|
À quinze ans, Adélard Veilleux bûchait péniblement dans le bois dans le Maine. Il continua ainsi jusqu'à l'âge de 22 ans. Il revient à Saint-Georges en 1907 et devient commis chez Thomas Dallaire, marchand général sur la 1re avenue. Il y travailla pendant 5 ans et s'initia très vite au commerce. De 1912 à 1920, il devient commis chez un compétiteur, Joseph «le Boss» Gagnon, marchand général. En 1920, il part son propre commerce au centre-ville, dans l'ancien magasin d'Ephrem Poulin, près du pont. Malheureusement, l'édifice passe au feu le 27 avril 1921.
Il s'installa alors sur la deuxième avenue (au 12044) dans le secteur de la la 121e rue (photo 1); remarquez dans la fenêtre de gauche le reflet des portes de garage de l'hôtel de ville qui était alors situé juste en face. Il y opéra avec succès son magasin général très rentable. Une publicité de 1944 énumère sa marchandise: marchand de bois de sciage et de matériaux de construction, portes, planches murales incombustibles, papier couverture, plomberie, clous, outils etc (photo 2). On voit sur une photo deux gros camions de bois lui appartenant, stationnés sur la deuxième avenue devant son établissement en face de l'hôtel de ville (photo 3). C'était un commerce bien tenu et très fréquenté, dont il a tenu le for jusqu'à son décès survenu en 1949.
Son fils Roland, qui était déjà gérant, a pris la relève et a ajouté un entrepôt plus haut dans la 130e rue. Tout en continuant d'opérer le magasin, il a été maire de la ville en 1948-1950. Son fils Jacques Veilleux (petit-fils d'Adélard) a été député libéral de St-Jean-sur-Richelieu de 1970 à 1976. Roland a exploité le magasin jusque vers 1958, puis c'est André Guay qui y a installé son commerce d'alimentation (photo 4). La photo illustre la transition entre les deux, puisqu'on y voit encore l'annonce de l'ancien occupant sur la façade, et aussi l'annonce du nouveau sous la publicité de Coke. Examinez bien les écritures dans la vitrine, vous constaterez qu'il y avait aussi dans l'édifice les bureaux de l'assureur La Survivance représentée par M. Fernand Drouin. Cette photo fut prise le 8 août 1959 par Rosaire Gamache.
Voyez une autre photo, en couleur, où l'on voit bien, à gauche, l'affiche de l'épicerie d'André Guay à l'époque où il occupait ce site (photo 5). Au fil des ans, celui-ci a eu son commerce d'alimentation à trois adresses différentes sur la deuxième avenue. En raison de son succès, il devait accroitre à chaque fois la surface de ses opérations. D'abord dans l'ancienne bâtisse du boucher Napoléon Vachon, plus tard site du stationnement du Club Aramis, en face du Salon de coiffure l'Éden. En 1959, il déménagea dans le local de l'ancien magasin général d'Adélard Veilleux en face de l'ancien Hôtel de ville. Puis troisième site en 1966, encore sur la 2e avenue, entre la 132e et la 133e rue, dans l'ancien local de l'épicerie GEM. Cet édifice existe encore et est aujourd'hui occupé par la clinique scolaire Les Cours de Marie-Ève. En dernier, vers 1978, il est devenu le plus gros épicier de la ville lorsqu'il a pris la place d'A & P au Carrefour, franchisé de Provigain, devenu peu de temps plus tard André Guay Provigo.
Photos 1, 3,4 et 5 du fonds Claude Loubier. Photo 2 du journal l'Éclaireur. Recherches de Paulin Poirier et Pierre Morin. Texte de Pierre Morin.
Visionnez tous les textes de la Société historique
|