Campagne électorale fédérale
Les députés Poulin et Provençal formulent leurs demandes pour la Beauce
Même si la Beauce a complètement été ignorée jusqu'ici par les ministres fédéraux et les partis politiques représentés à Ottawa, principalement depuis le début de la crise des tarifs douaniers américains, les députés de Beauce-Nord et de Beauce-Sud ont quand même formulé des demandes concernant la circonscription, dans le contexte de la campagne électorale.
«Personnellement, je suis très déçu (de la non-présence fédérale), parce que je considère que la Beauce mérite une attention de la part des ministres fédéraux, de la part des représentants, de toutes les formations politiques au niveau fédéral. Je le répète, on est quand même un berceau ici au niveau économique, au niveau des entreprises. Je ne comprends pas le désintéressement du gouvernement fédéral», a signalé d'entrée de jeu Luc Provençal, en conférence de presse conjointe depuis le bureau de son homologue Samuel Poulin, tenue hier à Saint-Georges.
La première des cinq demandes des deux élus porte justement sur les tarifs de l’administration américaine et ses impacts sur la Beauce.
«La Beauce est présentement l’une des régions les plus touchées au Québec et au Canada. On s'aperçoit que c'est bien plus de 65% des entreprises d'ici qui exportent vers les États-Unis», a dit à son tour le député Poulin. «Plusieurs dossiers posent présentement des enjeux de survie, que ce soit la liste des contre-tarifs du Canada sur les approvisionnements ou le processus de remboursement des droits de douane.»
Sans vouloir «être alarmiste», Il a quand même fait savoir que des «centaines» d'emploi (400 à 500) auraient déjà été coupés dans les compagnies de la région. D'autres pourront venir avec ce qui se passera ce mercredi 2 avril, avec l'entrée en vigueur des nouveaux tarifs américains. «Nous croyons à une riposte canadienne, mais elle doit faire le moins mal possible à nos entreprises d'ici», a déclaré le représentant de Beauce-Sud.
À ce jour, aucun membre du gouvernement fédéral et aucun chef d’une formation politique fédérale (à l'exception de celui du Parti populaire du Canada, Maxime Bernier, qui tente de reprendre son ancien comté) n’est venu à la rencontre des entrepreneurs dans la région. Les ministres Jean-Yves Duclos et François-Philippe Champagne ont été approchés directement à ce sujet. Leur réponse? «Ben, on regarde ça», auraient-ils essentiellement dit, selon Samuel Poulin. Sans plus.
Les députés espèrent au moins que les candidats en Beauce prendront des engagements sur ces enjeux et que le prochain député fédéral de Beauce participera activement aux travaux de la Cellule économique Beauce-USA, qui œuvre activement depuis janvier.
Prix de l’essence, immigration, travailleurs et infrastructures
Au cours des derniers mois, le gouvernement du Québec a mis en place de nouveaux mécanismes de surveillance du prix de l'essence, à l'initiative du député Samuel Poulin, qui milite toujours en faveur de l’abolition du prix plancher afin de favoriser la concurrence. Des amendements au projet de loi 69 sont présentement en préparation par le député et la ministre de l’Énergie.
Sur le plan fédéral, les deux élus souhaitent un appui ferme du prochain député de Beauce sur cet enjeu et qu’il milite pour donner tous les outils nécessaires et les ressources au bureau fédéral de la concurrence pour enquêter sur cet enjeu.
Une troisième demande vise à conserver des travailleurs étrangers sur le territoire avec la limite de 20% par entreprise. Bien qu'ils soient en faveur d’un meilleur contrôle du système d’immigration en lien avec la capacité d’accueil, MM. Poulin et Provençal demandent au gouvernement fédéral de s’intéresser à cet enjeu précis dans la région sur le plan manufacturier. «C'est particulièrement crucial, notamment pour les soudeurs», a indiqué l'élu de Beauce-Nord.
En 4e lieu, les députés de l'Assemblée nationale souhaitent le retour d’un programme d’infrastructures qui permet «de soutenir et relancer l’activité économique locale», car il y a eu «peu d’investissements du gouvernement fédéral en Beauce dans les dernières années.»
Comme 5e demande, ils espèrent que leur homologue fédéral maintiendra deux bureaux de comté pour desservir les commettants, soit un à Saint-Georges et l'autre à Sainte-Marie, comme c'est le cas depuis de très nombreuses années.
Enfin, ils ont réitéré leur appui au maintien la gestion de l’offre en agriculture, une position contraire à celle de Maxime Bernier qui veut tout simplement l'abolir pour laisser place à un libre marché.
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