Négociations des conventions collectives
Troisième journée de grève au Cégep de Beauce-Appalaches
Les pourparlers étant à l'arrêt avec le gouvernement, le Syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep de Beauce-Appalaches, affilié à la CSN, sera de nouveau en grève demain pour une troisième journée.
Ceux-ci réclament des ressources adéquates pour permettre au réseau collégial de remplir sa mission de diplomation et ainsi continuer à contribuer à la vitalité socio-économique du Québec.
« Nous avons consacré beaucoup de temps et d’énergie à la négociation. Rappelons aussi que nous avons considérablement réduit le spectre de nos demandes pour les concentrer sur des enjeux de ressources essentielles pour les conditions d’apprentissage de notre population étudiante, notamment. Là, il faut que ça débloque, il faut que le gouvernement fasse preuve d’ouverture et entende nos propositions », a expliqué Frédéric Dufour, président du syndicat.
Parmi les préoccupations majeures de cette négociation on retrouve notamment la correction d'une iniquité majeure qui met à mal les conditions d'apprentissage ainsi que les conditions de travail à la formation continue. En effet, selon Frédéric Dufour, il y a bien deux catégories d'enseignantes et d'enseignants au Québec, même si cela ne semble pas être le souhait du premier ministre.
« Visiblement, il n’est pas au courant que c’est une réalité bien présente dans le réseau collégial. Nos collègues à la formation continue, qui enseignent notamment à des gens en requalification professionnelle, travaillent pour 50 % de la rémunération du personnel œuvrant au régulier. Ce fossé énorme crée des problèmes d’attraction et de rétention des personnes qualifiées pour donner la formation alors que le Québec vit une crise de la main-d’œuvre dans plusieurs domaines. »
Ces grévistes exigent aussi de nouvelles ressources pour mieux encadrer les étudiantes et les étudiants en situation de handicap (EESH), une population qui aurait augmenté de 1 500 % au cours des dernières années, ainsi que celles et ceux ayant eu une faible moyenne générale au secondaire.
« Nous sommes également préoccupé-es par les prochaines cohortes à faire leur entrée au cégep, qui se trouvent actuellement en secondaire 3, 4 et 5 et qui auront été éprouvées dans leur cheminement scolaire par la pandémie. »
Enfin, ils disent avoir aussi besoin d'un meilleur soutien pour les programmes de techniques lourdes de la santé, où la surcharge de travail et le manque de ressources exercent une importante pression sur le corps enseignant.
« On constate là aussi un problème de rétention et d’attraction de gens qualifiés pour assurer la formation, et ce, alors que le réseau de la santé est aux prises avec un grave problème de pénurie de main-d’œuvre. »
Une troisième journée de grève par séquences
Cette troisième journée de grève est enclenchée par séquences dans les différents cégeps dont les syndicats sont affiliés à la FNEEQ – CSN.
Elle est exercée à la fin de la session et selon les calendriers locaux, au moment où les étudiantes et les étudiants ont déjà remis leurs travaux et fait leurs examens.
« Nous souhaitons mettre de la pression sur nos administrations, nos établissements et le gouvernement, car tout le monde doit prendre conscience des enjeux que nous soulevons », conclut le syndicaliste.
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