« Ce n’est pas un jour glorieux » — Josée Bilodeau
Josée Bilodeau, l’une des membres contestataires du tracé Est, a manifesté sa colère et surtout sa grande déception à la suite de ce dépôt de cette loi spéciale pour le prolongement de la 73. Sans minimiser le besoin d’une autoroute en Beauce, elle dénigre toutefois l’agissement du gouvernement pour un projet qui sera d’une ampleur plus grande que ce prolongement. « Ce n’est vraiment pas un jour glorieux pour le gouvernement. Je m’inquiète pour tout le Québec lorsqu’il sera question de gaz de schiste ou de pétrole.»
Débouté à deux reprises devant les tribunaux, dont la Cour supérieure, le gouvernement, en manque d’arguments pour valider le tracé privilégié, a choisi d’opter pour une loi spéciale, insiste Mme Bilodeau. Pour la deuxième fois dans ce dossier, déplore-t-elle, le gouvernement n’a pas laissé œuvrer les tribunaux en imposant un décret et maintenant par le dépôt d’une loi spéciale.
Elle critique que le gouvernement ait menti à la population en 2004 devant le BAPE sur l’existence d’un autre tracé (Ouest). D’après Mme Bilodeau, le gouvernement a dépensé bien du temps, des énergies et des millions de dollars pour rien dans ce dossier puisqu’il aurait pu procéder plus rapidement avec l’autre tracé. « Il n’y a rien de glorieux d’être incapable de défendre un tracé juridiquement devant une simple citoyenne », ridiculise Mme Bilodeau.
La population dispose de moyens pour ne pas être brimée dans leurs droits, mais cela ne reflète pas la réalité du clan Bilodeau et cie qui proteste depuis longtemps. Elle s’inquiète de l’intérêt d’intenter un recours comme citoyen. « Cela veut dire qu’on peut se battre à condition de perdre. Ils veulent remporter toutes les batailles. Avec ce projet de loi, il gagne par défaut et par épuisement de citoyens, mais ce n’est pas terminé », avertit cette dernière.
Le Parti québécois et Québec Solidaire ont déjà manifesté leur intention d’appuyer les contestataires du tracé Est dans leurs démarches. Une commission particulière pourrait avoir lieu sur le sujet. « On va y aller leur faire honte et les humilier encore », avertit Mme Bilodeau.
Soulignons que le gouvernement ne s’est toutefois pas désisté de la cour d’appel du jugement rendu par le magistrat Corriveau. Josée Bilodeau et la ferme Bertnor devront tout de même préparé leur argumentaire. « L’avocat même du gouvernement du Québec n’était pas au courant de l’orientation de son gouvernement », rapporte Mme Bilodeau.
