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Un dossier qui traine en longueur

Motel Royal de Beauceville: c'est l'impasse entre la Ville et les promoteurs

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30 août 2023
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Sylvio Morin
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Par Sylvio Morin, Chef des nouvelles

Le projet de «revamper» le Motel Royal du boulevard Renault à Beauceville, qui traîne depuis quatre ans, est dans une impasse totale entre les parties impliquées.

« C'est la Ville [de Beauceville] qui nous bloque », déclare d'entrée de jeu Carol Bolduc, en entretien téléphonique avec EnBeauce.com, lui qui, avec son frère David, a acquis l'endroit au printemps 2019, tout juste avant l'importante débâcle d'avril de cette année-là.

Selon lui, la municipalité ne veut pas émettre le permis de démolition et de reconstruction parce que le ministère de l'Environnement ne l'autoriserait pas.

Signalons que le bâtiment, construit en 1969, se trouve en zone inondable, plus particulièrement dans la ZIS (zone d'intervention spéciale) qui permet au gouvernement d’interdire la construction de nouveaux bâtiments et la reconstruction de bâtiments détruits par une inondation. Or, malgré les assauts subis au fil des ans avec les crues de la rivière Chaudière, — notamment celles d'importance en 2017 et 2019, la structure du bâtiment est encore bien solide puisque c'est le sous-sol qui a été affecté et pas le rez-de-chaussée, de faire remarquer M. Bolduc.

Par ailleurs, une partie de la section arrière du motel, qui est une bâtisse en forme de Y, est construite dans la bande riveraine de la Chaudière, une zone d'une largeur minimale de 10 à 15 mètres entre le milieu aquatique et le milieu terrestre, qui sert à protéger les habitats et la faune.

Le projet de refaire un motel a changé pour devenir celui de construire un édifice à logements pour combler une partie des besoins en la matière à Beauceville, de signaler M. Bolduc.

Pour la majeure partie de l'immeuble qui se trouve strictement dans la ZIS, les promoteurs pourraient procéder à la démolition et reconstruire un nouvel édifice à partir des fondations actuelles, qui seraient relevées contre les inondations, de dire l'homme d'affaires.

Pour l'aile dans la bande riveraine, les frères Bolduc ont un droit acquis de maintien de la section dans la zone parce que la construction est antérieure à la Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables qui a été adoptée en 1987. Cependant, pour maintenir ce droit, cette portion ne peut pas être démolie mais seulement rénovée dans la limite actuelle de son emplacement.

« Pour notre projet, ça n'a pas de sens. Nous ce qu'on veut, c'est de pouvoir démolir toute la bâtisse [...] On lâchera pas », insiste Carol Bolduc.

«Tout est accepté»
Joint par EnBeauce.com, le directeur du Service d'urbanisme de la Ville de Beauceville a donné un autre son de cloche dans ce dossier.

« Non, pas du tout. On ne bloque rien. Tout est accepté. Le ministère de l'Environnement a accepté les rénovations. La Ville attend qu'eux [les propriétaires] modifient leurs plans [de démolition complète] parce que le ministère a été formel sur la partie arrière qu'elle ne pouvait pas être démolie pour reconstruire [...] C'est une infime partie du bâtiment. À cause de cela, ils disent [les promoteurs] que la Ville bloque le projet. Le projet est accepté à 95%. C'est eux qui ne veulent pas changer le plan. Ça a même été jusqu'à notre député [Luc Provençal] qui a dit qu'il ne pouvait rien faire là-dedans », a déclaré Claude Pelletier.

Cette acceptation remonterait à l'automne dernier alors que les parties impliquées se sont rencontrées à trois reprises.

Le directeur ajoute que, loin de vouloir bloquer le projet, la municipalité est très favorable à l'idée de construire des logements. « On leur à même dit qu'ils pouvaient faire une bâtisse de trois étages », de signaler M. Pelletier.

Il ajoute que le ministère de l'Environnement a interprété généreusement son propre règlement, qui dit que des «rénovations substantielles»  peuvent être faites sur des bâtiments dans la ZIS, en avalisant la demande de démolition et de reconstruction des promoteurs.

Questionné sur l'état actuel des lieux qui sont de plus en plus délabrés, Claude Pelletier a indiqué que l'endroit présentait un niveau de sécurité minimal mais que l'administration municipale n'entendait pas « pour l'instant » sanctionner les propriétaires par l'application des règlements sur l'environnement, la salubrité, la sécurité et les nuisances, puisque le projet de reconstruction est toujours en vigueur. Beauceville a quand même le site à l'oeil — le motel est directement en face de l'hôtel de ville! — alors que des visites régulières du Service de sécurité incendie sont effectuées.

Pour sa part, Carol Bolduc ne craint pas pour la sécurité de l'emplacement puisque des caméras de surveillance sont installées pour prévenir que des passants puissent pénétrer à l'intérieur. Lui et son frère n'entendent pas non plus investir pour sécuriser davantage le bâtiment ou construire une clôture pour cacher les installations. Il avoue même que de laisser les lieux ainsi abandonnés amènera peut-être la Ville de Beauceville à changer son fusil d'épaule.

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