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Beauceville

Un agriculteur réclame la sauvegarde d'une de ses terres grugée par la Rivière-des-Plante

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25 octobre 2024
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Sylvio Morin
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Par Sylvio Morin, Chef des nouvelles

Un producteur laitier de Beauceville réclame une autorisation d'intervention urgente pour sauver une parcelle de terre agricole, littéralement grugée par la Rivière-des-Plante.

Mario Grondin, de la Ferme Grondinvil, croit que les travaux de remplacement du pont qui traverse ce cours d'eau sur la route 173, et entrepris ce printemps, ont augmenté la force du courant et accentué le phénomène d'érosion des berges, charriant ainsi des tonnes de terre meuble vers la rivière Chaudière.

Le lot est situé dans la plaine inondable de la rivière Chaudière, riverain à la Rivière-des-Plante, et en aval de la route 173, à la sortie Nord de Beauceville.

Lorsqu'il a acheté cette parcelle en 2022, M. Grondin était pleinement conscient qu’un secteur de la terre, que l’on nommera la boucle pour faciliter l'exercice, faisait face à une érosion qui pouvait devenir problématique par le fait du tracé de la rivière. 

Cependant, au moment de l’achat, un projet d’étude de concept pour sécuriser ce tracé était déjà amorcé par le COBARIC (Comité de bassin de la rivière Chaudière) dans le cadre d’un financement reçu du Ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) via le Programme de restauration et création de milieu humide et hydrique

Ce projet, qui intégrait des ouvrages de bois mort pour protéger les berges —phénomène souvent présent dans les cours d’eau naturels, rendait possible la conservation du tracé actuel en stoppant l’érosion dans le secteur de la boucle et en amont. En novembre 2023, la Ferme GrondinVil possédait donc ces plans qui lui permettaient d’aller de l’avant pour assurer la stabilité des talus, conserver les activités agricoles ainsi que l’habitat du poisson.

Or, le plan n'a pu être mis en oeuvre, puisque la cagnotte de financement du programme pour le réaliser est vide pour le territoire de la MRC Beauce-Centre, et que les nouveaux argents ne seront disponibles qu'après mars 2025.

Nouveau pont et pluies diluviennes
Ce printemps, le ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMDQ) a autorisé la construction d'un nouveau pont sur la route 173, enjambant la Rivière-des-Plante.

Pour ce faire, il a fallu réaliser une voie de contournement, avec un pont temporaire, entre la piste cyclable et la route 173. Cela a nécessité que la rivière soit redirigée dans un chenal temporaire réalisé par l’entrepreneur.

Le dimensionnement du chenal, la configuration de sortie et l’apport de sédiments fins et grossiers provenant du chantier de construction ont été approuvés par l'Environnement, après soumission des plans et devis déposés par le ministère des Transports.

Mario Grondin a suivi les opérations du chantier dès son ouverture. Lorsque le chenal de détournement a été complété, il a vite constaté que la vitesse d’écoulement des eaux avait considérablement augmenté, avec un apport massif de sédiments et une érosion intense dans un secteur situé à environ 30 mètres en amont de la boucle de sa terre agricole.

Puis sont survenues des pluies diluviennes. D'abord celles du 6 juillet, qui ont endommagé le chenal de détournement, suivi de l'ondée du 13 juillet, qui a déstabilisé le pont temporaire, forçant sa fermeture pendant trois semaines.

Voyant que l’érosion prenait toujours plus d’ampleur, Mario Grondin a invité le député de Beauce-Nord, Luc Provençal, à venir constater par lui-même les dégâts, tout en lui demandant de l'aider à trouver une solution au problème qui s’aggravait à chaque pluie. Sur ses recommandations, l'agriculteur a entrepris de contacter les deux ministères concernés.

À l'Environnement, on lui a répondu que les Transports possédaient toutes les autorisations pour réaliser ces travaux et que l’érosion était due aux fortes pluies du 6 juillet. Aux Transports, on a expliqué suivre toutes les exigences de l'Environnement.

Devant l'impasse gouvernementale, le fermier s'est tourné vers le COBARIC pour savoir ce qui pouvait être techniquement réalisé pour stopper l’érosion. Les experts de l'organisme ont vite compris que l'accélération du phénomène était directement liés aux travaux de remplacement du pont. Sur place, ils ont calculé qu'en seulement deux mois, au moins 2000 m3 de terre se sont été érodés et ont été évacués vers la rivière Chaudière, soit l'équivalent de 200 camions-bennes. Ils l'ont également informé que le concept de stabilisation des berges de 2023 était devenu caduque. Un technicien du COBARIC a même signalé que ce n'était qu'une question de temps, très court, avant que la rivière ne traverse, de part en part, les champs en contrebas.

Rencontre du 6 août
Mario Grondin a fait appel a son syndicat agricole pour lui venir en aide. L’UPA Chaudière-Appalaches a organisé une rencontre le 6 août dernier, à laquelle ont pris part quatre de ses représentants, le député Luc Provençal, un technicien du COBARIC, deux représentants du MELCCFP, et bien sûr, M. Grondin.

Cette rencontre avait pour but de trouver une solution urgente qui permettrait d’éviter que la Rivière-des-Plante ne se creuse un nouveau lit dans les parcelles agricoles.

Le principal intéressé est sorti très déçu de la rencontre, car les représentants du ministère n'ont pas reconnu le caractère d'urgence de l'intervention.

Cela a été confirmé cette semaine à EnBeauce.com, dans un message courriel du MELCCFP qui indique que « Monsieur Grondin souhaiterait réaliser des travaux rapidement (notion d’urgence), mais le Ministère l’a informé que cette situation n’est pas considérée comme urgente afin de bénéficier de l’article 31.0.12 de la Loi sur la qualité de l’environnement à cause des conditions d’admissibilité non rencontrées et que, minimalement, une autorisation ministérielle est nécessaire, préalablement aux travaux », a écrit Frédéric Fournier, porte-parole régional.

Il rappelle que « l’érosion des berges dans ce secteur est active depuis environ 2007 » et que le site des travaux étant situé dans le littoral de la rivière Chaudière, «les travaux à prévoir pourraient être soumis à la procédure d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnement.»

Toujours dans ce courriel, le porte-parole signale que son ministère a offert son support afin d’accompagner l’entreprise dans les démarches requises mais qu'il ne disposait pas de programme allouant des fonds pour ce type de projet.

«Par ailleurs, l’inspection des travaux de remplacement du pont en amont du site et des vérifications supplémentaires ont été effectuées par le Ministère et aucun indice ne laisse croire à un lien cause à effet entre ces travaux et les dommages d’érosion de la terre agricole», conclut Frédéric Fournier.

Pour sa part, le député de Beauce-Nord, Luc Provençal, reconnaît toute l'importance de sauver les terres agricoles qui sont en train de se perdre. Il croit que le propriétaire doit d'abord faire valider un plan par le ministère de l'Environnement. «On essaiera ensuite, si c'est possible, de faire accélérer le processus», a-t-il déclaré à EnBeauce.com.

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commentairesCommentaires

1

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  • RD
    Roger Duclos
    temps Il y a plus d'une semaine
    Notre génération de boomer a toujours cru que la nature était à notre service et que nous pouvions (devions) la dominer !...
    :(

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