Les Éditions du Mécène publient la jeunesse

Par Tessa Morin-Cabana, Journaliste
Extrêmement émue et la larme à l'œil, Mélanie s'est d'abord contentée de remercier tous les gens présents, venus l'encourager. Puis, la jeune femme s'est rapidement contenue et a expliqué qu'elle avait toujours voulu écrire. Dès son plus jeune âge, selon ses dires et ceux de sa mère, elle dessinait des bandes dessinées en demandant à sa mère d'écrire à sa place, ne sachant pas encore le faire. À douze ans, elle avait tenté de se faire publier, mais s'était fait dire non. Malgré tout, elle a affirmé ne jamais avoir arrêté. « Je suis peut-être juste une petite fille de Saint-Jean-de-la-Lande, mais je peux. Je ne m’attendais pas à ça aujourd'hui », confie-t-elle, toujours dans l'émotion.
Beaucoup pour un si jeune âge
Fruit de deux ans de travail, « Au passage d'une vie » raconte l'histoire d'un jeune homme qui croit avoir la vie parfaite jusqu'à ce que les évènements qui surgissent dans sa vie viennent changer radicalement le cours des choses. Il plonge dans une descente continuelle vers l'abîme, jusqu'à ce qu'on lui redonne le goût de vivre. « Malgré son jeune âge, Mélanie porte un regard surprenant sur l'être humain et sa manière de plonger dans la psychologie de ses personnages se fait d'une manière à la fois simple et profonde », affirme Jacques Bernard, fondateur des Éditions du Mécène. Il ajoute avec humour que le plaisir des mots qui émane de Mélanie ne s'est surement pas trouvé dans une boîte de Crackers Jack et que ce livre n'est probablement pas son dernier.
Selon M. Bernard, l'écriture de Mélanie dépasse largement le vécu d'une jeune femme de seize ans et cela révèle tout son potentiel. « Quand j'écris, je le fais sans penser. Je le ressens, et c'est tout, et c'est l'essentiel. Je n’ai peut-être pas vécu tout ce qui arrive dans le roman, mais je sais comment les personnages ont dû se sentir, je sais que je le ressens! », ajoute Mélanie.
Ce n'est pas la première fois que de jeunes auteurs viennent porter leur manuscrit aux Éditions du Mécène, mais, jusqu'ici, rien n'avait jamais abouti. En rencontrant la jeune femme à la fois extrêmement réservée et extrêmement expressive qu'est Mélanie, M. Bernard a également rencontré un message extrêmement porteur de sens. « C'est une jeune auteure dont on n’a pas fini d'entendre parler, précise-t-il, qui pourrait marquer un jour, l'histoire de la littérature au Québec. »
Six ans et des publications à la tonne
C'est maintenant la sixième année que l'organisme à but non lucratif, les Éditions du Mécène, s'est donné comme mission de permettre aux auteurs de la région de réaliser leur rêve. Si la maison d'édition avait comme premier but de publier quatre ou cinq romans par année, elle en est maintenant rendue à son soixante-septième roman et publie tout aussi bien des auteurs de la Beauce que de Québec, Montréal ou des Îles de la Madeleine. « La magie du moment où l'auteur reçoit sa boîte de livres me suffit comme salaire. Mais au rythme où les manuscrits arrivent sur mon bureau, je n'aurai pas le choix de passer le flambeau un jour », affirme Jacques Bernard, dans l'humour.

De nombreuses personnes attendaient de se faire dédicacer le livre de Mélanie.
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