Les investissements en forêts privées se font toujours attendre
Alors que le gouvernement Couillard investira 450 M$ dans la forêt publique, les producteurs des forêts privées attendent toujours la confirmation des budgets pour le programme d’aide à l’aménagement de celles-ci.
L’investissement dans les forêts publiques permettra aux entreprises œuvrant dans ce domaine de mieux planifier leurs travaux sylvicoles et l’embauche de travailleurs pour les deux prochaines années. « Voilà un avantage que n’ont toujours pas les intervenants œuvrant en forêts privées qui doivent, encore cette année, attendre les annonces officielles les concernant avant de procéder à leur propre planification pour 2015 », déplore Pierre-Maurice Gagnon, président de la Fédération des producteurs forestiers du Québec.
« Les budgets des forêts privées sont en décroissance depuis 2010, alors que les travailleurs de la forêt privée vivent les mêmes contraintes et génèrent autant de bénéfices pour les communautés que ceux de la forêt publique », précise M. Gagnon, qui est également producteur dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
La Fédération souhaite ainsi que le ministre Laurent Lessard annonce les budgets pour ces programmes dans les meilleurs délais.
Le gouvernement concurrence les producteurs privés
En forêt publique, l’industrie répète inlassablement son refrain sur le prix trop élevé de la fibre au Québec, alors que le prix du bois scié, en dollar courant, a retrouvé le niveau de l’année 2005, qui s’était avérée une excellente année pour l’industrie. Malgré cela, le gouvernement créé des programmes spéciaux pour supporter la récolte de bois sur terres publiques, en plus d’offrir des volumes supplémentaires aux entreprises qui le demandent.
Au même moment, en forêts privées, les prix pour le bois des producteurs de la forêt privée tardent à s’ajuster, accusant un retard important vis-à-vis des conditions de marché qui prévalaient en 2005. Les prix, pourtant, devraient refléter la hausse de la demande en bois.
« La valeur du bois s’apprécie à mesure que la demande s’accroît. L’industrie ne peut uniquement jeter le blâme sur l’inefficacité du nouveau régime forestier en place. On assiste à un cycle haussier, c’est normal. Alors, pourquoi fausser les règles du marché en mettant une pression à la baisse sur le prix d’un produit en forte demande? L’année 2015 sera la meilleure de l’industrie depuis longtemps. Le gouvernement doit éviter d’offrir des avantages comparatifs à l’industrie dans un contexte où l’Accord sur le bois d’œuvre prend fin en octobre 2015 », réagit Martin Ladouceur, directeur général de l’Association des propriétaires de boisés de la Beauce, affiliée à la Fédération.
Selon l’organisation, la forêt privée a tout le potentiel pour contribuer à la relance du secteur forestier et le ministère des forêts doit mieux la considérer en permettant au réseau d’experts ainsi qu’aux producteurs forestiers de profiter de cette amélioration des marchés.
SOURCE : Communiqué

