Tenu en Beauce les 18 et 19 novembre
Restauration des cours d’eau: un premier colloque international réussi
Par Salle des nouvelles
Le tout nouveau colloque international REx-Fluvius, dédié à la restauration écologique des cours d’eau, a conclu sa première édition avec succès les 18 et 19 novembre, à La Cache à Maxime de Scott, en Beauce.
L'événement, tenu par le COBARIC, a réuni près de 70 professionnels de tout le Québec et une forte délégation internationale.
La vision première du colloque était de croiser les savoirs et les pratiques. Cet objectif a été largement atteint, grâce notamment à la présence de cinq conférenciers de la France et de la Belgique venus partager leurs expériences auprès d’un public varié.
«Cette première édition a favorisé le dialogue entre professionnels de l’eau, de la faune et de l’environnement, mais également les professionnels municipaux et des firmes-conseils dont des ingénieurs. Nous en sommes très satisfaits, car c’est par l’échange d’expertises que des projets de restauration avec des méthodes adaptées pourront enfin prendre place au Québec, et ce, de façon concertée et simple», a commenté Véronique Brochu, directrice générale du COBARIC.
Faits saillants d’une programmation inédite au Québec
Ce colloque à la programmation ambitieuse et inédite, s’est ouvert avec un panel de discussion permettant de poser les bases et d’exposer les cadres réglementaires, financiers et administratifs de chaque pays, puis fut rythmé par trois présentations techniques, deux conférences scientifiques, et huit retours d’expériences concrets.
Ainsi, Yanick Collignon, coordonnateur du Contrat de rivière Semois-Chiers, a démontré le potentiel d’une plateforme de cartographie servant à créer une base de données, qui permet d’aider la gestion des cours d’eau. Il a également mis de l’avant l’importance d’une approche participative, qui permet de renforcer l’efficacité et l’acceptabilité sociale des actions.
Pour sa part, Céline Hanzen, également du Contrat de rivière Semois-Chiers, a présenté une application de calcul de la franchissabilité des obstacles. Elle a aussi partagé une étude de travaux par télémétrie, ce qui a permis aux participants de mieux comprendre l’impact réel et d’évaluer l’efficacité de cette technique.
De son côté, Emmanuel Rojo-Diaz, directeur du Syndicat d’aménagement des rivières du Bandiat, de la Tardoire et de la Bonnieure, a exposé des travaux de recharge sédimentaire et de reméandrage qu’il a réalisé sur la Bonnieure. Il a montré les impacts positifs de ceux-ci, comme l’amélioration de la qualité de l’eau et une meilleure recharge de la nappe phréatique.
À son tour, André Évette, chercheur en écologie de la restauration à l’INRAE Grenoble, a mis de l’avant l’utilisation du bois mort et du génie végétal dans les cours d’eau et en rive. Sa présentation a invité les participants à reconsidérer leur potentiel dans les projets de restauration, au vu de leur valeur économique et écologique.
Enfin, Bérenger Servais, du Contrat de rivière Semois-Chiers, a présenté ses travaux de création de sites de reproduction pour les poissons d’intérêt sportif, en danger ou en voie de disparition.
Reconnaissance politique
La participation du député de Beauce-Nord, Luc Provençal, lors de la première journée de l’événement a mis en lumière l’importance du travail des professionnels du secteur, notamment dans le cadre du plan directeur de l’eau (PDE), un outil stratégique qui guide les actions en matière de la gestion de l’eau à l’échelle d’un bassin versant. «Je tiens à vous remercier pour votre travail au quotidien, qui est essentiel pour le Québec», a souligné M. Provençal, en s’adressant à l’assemblée.
Pour sa part, Luc Proulx, président du COBARIC, a insisté sur la nécessité de concertation entre les usagers de l'eau, notamment lors des prélèvements en période de sécheresse telle que le Québec a connu récemment. Il a rappelé le rôle important que les organismes de bassin versant peuvent jouer à l'égard de cette problématique.
