S'il y a un commerce que les plus de 40 ans ont connu à Saint-Georges, c'est bien celui-là: Farmer qu'on appelait à l'origine Farmer 5-10-15 (photos 1 et 2). On a tous magasiné là jadis, il était situé sur la 1re avenue, entre A.L. Green et People, mais de l'autre côté de la rue, en face du magasin Davis. Le vendredi soir, dans les années '60 et '70, c'était noir de monde dans ce secteur.
Mais pourquoi Farmer «5-10-15»? À l'origine, ce terme signifiait ce qu'on a appelé plus tard un «magasin à rayons», soit un établissement de vente à grande surface comportant de nombreux rayons spécialisés. Farmer, c'était exactement ça, un grand magasin à rayons à prix raisonnables, faisant partie d'une chaine fondée par M. Raymond Farmer à Hawksbury en 1950. Il monta le nombre de ses magasins à 17, situés un peu partout en province, dans les années '60. Le 2e à ouvrir fut celui de Saint-Georges, inauguré le 11 décembre 1951 dans un édifice commercial qui logeait auparavant le magasin général de Jean-Thomas Cliche. Pendant les 7 premières années, ce commerce était à loyer, mais Farmer acheta l'immeuble en mai 1958. Il avait auparavant acheté un autre bâtiment voisin sud et y avait aménagé un comptoir-lunch, comme on le voit à la 2e photo (remarquez le grand auvent rétractable). Il rénova et joignit les deux parties comme on le constate à la première photo. Au fil des ans, il ne cessa d'agrandir et d'améliorer son établissement, en faisant le lieu de magasinage favori sur la 1re avenue.
On se souvient du restaurant dans la partie sud du commerce, c'était un long comptoir avec trois sections en hémicycle dotées de sièges pivotants. La photo 3, prise ailleurs, illustre un arrangement semblable sauf que les sièges de Farmer n'avaient pas de dossier. C'était plutôt des tabourets chromés en cuirette rouge comme ceux sur la photo 4, d'un autre établissement. C'était de la cuisine maison à prix très abordables. Plusieurs doivent se souvenir de la délicieuse tarte au chocolat avec meringue. Juste à côté de la porte de la section restaurant, il y avait une petite cabine où on pouvait prendre 4 photos pour 0,25 cennes. Sans oublier les ventes trottoir à chaque été (photo 5).
Tous les clients ont connu certains membres du personnel, dont «Ti-Rose» Morin (photo 6) et Mme Roy (Jeannette Thibodeau, photo 7). Voyez une «bobinette» (Nicole Thompson) qui s'occupait du kiosque pendant le vente Bobino (photo 8 ). Vous reconnaitrez le gérant Roger Farmer, frère du propriétaire (photo 9). C'était un homme sérieux mais très gentil, apprécié de tous, particulièrement ses employés, qu'il traitait avec grand respect. Il est devenu un véritable géorgien et a continué de résider dans notre ville même après la fin du magasin. Il est décédé ici le 1 janvier 2001.
Après la fermeture de cet établissement vers la fin des années '80, c'est la chaine Rossy qui le remplaça. Ce mémorable édifice fut détruit par un incendie en 2003 (photo 10), alors qu'il logeait la discothèque le Must, le bar la Grange et Cardio-Gym. Aujourd'hui, le site est occupé par le magasin de jouets Place Bureau. Incroyable que Farmer, un si beau magasin, ne soit plus maintenant qu'un souvenir.
Photos 1, 2, 5, 8 et 9 du fonds Claude Loubier. Photo 3 courtoisie de Joël Pinon. Photo 7 courtoisie de Paulin Poirier. Texte et recherches de Pierre Morin.
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