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Impatience vs prudence

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4 mai 2020
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IMPATIENCE VS PRUDENCE

Après sept semaines de confinement sévère, de fermeture des écoles et de l’arrêt de la presque totalité de l’activité économique, le Québec entreprend cette semaine son déconfinement. 

Cela ne signifie pas pour autant que l’on revient à la normale. Le Directeur de la protection de la santé publique du Québec, le Dr Horacio Arruda, a été on ne peut plus clair en déclarant : «Rien ne m’empêchera de revenir en arrière si la situation empire.»

Un pari risqué

À ma grande surprise, les Québécoises et Québécois ont fait preuve de beaucoup de discipline en respectant les consignes que nos dirigeants mettaient en place à mesure qu’évoluait la situation. D’accord, il y a bel et bien eu des idiots qui ont passé outre aux recommandations, mais, des imbéciles il y en a toujours et partout.

Le retour en classe au primaire, l’ouverture de certains commerces, de chantiers de construction et la reprise graduelle de plusieurs activités représentent un risque et l’on sait tous que le risque zéro n’existe pas.

Mais, il nous faut aussi comprendre que, si on a besoin de 18 à 24 mois pour développer un vaccin efficace et ainsi inoculer la grande majorité de la population, on ne pourra garder tout le monde confiné à la maison et toute l’activité économique paralysée durant tout ce temps. Un jour ou l’autre, il faudra bien commencer à relancer les activités, quitte à ce que le nombre de nouveaux cas connaisse une certaine hausse.


En agissant ainsi, le Gouvernement du Québec prend un risque, mais il s’agit d’un risque calculé.

Situation sous contrôle

Quand j’analyse la situation au Québec, je constate que, sur les 29 656 cas recensés, près de 18 000 d’entre eux soit 60 %, se retrouvent dans deux régions : Montréal et Laval. Dans les autres régions, la situation est sous contrôle. 

Quant aux décès, sur les 2 136 connus en date de dimanche, 1 742, soit 82 %, sont survenus dans des CHSLD ou des résidences pour aînés. Cela signifie que moins de 400 personnes sont mortes des suites de la COVID-19 dans tout le reste du Québec.

C’est en scrutant ces données que les dirigeants du Québec ont convenu qu’il était temps de passer à une autre étape en permettant une reprise graduelle des activités, quitte à revenir en arrière si jamais la situation empirait. On voit la lumière au bout du tunnel et il semble que ce ne soit pas celle d’un train qui arrive.

Si l’ouverture de plusieurs activités commerciales, manufacturières et de construction semble réjouir une grande majorité de citoyens, la réouverture des écoles primaires suscite certaines craintes au sein du personnel et des parents.

Pourtant, l’Association des Pédiatres du Québec et les départements de pédiatrie des centres hospitaliers universitaires du Québec sont unanimes en recommandant le retour en classe et/ou en garderie pour les jeunes. 

Je peux facilement comprendre l’hésitation, voire même la peur de certains, mais attendre en septembre ne garantit en rien que la situation serait meilleure. Quand on dirige une crise, il faut prendre des risques, procéder par essai/erreur pour finalement trouver une issue raisonnable.

Le véritable pari consiste à relancer l’économie sans relancer l’épidémie. L’avenir nous dira si on a opté pour la bonne solution.

En tant que citoyens, nous avons une part de responsabilité dans le succès ou l’échec de la présente ouverture. Nous devrons continuer à faire preuve de prudence, à respecter la distanciation de deux mètres et à ne pas se déplacer sans motifs valables. Nous faisons partie de la solution.

Pluie de milliards à Ottawa 

Pendant ce temps, à Ottawa, chaque apparition de Justin Trudeau nous réserve l’annonce de programmes par lesquels on verse de l’argent à un peu tout le monde.

D’accord, c’est le rôle du Gouvernement de venir en aide à ses concitoyens en période de crise, mais je me demande si on n’a pas égaré la calculatrice.

Quand on est rendu à promettre des millions aux bénévoles, je me dis que quelqu’un semble ignorer le sens du mot bénévole : «Qui fait quelque chose sans être rémunéré, sans y être tenu» selon mon petit Larousse.

À date, on s’attend à un déficit dépassant les 252 G $ à Ottawa. Alors que l’on traversait une période de fort croissance économique au Canada, les Libéraux de Justin Trudeau ont multiplié les déficits annuels. Si l’on n’est pas capable de présenter des budgets équilibrés en période de croissance, il faut s’attende à une situation budgétaire catastrophique en période de crise.

Qui paiera pour toutes ces dépenses? Ce sont les générations futures. Pour combler des déficits et rembourser une dette, un Gouvernement n’a pas le choix : ou bien il augmente ses revenus en haussant les impôts et les taxes ou bien il diminue ses dépenses en coupant dans ses services. Pas besoin d’un doctorat en finances pour comprendre ça.
 

Visionnez tous les textes d'opinion de Pier Dutil

PENSÉE DE LA SEMAINE

Je dédie la pensée de la semaine à celles et ceux pour qui un début de déconfinement rime avec une relâche des mesures de prévention :

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