, etc. Si ça continue, on va manquer de lettres dans l’alphabet pour créer des catégories.

Peu importe notre orientation sexuelle, nous sommes avant tout des êtres humains. Pourquoi insister pour catégoriser des individus en fonction de leur orientation sexuelle?

Dans les médias, lorsque l’on fait référence à un ou une artiste, on sent souvent le besoin de préciser son orientation sexuelle à savoir qu’il est homosexuel ou qu’elle est lesbienne. Pourtant, on ne sent pas le besoin d’apporter une telle précision lorsque l’on fait référence à une personne hétérosexuelle. Pourquoi une telle distinction?

Parmi mes relations, je compte des homosexuels, des lesbiennes et un transgenre et, pour moi, leur orientation sexuelle est le moindre de mes soucis. C’est un sujet que l’on ne sent même pas le besoin d’aborder. Tout ce qui compte, c’est que la personne soit heureuse dans ce qu’elle est.

Pendant que des millions de citoyens et de citoyennes de notre planète terre ont de la difficulté à manger à leur faim ou sont prisonniers de camps de réfugiés où les conditions de vie sont inférieures à celles de nos animaux de compagnie, consacrer des énergies à mener des combats pour interdire ou créer de nouveaux mots me semble bien futile. 

On serait dû pour revenir à nos valeurs de base.

Visionnez tous les textes d'opinion de Pier Dutil


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