Rivière Chaudière
Rapport du comité d'experts sur les inondations: accueil poli des maires
Rendu public presqu'en cachette vendredi dernier par le gouvernement du Québec, le rapport final du comité d'experts, formé à la mi-janvier pour faire l'inventaire des solutions les meilleures et les plus adaptables pour réduire les risques d'inondation de la rivière Chaudière, a reçu un accueil poli de la part des maires interrogés par EnBeauce.com.
« Il n'y a rien de nouveau là-dedans. On savait ça depuis le mois d'août l'année passée. C'est du copier-coller de ce que [l'ingénieur] Brian Morse avait présenté aux élus de notre conseil municipal. On a déjà mis à exécution plusieurs des recommandations du rapport», a dit tout de go le maire de Beauceville. François Veilleux.
Ce rapport, préparé par trois experts, avance notamment que « la solution la plus efficace, en termes d'impact sur les crues en eau libre de la rivière Chaudière serait la relocalisation des riverains et des infrastructures les plus exposées et vulnérables aux inondations. »
« On a présenté notre plan de revitalisation du centre-ville en décembre, on a installé des estacades et on a aussi fait briser les glaces ce printemps avec la pelle-grenouille, toutes des recommandations qu'on a faites », de poursuivre M. Veilleux qui n'a pas caché sa déception du rapport car il s'attendait à ce que celui-ci aille plus loin.
Il soupçonne même que les experts se sont aussi fortement inspirés de la dernière grande enquête du genre menée sur la rivière par la firme Tecsult en 1993.
Le maire Veilleux ne s'est pas caché pour dire que son objectif était d"obtenir un montant forfaitaire du gouvernement québécois, de la même manière que Lac-Mégantic qui a dû refaire complètement son centre-ville après la terrible tragédie ferroviaire du 6 juillet 2013.
Sainte-Marie et Scott
Pour sa part, le maire de Sainte-Marie, Gaétan Vachon, a simplement indiqué que ce rapport s'inscrivait dans « la continuité de ce que nous sommes en train de faire avec le gouvernement. »
À l'instar de son homologue beaucevillois, le maire a dit ne pas avoir fait de grandes découvertures dans cette étude cependant qu'il se réjouit que des analyses de sol du fond de la rivière (technique LiDAR) seront entreprises afin de mieux cerner le comportement de La Chaudière.
« Je suis maire depuis sept ans et chaque fois que l'on demandait des études sur la rivière, on n'avait pas d'ouverture. Là, le rapport n'est peut-être pas parfait mais au moins, il y a des gens qui travaillent sur le dossier », de faire remarquer le premier magistrat.
Le comité préconise aussi un dragage massif de la rivière sur plus de 15 kilomètres, entre Scott et Sainte-Marie mais M. Vachon ne croit pas que cela sera réalisable compte tenu des coûts impliqués qui pourraient atteindre, selon lui, un milliard de dollars.
Quant à Clément Marcoux, maire de Scott, tout ce qu'il demande est la collaboration pleine et entière des instances gouvernementales et de l'aide financière « pour remettre le village en beauté. »
Pour ce qui est du dragage entre Sainte-Marie et Scott, l'élu espère que cela pourra améliorer la situation alors que le plus gros problème est le manque de dénivellation dans cette longue portion de la rivière.
Il est bien conscient que toutes les municipalités riveraines auront besoin de l'aide gouvernementale pour mettre en place les recommandations du comité d'experts qui en compte 15 pour les inondations par embâcles et sept pour les inondations en eau libre.
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2 commentaires
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La meilleure façon de contrer les effets pervers de l’urbanisation sur le réseau hydrographique, c’est encore de sauvegarder l’ensemble des milieux humides. Par ailleurs, dans tout nouveau projet d’urbanisation, les municipalités devraient également s’assurer que le réseau de drainage soit conçu de manière à éviter une évacuation trop rapide de l’eau, notamment en aménageant des ouvrages de rétention d’eau un peu partout à l’intérieur du réseau .
Du côté des restrictions, nous retrouvons : l’entretien des cours d’eau, le sous-dimensionnent d’un cours d’eau par des structures, une structuration inadéquate aux causes multifactorielles du bassin versant influençant son réseau hydrographique. Du côté naturel, les températures et les précipitations sont sujettes à apporter au cours d’eau un changement de ses niveaux d’eau; trois facteurs causent les inondations printanières : les précipitations accumulées au cours de l’hiver, les températures printanières qui accélèrent ou ralentissent la fonte de la neige et la combinaison entre l’accumulation de neige et la quantité de pluies printanières.
Paul-Henri Ragot
450-628-2334