Explications par Frédéric Paré
Un campement militaire de 1775 pour souligner le passage de Benedict Arnold en Beauce
Un rassemblement historique soulignant le passage de Benedict Arnold en Beauce à l’automne 1775 se tenait à Sainte-Marie en fin de semaine.
Organisé par la Société historique 1775-1783, cet événement commémore le 250e anniversaire de la Guerre d’indépendance des États-Unis. Les passionnés ont établi un campements militaires qui reproduit le plus fidèlement possible les conditions de l'époque, lorsque le colonel Arnold a traversé toute la forêt du Maine jusqu'à Québec pour venir assiéger la ville de Québec. Cette mission lui avait été confiée par le président américain George Washington.
« On est un groupe de passionnés qui, avec nos uniformes et nos équipements de l'époque, veulent présenter cette portion de l'histoire qui est très importante pour les Beaucerons, malgré que ce soit une guerre de révolution américaine, ça a eu des impacts significatifs sur nos ancêtres. C’est ce qu’on veut commémorer cette année avec le 250e », a expliqué Frédéric Paré, président de la Société Historique 1775-1783.
À l’aide de cartes du territoire, ils expliquent la trajectoire de Benedict Arnold ainsi que les conséquences sur les Beaucerons. Par exemple, on apprend qu’à la suite du passage de cet homme en Beauce, le clergé et le gouverneur du Canada, Guy Carlton, vont imposer la loi martiale. « On va imposer des conditions restrictives au villageois de Saint-François (aujourd’hui Beauceville) de 1778 jusqu'à 1783, à la fin de la guerre. Donc on va imposer des couvre-feu, du rationnement sur la nourriture, puis on va également contrôler les allées venues des habitants. » Il s’agissait d’une forme de punition pour les Beaucerons qui ont collaboré avec Arnold lors de son passage.
Cette fin de semaine, le campement s’est établi sur le domaine Taschereau à Sainte-Marie. Cet endroit fait également partie de l’histoire puisque Gabriel Elzéar Taschereau était le capitaine de la milice locale et était fidèle à la couronne britannique. Lorsqu'il a appris la venue d'Arnold, il a pris la fuite vers Québec. « Arnold a occupé le manoir ici, il en a fait son quartier général pendant quelques jours et a logé des soldats malades le temps de leur guérison. D'ailleurs, Monsieur Taschereau a fait partie d'une commission d'enquête qui devait déterminer quel beauceron avait collaboré avec Arnold et c'est ça qui a mené à l'imposition de la loi martiale par la suite », a détaillé personnificateur de Benedict Arnold.
Le groupe est composé de reconstituteur qui reproduisent différents événements depuis plus d’une vingtaine d’années. Cette année, pour le 250e anniversaire de l’expédition de Benedict Arnold, ils font plusieurs activités au Québec. Après avoir visité la Beauce au cours des dernières semaines, ils seront à Québec en décembre prochain, puis à Trois-Rivières en avril 2026. « À Trois-Rivières c’est le dernier conflit, la dernière bataille qui a eu lieu sur le territoire du Canada à la période de la révolution américaine. Donc on suit le plus fidèlement possible la chronologie exacte des événements. »