Selon l'APPGLSF
Population de dorés dans le Grand lac Saint-François: une diminution «inacceptable»

Par Salle des nouvelles
La diminution de la population de dorés dans le Grand lac Saint-François est jugée «inacceptable» par l’Association pour la protection du Grand lac Saint-François (APPGLSF).
Les cyanobactéries et les plantes envahissantes préoccupent l’APPGLSF mais ce qui est aussi très inquiétant, selon le président de l’association, Michel Fournier, c’est la diminution constante, depuis une trentaine d’années, de la population de dorés, « que nous soyons pêcheurs ou non », a-t-il déclaré par voie de communiqué de presse.
Cette espèce emblématique du lac a vu sa proportion passer de 55% des prises en 1976 à 8% en 2011 lors de campagnes de pêche scientifique et rien n’indique que la situation se soit améliorée si on en juge par le peu de succès de la pêche sportive, de poursuivre le porte-parole, De plus, selon un rapport technique préparé en 2014 par les biologistes Poulin et Routhier, seulement deux dorés avaient été observés à cette époque dans la principale frayère du lac, celle de la rivière Felton.
Afin de corriger la situation, les autorités du ministère de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques ont accepté de rencontrer l'association afin de valider une hypothèse qu’elle croit être la cause principale d’une telle diminution de la population de dorés.
M. Fournier est d’avis que le programme d’assainissement des eaux municipales, lancé par le gouvernement du Québec dans les années 80 qui s’est appliqué sur l’ensemble de la province, pourrait en être la cause. En très peu de temps, des chantiers se sont ouverts sur tout le territoire.
« Ni les ministères, ni les Associations riveraines, ni les pêcheurs et ni même le Parc national n’ont pris conscience des risques que faisait courir la technologie choisie soit celle des étangs non aérés à vidange périodique pour traiter les eaux des municipalités de Saint-Romain, Nantes et Stornoway. Ces municipalités rejettent leurs eaux usées en amont de la frayère à doré de la rivière Felton. Cette technologie prévoit la vidange des eaux usées accumulées pendant 12 mois au printemps après la fonte des glaces. Cela correspond, par le fait même, à la période la plus critique du cycle de vie du doré au moment où les œufs et les alevins sont sur la frayère. Il n’y a eu ni étude d’impact ni évaluation environnementale sur les étangs non aérés à vidange périodique », signale le président dans le communiqué.
Michel Fournier estime aussi que le faible encadrement prévu pour les petites installations a permis aux opérateurs de ces étangs d’utiliser des quantités très excessives de réactifs sans que personne ne s’en rende compte. Il en a résulté l’abandon de la frayère de la rivière Felton par les dorés et une diminution conséquente de la population de dorés du GLSF. « Cette population ne s’est jamais rétablie malgré les mesures de remise à l’eau des dorés », conclut le président de l'association.
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