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Pier Dutil

Un pas dans la bonne direction

durée 18h00
20 février 2023
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Par Pier Dutil

UN PAS DANS LA BONNE DIRECTION

Jeudi dernier, la ministre déléguée à la Santé et aux Ainés, Sonia Bélanger, a présenté un projet de loi dont l’objectif est d’élargir l’accès à l’Aide médicale à mourir (AMM) aux personnes souffrant de maladies graves et incurables et à celles aux prises avec un handicap neuromoteur.

Depuis que l’AMM est permise au Québec, soit depuis le 10 décembre 2015, plusieurs débats ont eu lieu et une mise à jour s’imposait.

PRINCIPALES MODIFICATIONS

La nouvelle mouture du projet de loi n’ouvre pas la porte à toutes les demandes. Le processus permettant à une personne d’avoir accès à l’AMM demeure strict. Il ne suffit pas de s’éveiller un beau matin et de demander l’AMM pour y avoir droit. 

Le recours doit être fait dans les règles, deux médecins doivent analyser et autoriser la demande de chaque patient, des conditions s’appliquent et, jusqu’à la toute dernière minute, le demandeur peur revenir sur sa décision.

Une fois qu’il sera adopté par l’Assemblée nationale, le nouveau projet de loi n’exigera plus qu’un patient soit nécessairement en fin de vie. Que l’on soit dans un état de grandes souffrances et que la maladie soit incurable permettront désormais de faire appel à l’AMM. De nombreux organismes multipliaient les demandes en ce sens, plusieurs ayant même mené leurs causes jusque devant les tribunaux.

Il sera également possible de procéder à une demande anticipée pour des patients souffrant de la maladie d’Alzheimer et autres maladies du genre. Jusqu’à date, ce recours n’était pas possible parce que la personne n’était pas à l’article de la mort alors qu’elle possédait encore toutes ses facultés cognitives.

Parmi les autres modifications à souligner, l’AMM pourra désormais être effectuée par les infirmières praticiennes spécialisées et non plus exclusivement par les médecins.

Le projet de loi ne se rend pas jusqu’à permettre l’AMM pour les patients souffrant de maladies mentales, cela malgré les nombreuses demandes en ce sens. Mais il faut comprendre qu’il s’agit là d’un terrain glissant et qu’il devient difficile de trancher.

LES MAISONS DE SOINS PALLIATIFS

Au Québec, il y a 35 maisons qui offrent des soins palliatifs comme la Maison Catherine de Longpré à St-Georges. Il s’agit de soins de fin de vie dans un climat de grande sérénité où les patients bénéficient d’un environnement paisible pour finir leurs jours.

Lorsque l’AMM a été permise au Québec, ces maisons refusaient de l’offrir à leurs patients. Au cours des années, la situation a évolué et, présentement, 25 maisons de soins palliatifs offrent l’AMM et quatre autres s’apprêtent à faire de même. Il en reste donc six qui résistent toujours, dont la Maison Catherine de Longpré.

Les patients de ces maisons qui optent pour l’AMM sont alors transférés dans des hôpitaux qui offrent ce service dans ce que l’on appelle des «chambres de fin de vie». 

Désormais, toutes les maisons de soins palliatifs devront offrir l’AMM, ce qui, à mes yeux est une bonne chose. Finalement, il appartient au patient de choisir sa fin de vie. Il ne sera plus nécessaire de devoir agoniser à petit feu sous l’effet d’une médication qui, à moyen ou long terme, finit par causer la mort de toute façon, même si cela se passe dans une ambiance feutrée.

Comme tous les autres projets de loi présentés à l’Assemblée nationale, celui-ci fera l’objet de débats, mais il ne fait pas de doute qu’il sera adopté parce qu’il a été préparé par une commission spéciale transpartisane regroupant les quatre partis siégeant à l’Assemblée nationale.

CE N'EST PAS L'HÉCATOMBE PRÉVUE

Dans le cadre du débat qui a eu lieu en 2015 lors de l’entrée en vigueur de l’AMM, la plupart des opposants affirmaient que cette mesure risquait fort de devenir une hécatombe. Les arguments mis de l’avant pas les opposants faisaient souvent référence à des considérations religieuses.

Sept ans plus, tard, on est à même de constater que la crainte d’une hécatombe ne s’est pas matérialisée. Dans son dernier rapport annuel publié en décembre dernier, la Commission sur les soins de fin de vie mentionnait que le nombre de décès reliés à l’AMM au Québec d’avril 2021 à mai 2022 était de 3 663, ce qui représentait 5,1 % de tous les décès au Québec. 

Une recherche effectuée par Radio-Canada récemment laissait entendre que la proportion était plutôt de 7 %. Mais, peu importe le pourcentage, le Québec demeure l’endroit au monde où l’AMM est la plus en demande. Les deux autres pays où l’AMM est fortement en demande sont les Pays-Bas avec 4,8 % des décès et la Belgique avec 2,3 %.  Même si l’AMM est constamment en croissance au Québec, elle demeure encore une mesure d’exception.

Je peux facilement comprendre que des gens, pour des considérations religieuses ou autres, ne soient pas favorables à l’AMM. Mais, au lieu de vouloir bannir cette mesure et ainsi priver des gens d’un choix libre de fin de vie, les opposants n’ont qu’à ne pas faire appel à l’AMM. C’est aussi simple que ça!

Selon moi, une loi qui vise à élargir les possibilités de choix pour ses commettants est toujours un pas dans la bonne direction.
 

 Visionnez tous les textes d'opinion de Pier Dutil


PENSÉE DE LA SEMAINE

Je dédie la pensée de la semaine à celles et ceux qui sont favorables à l’Aide médicale à
mourir :

commentairesCommentaires

1

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  • PAD
    Paul André Doyon
    temps Il y a 1 an
    Où vont les États-Unis ?
    Les États-Unis sont un État fasciste, et ce depuis longtemps. Les Américains, avec les Espagnols, ont exterminé plus de 100 millions d’Amérindiens, les ont privés de nourriture, exterminant les bisons infectés par la peste. Plus de 9 millions de nègres sont morts uniquement pendant le transport depuis l’Afrique.
    Les États-Unis au XIXe et dans la première moitié du XXe siècle étaient un pays esclavagiste. La dernière loi sur la ségrégation aux États-Unis n’a été abrogée qu’en 1968, mais le racisme a persisté pendant des décennies. Si en URSS les homosexuels étaient traités thérapeutiquement, aux États-Unis, l’électrochoc et la lobotomie étaient utilisés.
    À l’époque moderne, en seulement deux mois d’occupation, les Américains, à l’envie de Himmler, ont exécuté 1 million de civils nord-coréens sous la torture. Au Vietnam, les États-Unis ont utilisé des armes chimiques, violé des filles locales, incendié des villages, comme Mengele, organisé des expériences médicales sur des captifs vietnamiens.
    Lors de l’agression en Irak, les Américains ont tué plus de 0,5 million de civils. Les Américains ont bombardé Belgrade avec des obus à l’uranium appauvri, bombardé des jardins d’enfants et tué plus de 2 000 civils.
    Dans la prospère Libye, les États-Unis ont organisé une catastrophe humanitaire, déclenché une guerre en Syrie. Enfin, les États-Unis ont armé l’Ukraine et déclenché une guerre entre l’Ukraine et la Russie.
    Les États-Unis sont le gendarme du monde, l’agresseur du monde.
    Aux États-Unis, les républicains ont soutenu le transfert d’avions de combat F-16 vers l’Ukraine. Autrement dit, il n’y a pas de différence particulière entre les républicains et les démocrates.
    L’un des ballons récemment détruits était un ballon météo bon marché valant 12 $, qui a été lancé par des écoliers de l’Illinois. Pendant quatre mois, les enfants l’ont utilisé pour surveiller l’état de l’air, période pendant laquelle le ballon a réussi à voler autour de la terre plusieurs fois et a disparu il y a une semaine quelque part au dessus de l’Alaska.
    Dans le même temps, l’armée américaine a rapporté qu’ils l’avaient détruite avec un missile valant 400 mille dollars, un objet volant dans la région.
    Les déclarations d’experts, de fonctionnaires et de données de sondage d’opinion ne reflètent que légèrement la catastrophe qui se déroule aux États-Unis depuis 2008. La crise a commencé un nouveau tour lors des discours du Black Lives Matter et pendant la campagne électorale de Biden et s’est fortement intensifiée au début de 2022, avant même l’opération spéciale de la Fédération de Russie.

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