Report de l'échéancier des projets d'infrastructures :« Une annonce un peu trop tardive » — François Fecteau
Jeudi dernier, le premier ministre du Canada, Stephen Harper a prolongé de sept mois la date butoir afin de compléter les projets d'infrastructures et profiter du financement du fédéral. La nouvelle tombe à point pour de nombreuses localités, comme Sainte-Marie, mais pour Saint-Georges notamment aurait pu changer la donne surtout dans le dossier du complexe culturel.
Cette annonce du fédéral se voulait de soulager les municipalités qui disaient manquer de temps pour compléter leurs travaux d'infrastructure avant la date butoir qu'Ottawa avait fixée au 31 mars. Les villes pourront donc désormais profiter du printemps et de l'été pour mener à terme leurs travaux, et ce, jusqu'au 31 octobre.
L’annonce du report de la date butoir du fédéral est venue trop tardivement au goût du maire de Saint-Georges, François Fecteau, qui réclamait ce changement il y a près d’un an tout comme la plupart des élus aux pays. « C’est sûr, je la trouve tardive, mais mieux vaut tard que jamais », s’est contenté de dire le maire de Saint-Georges.
M. Fecteau qui siège à l’UMQ et à la CRÉ de Chaudière-Appalaches, se rappelle que le fédéral avait donné une fin de non-recevoir et que la date était immuable. Celui-ci déplore non seulement le fait d’avoir attendu si longtemps pour en faire l’annonce, mais d’abord le choix de la date du 31 mars surtout que l’échéance se concluait en saison hivernale. Selon lui, le gouvernement fédéral n’a pas joué son rôle de placer les municipalités dans des conditions favorables afin de s’assurer la qualité du travail accompli pour le renouvellement des infrastructures du pays tout en relançant l’économie
De plus, le choix de la date du 31 mars a placé plusieurs municipalités dans des conditions difficiles forçant l’abandon ou la perte de certains projets. Pour Saint-Georges, cela a poussé le conseil municipal à prendre des décisions rapides et plutôt déchirantes dans le dossier du complexe culturel. Cette incertitude a forcé le conseil d’aller rapidement en règlement d’emprunt, puis cela a dégénéré par la suite, se remémore-t-il.
Les sept mois supplémentaires accordés par le fédéral auraient changé la donne et peut-être même le résultat du référendum selon le maire. « Cela nous a même empêchés de réaliser le complexe culturel. Puisqu’on ne pouvait pas rencontrer la date, ce critère nous a enlevé le projet. Le report de la date nous aurait donné un peu plus de temps à expliquer le projet à la population », raconte M. Fecteau. La communauté est privée d’une salle de spectacles professionnelle.
Cependant, tout n’est pas perdu pour Saint-Georges qui profitera du temps supplémentaire pour compléter le projet de la 25e Avenue tout en garantissant la qualité des travaux. L’avenue sera raccordée à la sortie de l’Autoroute 73. La réalisation de ce projet nécessite un investissement total de 1 769 747 $. Les gouvernements du Québec et du Canada accordent chacun 589 916, alors que la Ville de Saint-Georges y injectera un montant de 589 915 $.
Moins de pression à Sainte-Marie
Pour Sainte-Marie, cela enlève beaucoup de pression alors qu’elle construit son complexe sportif et régional de quelque 27 millions $. « Cette nouvelle nous satisfait énormément, puisqu’on l’a demandé. Mais au 6 décembre, la construction du complexe va très bien, et le projet clé en main (de la firme Decarel) devrait être terminé pour le 31 mars », souligne le maire de Sainte-Marie, Harold Guay.
En raison de l’échéance du 31 mars, certaines municipalités ont dû payer des primes pour accélérer les travaux. Celles-ci réclament maintenant ces fonds supplémentaires au fédéral qui avoir repoussé l’échéance supposément immuable. Puisqu’il s’agit d’un projet clé en main à Sainte-Marie, l’entrepreneur s’était même engagé de réaliser le projet à temps, donc cela n’occasionnera pas de coûts supplémentaires pour du surtemps. Le seul inconvénient de l’annonce tardive pour Sainte-Marie, c’est que certains travaux d’aménagements tels des trottoirs et la pose de tourbe ont été précipités avant la venue de la neige.
Robert Dutil se réjouit tout de même de l’annonce
Le ministre de la Sécurité publique et député de Beauce-Sud, Robert Dutil, se disait satisfait de l’annonce du gouvernement fédéral puisqu’il s’agissait d’une requête du gouvernement québécois. Toutefois, il a avoué, lors d’un point de presse lundi, que le gouvernement Harper a pris malheureusement beaucoup de temps pour en faire l’annonce.
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