Affaire Louis Poulin : l’ex-directeur de la polyvalente de Saint-Georges s’explique
Yanick Tremblay, une des victimes d’attouchements sexuels de Louis Poulin, ex-entraineur de football des Dragons midgets AAA, avouait plus tôt cette semaine que la polyvalente de Saint-Georges l’avait mis dans l’embarras en le confrontant à l’accusé lors d’une conférence téléphonique en 2005.
Roland Poulin, qui était le directeur de l’établissement à l’époque, réfute ces allégations. Il affirme n’avoir jamais tenu de rencontre téléphonique entre Louis Poulin et sa victime. Étonné, Yanick Tremblay nous a confirmé plus tôt aujourd’hui avoir réellement pris part à cet appel conférence.
Par ailleurs, Roland Poulin dit être en possession de lettres de la famille Tremblay dans lesquelles on émettait des doutes sur les agissements de Louis Poulin. Selon l’ex-directeur, le contenu d’une des lettres questionnait les intentions de l’ex-entraîneur qui avait initié le mineur à l’alcool, qui lui offrait des cadeaux et qui finalement le harcelait quant à sa relation de couple. « Jamais il n’a été question d’attouchements sexuels; il était question de cadeaux, de boisson, de tentatives de racolage », soutient-il.
Yanick Tremblay confirme ne pas avoir parlé d’attouchements sexuels à sa famille à l’époque puisqu’il avait peur. Le contenu des lettres envoyées à la direction évoquait le caractère répréhensible de Louis Poulin. Ce n’est que dix ans plus tard qu’il aura porté plainte au criminel en raison de plusieurs facteurs intimidants pour lui, dont l’épisode de la conférence téléphonique.
Toutefois, il souligne que dans la lettre adressée à la direction, son père avait fait mention de Louis Poulin comme étant « un pédophile en devenir ». « Mon père ne savait pas toute l’histoire à ce moment-là, mais je lui avais mentionné quelques faits, comme quand Louis Poulin nous incitait à nous baigner tout nu. Il trouvait ça spécial. C’est sûr que si je lui avais tout dit, il aurait été voir la police immédiatement », affirme la victime.
À la lumière de ces allégations, la direction n’a pas suspendu Louis Poulin. Par la suite, Roland Poulin dit avoir contacté le Service de police municipal, mais que rien ne pouvait être fait sans qu’une plainte soit logée par le jeune. Une copie des lettres aurait également été remise aux policiers. Contrairement à ce que la Commission scolaire de la Beauce-Etchemin (CSBE) nous apprenait cette semaine, l’ex-directeur de la polyvalente aurait signalé la situation à Camil Turmel, directeur général de la Commission scolaire en 2005. Ce dernier aurait dit à Roland Poulin qu’il avait bien agi dans cette situation.
Finalement, l’ex-directeur de la polyvalente de Saint-Georges soutient avoir incité plusieurs fois le père de Yanick Tremblay à porter plainte suite aux lettres envoyées par la famille. « Ce n’est pas vrai du tout. Il a seulement dit à mon père qu’ils empêcheraient Louis de recevoir d’autres pensionnaires à l’avenir », rétorque-t-il.
Pourquoi avoir attendu?
Outre part, Roland Poulin dit ne pas comprendre pourquoi Yanick et sa famille n’ont pas déposé de plainte immédiatement à la police suite aux faits que nous connaissons tous aujourd’hui. « Roland Poulin n’a absolument aucune conscience de ce qui s’est réellement passé. C’est facile à dire comme ça. Avec les faits flagrants émis dans les lettres que nous leur avons envoyées, même si je n’avais pas encore parlé d’attouchements sexuels, la direction aurait dû approfondir l’histoire. Alors que je commençais à vouloir parler, leur seule solution a été de nous mettre tous ensemble en conférence téléphonique », lance Yanick Tremblay.
« C’est sûr que je n’ai pas tout dit avant l’envoi des lettres, j’ai figé, j’ai eu la chienne. Ce qui m’aurait aidé, c’est de l’humanisme, c’est de me faire demander si j’avais d’autres choses à dire. Une chance qu’il y a eu des gens comme l’enquêteur du service de Police qui m’a écouté et qui m’a aidé. Le directeur croit que j’aurais dû aller voir la police, mais j’habitais chez Louis Poulin à l’époque, comment aurais-je pu? En lui demandant un lift pour que j’aille porter plainte contre lui », se questionne-t-il.
« À la polyvalente, on ne m’a jamais donné l’impression qu’on me croyait et ça, je le sentais. L’école ne devrait pas prendre pour un coach d’un club sportif, mais plutôt pour ses jeunes en premier dans des dossiers chauds comme celui-ci. Dans mon cas, le problème a été que j’ai fait une ouverture vers quelqu’un, mais que la porte m’a été fermée », souligne-t-il.
Au final, Yanick ne souhaite pas faire le procès de Roland Poulin. Il dit seulement souhaiter que la CSBE admette qu’il y a eu un manque de jugement, que leur système n’est pas très efficace et que l'on prenne des initiatives pour qu’une situation comme celle-ci ne se reproduise jamais.
26 commentaires
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.
À mon avis, une jeune, sportif en plus, doit être capable de marcher jusqu'au poste de police qui était à 1 km de la polyvalente. Sinon, il aurait pu téléphoner, et ce même de chez ses parents la fin de semaine.
J'aime toujours me garder une gêne avant de juger soit l’entraîneur ou l'élève dans une histoire comme celle là. Si l'histoire est vrai, c'est très désolant pour M. Tremblay mais il n'y a pas grand chose qui incrimine M. Poulin jusqu'à présent. Y a-t-il eu d'autres pensionnaires qui se sont manifestés pour valider les dire de M. Tremblay?
SDeblois
Bravo Yannick de t'être sortie de cette histoire malgré un long processus et que la personne coupable paye pour ces actes.
AUCUN rapport avec Nez Rouge et l'argent !!! Commentaire totalement hors contexte. Si tu as un doute va voir les états financiers tu auras toutes tes réponses et c'est facile à trouver !
Pour terminer, je veux rappeler à plusieurs personnes que monsieur Poulin jouit d'une réputation enviable et je suis certain qu'il dort très bien. Je sympathise avec la victime parce que ça brise des vies mais à un moment il faut agir et demander de l'aide et surtout aux bonnes personnes. Chaque personne à un rôle à jouer et au delà son mandat bien on ne peut en faire plus.
Une bonne connaissance
En plus, de devoir vivre avec le poids de ce qu'ils ont vécus.. Le seul coupable dans cette affaire est l'agresseur et les lois appliquées à ce genre de crime. Un procès où l'agresseur nie ses gestes peur durer de 5 à 6 ans minimum. La victime doit vivre avec, car il n'accepte pas le fardeau de ses responsabilités et rend la victime responsable de ses agir.. Alors, Parler de Mr Poulin ne peut rien apporter. La victime demande seulement à être vu et reconnu dans l'enfer qu'elle a vécu et vivra toute sa vie....