Les jeunes fument plus, deviennent rapidement dépendants
La Semaine québécoise pour un avenir sans tabac, qui se déroulera du 20 au 26 janvier, a été lancée avec le slogan « Un monde sans fumée gros comme ça! » Cette campagne propose des actions pour diminuer le problème du tabagisme chez les jeunes. On invite chaque adulte à ne pas agir de manière à encourager l’usage du tabac et à poser une action concrète pour inciter un jeune à ne pas commencer ou à cesser de fumer. Le tabagisme chez les jeunes du Québec est très préoccupant, compte tenu de la rapidité avec laquelle la dépendance à la nicotine s’installe et de l’attrait des adolescents pour les nouveaux produits du tabac.
Dépendance très tôt : 12 ans et moins
Malgré que le nombre de jeunes du secondaire fumant la cigarette soit passé de 90 000 à 71 000 en deux ans, le nombre de fumeurs grimpe à 115 000, quand on y ajoute ceux qui fument le cigare et le cigarillo. Ces chiffres sont inquiétants, car les symptômes de dépendance à la nicotine apparaissent très vite et pour plusieurs jeunes cela peut se produire dès les premières consommations de tabac. Selon la plus récente enquête de l’Institut de la statistique du Québec, les jeunes commencent à fumer leur première cigarette complète vers l’âge de 12,5 ans . Cependant, l’âge d’initiation à la première cigarette peut se faire beaucoup plus tôt. Ainsi, « de nombreux adolescents ont déjà fait l’essai de la cigarette avant 12 ans, et même dès 8 ans dans les collectivités défavorisées » , tel que mentionné par une autre étude.
M. André Secours, de la Direction de santé publique et de l’évaluation de Chaudière-Appalaches, est préoccupé par le problème de la dépendance au tabac. « Nous sous-estimons trop souvent les risques de dépendance chez nos jeunes qui commencent à fumer ou veulent seulement essayer les produits du tabac. Or, la première bouffée peut représenter, pour de nombreux jeunes, le début d’un processus qui se traduit rapidement par l’apparition de symptômes de dépendance à la nicotine et par un usage croissant de tabac », souligne M. Secours. « Un jeune qui fume deux ou trois cigarettes par semaine, pendant seulement deux semaines, risque de développer une dépendance à la nicotine dont il aura beaucoup de difficulté à se défaire par la suite » conclut-il. De plus, les adolescents dépendants à la nicotine font moins de tentatives sérieuses pour cesser de fumer que les adultes.
Les données de l’enquête de l’Institut de la statistique du Québec font ressortir que 70 % des élèves du secondaire qui ont tenté d’arrêter de fumer ont recommencé. De plus, les filles ont davantage échoué dans leur tentative de se libérer du tabac que les garçons.
Les jeunes se tournent vers les cigarillos
Autre danger de plus en plus présent : l’engouement pour les cigarillos à saveurs de fruits, de miel ou de chocolat qui laissent souvent croire aux jeunes qu’il s’agit de produits moins néfastes pour leur santé que la cigarette. Or, ils le sont tout autant sinon plus. « C’est un phénomène inquiétant puisque la consommation de cigarillos, qui est maintenant de 22 % chez les adolescents québécois, dépasse celle de la cigarette qui est de 15 %. Et cela ne cesse d’augmenter depuis 2002 dans les écoles secondaires du Québec », précise M. Secours.
Objectif de la Semaine : agir auprès d’un jeune
Des suggestions d’actions concrètes sont fournies sur le site, www.mondesansfumee.ca, spécialement conçu pour la campagne. Que vous soyez fumeur, ex-fumeur ou non-fumeur, vous êtes invité à inscrire l’action que vous souhaitez réaliser au cours de la Semaine et ajouter votre nom à la liste virtuelle des personnes qui souhaitent voir grandir notre monde sans fumée, sur le site Internet. En plus des nouvelles données sur le tabagisme juvénile, le site présente des trucs et arguments-chocs pour aider un jeune aux prises avec le tabagisme et fournit la liste des ressources disponibles pour arrêter de fumer. Au cours de la Semaine, dans tout le Québec, des affichettes de porte véhiculant les messages de la campagne sont distribuées gratuitement dans les pharmacies, centres Énergie Cardio, librairies Renaud-Bray, bibliothèques et autres partenaires .
Les diverses activités proposées aux jeunes de la région dans le cadre de la Semaine pour un avenir sans tabac sont rendues possibles grâce à la collaboration des écoles et des Centres de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches.
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