Décès d'un travailleur à Vallée-Jonction : la CSST blâme la méthode de manutention des conteneurs d'Olymel
Le 12 mars dernier, Michel Tardif, mécanicien au département des boues chez Olymel S. E. C à Vallée-Jonction, a perdu la vie. Il s’était retrouvé coincé entre un conteneur et un muret de béton. Dans ses conclusions de son enquête, la CSST stipule que la méthode de manutention des conteneurs à l'usine de traitement des boues a exposé les travailleurs de ce secteur à un danger de coincement.
Le jour de l'accident, M. Tardif, 51 ans, travaillait à l'usine de traitement des boues. Au moment de l'accident, le travailleur à l’emploi d’Olymel depuis 33 ans était monté sur le conteneur afin d'ouvrir les trappes de chargement. C’est à ce moment que le camionneur de l'entreprise Veolia ES Matières Résiduelles inc. a déchargé un conteneur de boue vide dans la baie de chargement ouest. Alors que M. Tardif était introuvable pour diriger les boues vers le conteneur vide, un autre mécanicien de l’usine a fait l’opération afin que le camionneur puisse quitter l'usine avec le conteneur plein.
En début d'après-midi, des recherches ont permis de retrouver M. Tardif qui était coincé entre le conteneur ouest et le muret de béton. La victime était le mécanicien responsable du traitement des boues depuis 12 ans.
Deux causes expliquent le décès
Les conclusions de la CSST ont permis de déceler deux causes de l’accident. « D'abord, le travailleur, situé sur le dessus d'un conteneur, chute et est coincé mortellement contre un muret de béton lorsque le conteneur est poussé à sa position finale par un camion. Ensuite, la méthode de manutention des conteneurs à l'usine de traitement des boues expose les travailleurs de ce secteur à un danger de coincement lors du déplacement des conteneurs », stipule le rapport de la CSST
Rappelons que la CSST a suspendu pendant trois jours les travaux qui nécessitent de se déplacer sur les conteneurs de boues. Pendant ce temps, l'employeur Olymel S.E.C. a dû élaborer et mettre en application une méthode de travail sécuritaire pour la manutention des conteneurs à l'usine de traitement des boues.
La CSST blâme l’employeur Olymel S.E.C. pour avoir agi de « façon à compromettre la santé et la sécurité des travailleurs ». En conséquence, un constat d'infraction lui a été délivré. Pour ce type d'infraction, l'amende peut varier de 15 420 $ à 61 680 $ pour une première offense et de 30 840 $ à 154 200 $ dans le cas d'une récidive. Le montant de l’amende exacte n’a pas été révélé par la CSST.
Des obligations à prendre au sérieux
La CSST a insisté pour rappeler aux employeurs leurs obligations et leurs responsabilités concernant l'identification des dangers, la formation et la supervision des travailleurs.
De 2007 à 2011, 55 travailleurs ont perdu la vie lors d'accidents impliquant des chutes à un niveau inférieur. En Chaudière-Appalaches, la CSST a déploré quatre décès.
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