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Pier Dutil

L'État de nos écoles

durée 18h00
10 octobre 2022
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Par Pier Dutil

L’ÉTAT DE NOS ÉCOLES

Le 27 juillet dernier, dans un article du Chef des nouvelles d’EnBeauce-com, Sylvio Morin, je lisais qu’une majorité des écoles et établissements scolaires du Centre des services scolaire de la Beauce-Etchemin (CSSBE) était «... en mauvais et très mauvais état.»

J’avoue que cette nouvelle m’a fait sursauter, Je me demandais comment pouvait-on en être arrivé à une telle situation de désuétude. Et, si je me fie aux commentaires glanés ici et là, je n’étais pas le seul à me poser la question. En gros, je m’interrogeais à savoir si, en septembre, nos élèves auraient une rentrée dans des écoles sur le point de leur tomber dessus. 

LES FAITS

L’article de Sylvio Morin faisait suite à une visite en Beauce du ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, et à la publication d’une compilation annuelle du ministère de l’Éducation sur l’état des bâtiments scolaires au Québec.

Sur les 74 établissement scolaires du CSSBE, 39, soit 52,7 %, obtenaient des cotes «C», «D» ou «E» ce qui signifie qu’ils sont considérés comme dans un mauvais ou un très mauvais état. 

NOUVELLE MÉTHODE D'ÉVALUATION

Pour en avoir le cœur net, j’ai décidé de rencontrer le Directeur général du CSSBE, Fabien Giguère, rencontre qui a eu lieu mardi dernier, au lendemain des élections.

Ma première question à M. Giguère était la suivante : «Comment en était-on arrivé à un tel état de désuétude? Le DG a d’abord tenu à préciser que l’âge moyen de nos écoles est de 59 ans, ce qui implique des investissements annuels importants pour entretenir tous ces bâtiments. M. Giguère ajoutait que le budget annuel destiné au maintien et à la résorption des établissements scolaires se chiffrait à environ 20 M$.

Le bilan de l’automne 2021 est le résultat d’une nouvelle méthode utilisée par le ministère de l’Éducation pour juger de l’état des bâtiments. Et cette nouvelle méthode, elle se base sur les sommes que prévoit investir un CSS au cours de la prochaine année dans chacune de ses écoles. Et, finalement, ce montant que l’on prévoit investir est évalué à partir de l’évaluation municipale de chacune des bâtisses. Ainsi, si un projet de 2 M$ pour changer les fenêtres d’une école évaluée à 10 M$ est prévu, cela équivaut à 20 % de la valeur de la bâtisse, ce qui donne une cote chiffrée.

Selon cette nouvelle façon, M. Giguère précisait : «Ainsi, plus j’investis dans le maintien de mes bâtisses, plus je contribue à baisser ma cote.» Si l’ancienne méthode d’évaluation était toujours en vigueur, selon le DG, plus de 85 % des établissements scolaires de la CSSBE obtiendraient des cotes «A» et «B», à savoir très bon et bon.

DES SURPLUS ACCUMULÉS DE PLUS DE 25 M$

Mon interrogation quant à la désuétude présumée de nos écoles contenue dans le rapport de 2021 prenait une partie de sa source dans les états financiers 2021 du CSSBE où je retrouvais un surplus accumulé de 25 782 984 $. Je me disais, pourquoi ne pas utiliser ces surplus pour rénover nos écoles?

Mais, comme vous vous en doutez bien, tout n’est pas aussi simple dans les services publics. Encore là, M. Giguère m’informe que les surplus en question ne peuvent être utilisés en tout ou en partie selon le bon vouloir de la direction.

De ce montant de plus de 25 MS, un minimum de 11 M$ doit être conservé pour défrayer toutes les dépenses qui devraient être assumées par le CSSBE advenant une fermeture. Comme si cela était possible. Mais, on sait tous qu’avec les gouvernements, la logique ne prévaut pas toujours.

Enfin, le DG affirme que, même si les dirigeants scolaires désiraient investir plus de 20 M$ annuellement, ils ne parviendraient pas à le faire à cause d’un nombre insuffisant d’entrepreneurs dans la région et de la pénurie de main-d’œuvre. En créant une demande plus forte, cela aurait une incidence sur les coûts qui risqueraient d’augmenter fortement. Là comme ailleurs, la loi de l’offre et de la demande prévaut.

«JE NE SUIS PAS GÊNÉ»

À la fin de notre rencontre, M. Giguère n’hésitait pas à affirmer : «Je ne suis pas gêné et je n’ai pas honte d’aucune de nos écoles.» Et d’ajouter : «Sans hésitation, j’enverrais mes enfants dans n’importe laquelle de nos écoles.»

Il m’a même invité à visiter une ou des écoles de mon choix, précisant qu’il m’y accompagnerait avec plaisir pour que je puisse vérifier par moi-même l’état d’entretien des établissements scolaires de notre région. Pour l’instant, je ne me suis pas prévalu de son invitation.

Pour l’année 2022 – 2023, j’ai pu consulter les projets d’investissements détaillés qui totalisent 19 827 439 $. Évidemment, certains établissements nécessitent des investissements plus importants que d’autres, mais, selon M. Giguère, d’ici la fin de l’année financière 2022-2023, le nouveau bilan d’évaluation, même avec la nouvelle méthode, fera en sorte que seulement 37 % des établissements se retrouveront avec des cotes «C» et «D», soit une diminution de 15 %. Et ces mauvaises cotes seront appelées à diminuer de façon importante au cours des prochaines années.

En terminant, je précise que le bilan de 2021, qui indiquait que 52,7% des écoles du CSSBE obtenaient des cotes «C» et «D», se comparait avantageusement avec la moyenne des écoles du Québec qui obtenaient ces mêmes cotes dans une proportion de 59 %. Mais, comme me disait ma mère : «Ne te compare pas aux pires que toi; essaie d’être parmi les meilleurs.»

Visionnez tous les textes d'opinion de Pier Dutil


PENSÉE DE LA SEMAINE

Je dédie la pensée de la semaine aux dirigeants scolaires du CSSBE :

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