Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Pier Dutil

Souffrez-vous de nomophobie?

durée 18h00
14 novembre 2022
1ici

commentaires

ici

likes

 

vues

imprimante
email
Par Pier Dutil

SOUFFREZ-VOUS DE NOMOPHOBIE?

Je vous en prie, ne paniquez pas simplement à la lecture du titre de cette chronique. Oui, la nomophobie est bel et bien une maladie susceptible de frapper à peu près n’importe qui; elle pourrait même avoir l’envergure d’une pandémie.

Que les complotistes se calment le poil des jambes, il n’est pas question de confinement, de port du masque, de couvre-feu, ni de vaccin, voire même d’hospitalisation. La nomophobie est une maladie que l’on développe individuellement et dont on peut guérir sans l’aide de la médecine et de médicaments. Heureusement, quoique de plus en plus répandue, elle n’est pas contagieuse.

DE QUOI S'AGIT-IL?

La nomophobie se définit comme l’habitude prise par quelqu’un qui ne peut se passer de son téléphone portable et qui éprouve une peur démesurée à la simple idée d’en être séparé ou de ne pouvoir s’en servir, ne serait-ce que durant une brève période.

Cette maladie a été identifiée en 2008 et son nom est la contraction de l’expression anglaise suivante : «no mobile phone phobia».

L’invention du téléphone portable, tel que nous le connaissons aujourd’hui, ne remonte pas au déluge. Elle date de quelques décennies à peine. À la base, c’est un outil fort précieux.

En bon dinosaure que je suis, pour moi, un téléphone sert à faire ou recevoir des appels, un point c’est tout. Je sais, je suis dépassé, mais je fais des efforts pour évoluer et mon entourage m’y encourage fortement.

Aujourd’hui, le téléphone portable ou, si vous préférez, le cellulaire est beaucoup plus qu’un simple téléphone. En plus de permettre de faire et de recevoir des appels, il est un appareil photo, un réveil, un GPS, une messagerie, un ordinateur, etc. Les diverses applications que la technologie permet de lui ajouter en font un inséparable.

SYMPTÔMES ET EFFETS

Comme tout bon outil, en faire un usage excessif peut mener à certains problèmes.

Parmi les symptômes identifiés par les spécialistes de la nomophobie, on retrouve notamment un état d’angoisse, d’anxiété, une incapacité à en réguler l’utilisation. 

Cela peut créer une perte de lien avec son milieu, des troubles du sommeil, voire même un état dépressif. Les nomophobes en viennent à avoir les yeux rivés sans cesse sur leur appareil pour vérifier l’arrivée de textos ou de peur de manquer quelque chose. On peut les voir déambuler sur la rue sans regarder où ils vont. Plusieurs font de même au volant mettant en danger leur vie et celles des autres. Partout où ils passent, ils s’assurent de pouvoir se connecter.

Finalement, alors que l’outil doit être au service de l’usager, les nomophones sont devenus des esclaves de leur outil.

À la longue, on dénote chez les nomophones une réduction de leur capacité de concentration. De plus, le fait de savoir qu’un monde d’informations est disponible au bout des doigts, plusieurs en viennent à conclure que la formation n’est plus nécessaire puisque pour obtenir une réponse à un questionnement, on n’a qu’à demander à son cellulaire qui, lui, aura réponse à tout.

EN FAIRE UN USAGE RAISONNABLE

Ce ne sont pas tous les propriétaires d’un portable qui deviendront des nomophones. Plusieurs ont appris à utiliser leur cellulaire de façon raisonnable.

Ce n’est pas tout le monde qui passe ses journées les yeux rivés sur leur appareil, qui répondent à un appel peu importe où ils se trouvent. Comme moi, vous avez tous été témoin de gens, au restaurant, qui préfèrent regarder leur appareil plutôt que de socialiser avec les gens assis à la même table qu’eux. Et que dire de celles et ceux qui hurlent dans leur cellulaire, dérangeant tout le monde autour d’eux. Sachez que votre conversation ne nous intéresse pas.

Pour éviter de devenir des nomophones, apprenez à prendre congé de votre portable, de le fermer dans certaines occasions, de ne pas le placer sur votre table de nuit pendant que vous dormez.

Quant à savoir si vous risquez un jour d’attraper la nomophobie, je vous suggère de tenter de vous passer de votre portable durant une seule journée, un petit 24 heures. Si vous survivez sans sombrer dans une crise d’angoisse, vous êtes sur la bonne voie.

Par contre, si vous n’êtes pas parvenus à résister durant une seule journée, ça ne regarde pas bien et vous êtes sur la voie d’une dépendance qui devrait vous inquiéter.

ET CE N'EST PAS FINI

Avec l’avènement de l’intelligence artificielle et le développement constants de nouvelles technologies, l’utilisation des portables n’est pas appelée à diminuer.

Selon une compilation réalisée par International Data Corporation (IDT), une firme spécialisée dans la recherche des impacts des nouvelles technologies, en 2021 seulement, les trois principaux fabricants de portables, la coréenne Samsung, l’américaine Apple et la chinoise Xiaomi ont ms sur le marché respectivement 272, 236 et 191 millions de nouveaux appareils.

En conclusion, n’oublions pas que la nomophobie est une maladie que l’on acquiert par soi-même et dont on peut guérir soi-même. Il est rare que l’être humain dispose d’un tel pouvoir face à une maladie. Profitons-en.
 

Visionnez tous les textes d'opinion de Pier Dutil


PENSÉE DE LA SEMAINE

Je dédie la pensée de la semaine à tous les utilisateurs de téléphones portables :

commentairesCommentaires

1

Pour partager votre opinion vous devez être connecté.

  • R.
    ROGER .MATHIEU
    temps Il y a 2 ans
    d accord avec toi a 100%

RECOMMANDÉS POUR VOUS


Publié le 6 juillet 2025

Mon itinéraire d'autrefois pour aller au Séminaire

LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE SARTIGAN Je suis allé au Séminaire (aujourd'hui CÉGEP) pendant huit ans, 1959 à 1967, alors âgé de 13 à 20 ans. Ma famille demeurait dans l'Ouest. Quand je ne trouvais pas de transporteur, il m'arrivait de voyager en bicyclette au printemps ou à l'automne, mais parfois, je devais ...

Publié le 30 juin 2025

On se fait fourrer

Avertissement Âmes sensibles, s’abstenir. Je suis en beau maudit et si le titre de cette chronique vous heurte, ça pourrait faire encore plus mal car, en réalité, je suis en beau ta#*#*. Le fiasco SAAQ-Clic Même si la mise en place d’un logiciel informatique qui devait permettre aux usagers des services de la Société de l’Assurance ...

Publié le 29 juin 2025

Le Ciné-Parc de Saint-Georges, premier au Québec

LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE SARTIGAN Saviez-vous que notre ciné-parc fut le premier de toute la province? Deux autres villes revendiquent d'avoir eu le premier Ciné-Parc à ouvrir au Québec, soit Sept-Iles et Boucherville. Après vérifications et preuves à l'appui, celui de Sept-Iles a ouvert le jeudi 4 juin ...

app-store-badge google-play-badge