Le chef libéral, Jean Charest, a certes annoncé deux nouvelles mesures pour stimuler l’innovation et l’entrepreneurship en Beauce. Cependant, il n’a pas confirmé si son parti avait sa solution pour les régions ressources contrairement à l’ADQ mardi dernier.

« On est bien capable de trouver une solution qui va satisfaire la Beauce qui va se faire dans un contexte où les régions ressources auront l’occasion de se développer », promet le premier ministre.

Rappelons que cette stratégie de développement économique, initiée en 2001 par le Parti Québécois, a fait des ravages dans les régions centrales et la Beauce. Cependant, le chef libéral atteste avoir aidé à réduire les impacts de ce programme en encourageant le crédit à l’investissement et en resserrant les critères de celui-ci. « On a commencé le travail. Nous avions déposé le rapport Gagné. Nous savons qu’il reste du travail à faire. Dans un tel contexte, c’est l’économie. On veut que les entreprises soient appuyées équitablement et de faire en sorte qu’il existe une équité entre les régions ressources et les régions centrales », explique M. Charest.
 
Le député sortant Claude Morin, les représentants des régions centrales et certains industriels reprochent au gouvernement libéral de n’avoir rien fait pour résoudre les iniquités de ce programme en cinq ans. Tant Jean Charest que Robert Dutil rejettent le blâme sur l’Action démocratique du Québec. « En 2006 et 2007, le Parti Québécois était contre nous autres et travaillait à défaire ce qu’on a fait alors que l’ADQ n’était pas présent. Avec un gouvernement minoritaire, on a été incapable de faire ce qu’on doit faire puisque nous n’avions pas de collaboration », lance M. Dutil.

Pourquoi pas avoir réagi avant lorsque le Parti libéral était majoritaire? « Dans les premiers quatre ans, on a commencé à poser des gestes. On a avancé, mais on ne peut pas dire que l’ADQ a fait des gestes et bien évidemment le Parti Québécois », rétorque M. Charest.

M. Dutil ajoute que les dommages au début de cette stratégie étaient presque indécelables avant 2003. « Avant cela, on ne les voyait pas. Si les industriels ne sont pas aperçus du problème, le gouvernement ne pouvait pas s’en apercevoir. C’était à nous autres de nous réveiller et bâtir notre dossier, mais malheureusement un peu tard », commente ce dernier.

Pas crédible l’ADQ
Le chef libéral ne croit pas en la solution proposée par l’Action démocratique du Québec à Sainte-Aurélie le 11 novembre. L’équipe de l’ADQ a donc dévoilé son intention, si le parti forme le gouvernement, de mettre fin au programme des régions ressources. « Ils ne sont pas crédibles. Ils ont dit qu’ils allaient s’en occuper puis au moment de le faire soit au budget en 2007, Mario Dumont a fait faux bond aux Beaucerons. C’est drôle, il se présente aujourd’hui et il veut faire la job », ironise M. Charest.

Lors de la période de questions, Robert Dutil a dû s’expliquer pourquoi il avait joint les rangs des libéraux contrairement à son parti de l’Union du centre dans son combat des régions ressources. « Si vous en parlez aujourd’hui, c’est que nous avons brassé la cage. On a utilisé un véhicule soit un parti politique pour amasser des fonds avec des crédits d’impôt de 75 % afin d’être capable de nous défendre », rappelle la candidat dans Beauce-Sud.

De plus, il a rappelé que l’ADQ et Mario Dumont auraient pu changer la donne au dernier budget puisque des 20 comtés les plus touchés par cette question, 18 sont adéquistes. « Il avait promis en mars 2007 de couper 300 millions $ qui s’occuperaient de la concurrence déloyale. Que s’est-il passé? Il a voté contre le budget sans l’avoir vu. Ça ne fait aucun sens. Je suis favorable à trouver une solution équitable gagnante gagnante », lance M. Dutil. C’est pourquoi il dit se présenter contre Claude Morin avec qui il y a divergence d’opinions.

Même Jean Charest a dû expliquer pourquoi il avait recruté M. Dutil. « C’est une personne qui connaît bien l’économie. L’enjeu de cette élection, c’est l’économie. À qui peut-on faire confiance en période économique et pour le lendemain de la tempête? Il faut préparer le Québec pour la tempête et après. Je veux une équipe capable de penser cela et de partager cette vision. M. Dutil se présente dans ce contexte de développement économique. Ça l’interpelle. Je suis privilégié de l’avoir dans mon équipe. C’est une personne qui pourra amener son expérience et ses idées », lance ce dernier.

« Nous n’allons pas diviser les régions les unes contre les autres. Dans un contexte de tempête économique, il faut s’unir et travailler ensemble c’est dans cet esprit qu’il se joint avec nous », rappelle-t-il.

Outre les régions ressources
Le premier ministre libéral confirme si son parti est élu bien poursuivra ses efforts pour améliorer les infrastructures. « Ici, c’est évident qu’on ne peut pas passer ici en Beauce sans parler de la 73. On a investi de l’argent et une chose qu’on sait c’est quand le Parti libéral est là, ça construit. Quand le PQ est là, ça arrête de construire. On a mis 135 millions $, on est à Beauceville, on doit se rendre à Saint-Georges. On va travailler avec les Beaucerons en ce sens », précise M. Charest.