Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Les gars, on respire par le nez !

durée 17h00
8 mars 2021
ici

commentaires

ici

likes

 

vues

imprimante

LES GARS, ON RESPIRE PAR LE NEZ !


En un peu moins d’un mois, soit du 5 février au 2 mars derniers, cinq québécoises ont trouvé la mort, assassinées par leurs conjoints ou leur ex-conjoints. Cinq vies fauchées de façon barbare par des gars qui n’acceptaient pas la séparation, tout simplement.

DES MEURTRES BARBARES

Ces victimes, elles n’avaient fait rien de mal. Elles souhaitaient tout simplement rompre une union avec des partenaires violents.

Ainsi, Elisapee Angma, 44 ans, mère de quatre enfants, a été assassinée à Kuujjuak et, dans les heures qui ont suivi, on a retrouvé son ex-conjoint mort. Ce dernier avait été libéré à peine deux semaines avant le drame, même s’il avait un passé de violences conjugales. Il bénéficiait d’une libération, même si la poursuite s’y était opposée parce que, déjà, à plusieurs reprises, il avait un historique de non-respect de ses conditions de libération.

À Laval, Marly Édouard est trouvée morte dans le stationnement attenant à son logement, une balle dans la tête. Elle avait porté plainte pour menaces de mort deux jours auparavant. Le suspect serait l’ex-conjoint de son amie de cœur. Le meurtrier court toujours.

À Ste-Hyacinthe, Nancy Roy, 44 ans, a été lâchement poignardée à de multiples reprises dans son logement. Son conjoint a été arrêté et est présentement détenu.

Enfin, à Ste-Sophie, dans les Laurentides, Sylvie Bisson, 60 ans et sa fille Myriam Dallaire, 28 ans, ont été sauvagement assassinées à coups de hache dans leur résidence. L’ex-conjoint de Madame Dallaire est suspecté de ces deux meurtres.

LES FEMMES NE NOUS APPARTIENNENT PAS

Ces cinq cas, en moins d’un mois, ne sont pas des exceptions, malheureusement. Les féminicides ont tendance à connaître une croissance au Canada. Dans un article de la journaliste Véronique Lauzon publié dans La Presse+ du 4 mars dernier, on fait état d’une femme tuée à tous les deux jours par son conjoint ou son ex-conjoint au Canada. Cela fait quelque 180 victimes par année. Tout cela survient au XXI siècle dans un pays dit civilisé.

Dans la presque totalité de ces cas, un conjoint n’accepte pas la séparation du couple et décide d’assassiner sa conjointe ou son ex-conjointe tout simplement pour se venger. Comme s’il en était le propriétaire et qu’il refusait que son «bien» lui échappe.

Ce phénomène d’appropriation de la femme par un gars existerait même chez les adolescents, selon divers témoignages. Des jeunes filles qui décident de mettre fin à leur relation avec un copain sont souvent victimes de menaces, lesquelles, heureusement, ne se rendent pas jusqu’au meurtre. Mais cela contribue tout de même à perturber la vie de l’adolescente qui décide tout simplement de ne plus fréquenter son «chum». Un tel comportement à l’adolescence n’est pas très prometteur pour l‘avenir de ces gars.

Je puis comprendre qu’une séparation soit difficile, qu’il peut y avoir du ressentiment entre les membres du couple, mais de là à tuer quelqu’un, il y a un élément qui m’échappe totalement. 

Souvent, les innocentes victimes de ces crimes sordides ont déjà porté plainte à la police, mais, elles n’ont pas bénéficié d’une protection adéquate. On entend souvent les forces policières dire qu’on ne pouvait procéder à l’arrestation du conjoint menaçant tant et aussi longtemps que ce dernier n’a pas commis un crime. 

Pourtant, dans de nombreux cas, le conjoint a proféré des menaces, certains sont même déjà passés à l’acte, posant des gestes violents sans se rendre au meurtre. Peu après, on les libère en leur imposant des conditions, mais plusieurs se foutent de ces conditions et n’ont en tête que le désir de se venger et de poser le geste fatal.

LA SITUATION EN BEAUCE

Dans notre région, heureusement, nous n’avons pas connu récemment des cas aussi tragiques. Mais cela ne veut pas dire que les femmes ne sont pas victimes de violence conjugale.

Lors d’une brève entrevue avec Sandra Poulin, adjointe à l’intervention à la maison Havre l’Éclaircie, j’apprenais que, si le nombre de cas soumis avait quelque peu diminué au début de la pandémie, on assiste présentement à une augmentation significative de nouveaux cas.

Madame Poulin expliquait la baisse du début de la pandémie par le confinement forçant les couples à vivre ensemble dans leurs logements. Difficile pour une femme violentée de saisir le téléphone pour se plaindre ou demander de l’aide alors que son bourreau partage son logement et est présent 24 heures durant.

Si la Beauce n’a pas connu de drames importants au cours des derniers mois, Sandra Poulin soulignait que plusieurs femmes avaient fait appel aux services du Havre L’Éclaircie pour de l’hébergement, de l’accompagnement lors de démarches pour porter plainte ou tout simplement pour demander conseil. 

Les besoins ont été parfois plus grands que l’offre d’hébergement, ce qui a forcé le transfert de certains cas dans les autres maisons offrant des services similaires en Chaudière-Appalaches.

Madame Poulin concluait en révélant qu’en Chaudière-Appalaches, une femme sur quatre était victime de violence conjugale.

De nombreuses campagnes de sensibilisations auprès des hommes sont mises sur pied. J’ose espérer que ces mâles en mal de vengeance sauront prendre un temps d’arrêt, respirer par le nez durant quelques minutes afin d’éviter un drame inutile.
 

Visionnez tous les textes d'opinion de Pier Dutil

PENSÉE DE LA SEMAINE

Je dédie la pensée de la semaine à tous les mâles :

RECOMMANDÉS POUR VOUS


Publié le 22 décembre 2025

Des démissions fracassantes

Le 18 décembre 2025 fera désormais partie de l’histoire politique québécoise suite à deux démissions fracassantes à savoir, celle de Pablo Rodriguez comme chef du Parti Libéral du Québec (PLQ) et celle de Christian Dubé comme ministre de la Santé et député de la Coalition Avenir Québec (CAQ).  Deux démissions aussi importantes à survenir au cours ...

Publié le 21 décembre 2025

L'ancienne Régie des alcools sur la deuxième avenue

LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE SARTIGAN De 1921 à 1961, son nom était la «Commission de liqueurs du Québec». En 1961, c'est devenu la «Régie des alcools du Québec». À Saint-Georges, elle était située au 11580 de la 2e avenue, juste en face de la 116e rue (photo 1, du 11 juin 1963). Cette bâtisse appartenait à ...

Publié le 21 décembre 2025

Quand une discussion peut tout changer

Le temps des fêtes est souvent synonyme de rassemblements, de repas partagés et de retrouvailles avec des personnes qu’on ne voit pas souvent. Ces moments, empreints de chaleur et de traditions, peuvent aussi nous permettre de remarquer certaines choses chez l’une de nos proches : un changement d’attitude, un silence inhabituel, une tristesse ...

app-store-badge google-play-badge