Gaz de schiste : le BAPE propose une évaluation environnementale au lieu d’un moratoire
Selon le BAPE, cette évaluation devra répondre « à ce besoin d’acquisition de connaissances scientifiques et en l’absence de faits probants permettant de déterminer les risques que pourraient comporter l’exploration et l’exploitation du gaz de shale. » Outre cette recommandation centrale, ce rapport très volumineux (336 pages) a établi 43 constats et a émis 101 avis qui interpellent principalement le gouvernement du Québec.
Ces recommandations touchent trois grands axes d'intervention soit combler le déficit de connaissances de l'industrie, du gouvernement et de la population en général ; favoriser l'acceptabilité sociale du développement de cette filière en innovant sur le plan de la consultation publique et de la concertation avec les différents acteurs gouvernementaux et régionaux concernés et renforcer les dispositions réglementaires en vigueur.
Le ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs dit accueillir favorablement l’ensemble de ce rapport. De plus, il a assuré qu’il donnera suite à la recommandation centrale du rapport, soit celle de réaliser une évaluation environnementale stratégique sur les gaz de schiste le plus rapidement possible. L’étude pourrait être enclenchée dès juin et pourrait s’échelonner sur une période allant, de 18 à 30 mois. Le ministre aussi annoncé la formation d’un comité.
Lors de ce processus, le BAPE recommande que la fracturation hydraulique ne soit autorisée que pour les travaux requis par l’évaluation. Les travaux d’exploration pourraient continuer, mais sans l’utilisation de la fracturation hydraulique. « Une telle évaluation constitue un passage obligé, tant pour un processus de prise de décision éclairée que pour la recherche d’une meilleure acceptabilité sociale », stipule le rapport du BAPE.
Le ministre s’est voulu être rassurant lors de ce point de presse. « Le gouvernement s'est engagé à ce que cette filière se développe correctement, sans quoi il n'y en aurait pas du tout. Les Québécois doivent savoir que nous n'accepterons aucun compromis sur les plans de la santé, de la sécurité et du respect de l'environnement, et que nous prendrons le temps qu'il faudra pour que ces conditions soient remplies », a statué le ministre.
Le rapport entier est disponible à l’adresse suivante : : http://www.bape.gouv.qc.ca/sections/rapports/publications/bape273.pdf (11 395 ko).
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