La Loi pour assurer la vitalité et l’occupation des territoires a été bafouée à 51 reprises depuis 18 mois
Le gouvernement doit démontrer sa volonté d'agir selon la coalition « Touche pas à mes régions »
La coalition « Touche pas à mes régions » rend publique une étude réalisée par la chercheuse Marie-Joelle Brassard qui recense 51 manquements à la Loi pour assurer la vitalité et l’occupation des territoires et la Stratégie 2011-2016 découlant de cette loi.
Cette étude confirme ainsi les appréhensions de la coalition à l’effet que le gouvernement du Québec se préoccupe peu des conséquences de ses décisions sur l’occupation et la vitalité des territoires de l’ensemble du Québec, alors que les impacts sont néfastes et importants.
« Le gouvernement se prive de la contribution de ses partenaires, tels que les acteurs locaux et régionaux, de même que ceux qui évoluent dans la sphère sociale, culturelle, économique et politique. Par ailleurs, les décisions prises par le gouvernement depuis son arrivée au pouvoir vont à contresens de la loi et de la Stratégie pour assurer l’occupation et la vitalité des territoires » explique la chercheuse Marie-Joelle Brassard.
L’étude identifie 51 manquements à la loi sur 71 engagements mesurables concrètement. Ces manquements concernent des enjeux extrêmement variées, telles que le patrimoine, l’immigration, la jeunesse, les infrastructures, l’éducation, la santé, la pauvreté et l’exclusion sociale, le logement, le loisir et le sport, la culture, l’entrepreneuriat, la ruralité et les ressources naturelles et fauniques.
« Abolitions, fermetures, compressions, voilà les mots-clés qui ressortent clairement de cette étude et qui illustre le clivage actuel entre le discours et l’action du gouvernement du Québec en matière de développement régional. Les régions sont privées des outils dont elles ont besoin pour se développer. L’étude met en lumière toute l’incompréhension que la coalition dénonce depuis plusieurs mois. Également, l’absence de dialogue soutenu et constructif n’a rien d’encourageant. Le gouvernement doit donc prendre acte de ces constats troublants et identifier dès maintenant des moyens pour rectifier la situation », souligne le porte-parole de la coalition, Gérald Lemoyne.
À cet égard, M. Lemoyne n’est guère surpris de la conclusion de l’étude. « La décentralisation des pouvoirs au sein des instances régionales est à l’ordre du jour depuis quarante ans. Ce projet sera mobilisateur et aura un sens et une cohérence dans la mesure où les multiples acteurs régionaux et locaux sont en mesure de situer leur rôle et de s’y engager. Autrement, il y a un risque que les énergies déployées par les différents acteurs s’annulent pour donner place à une concurrence entre différents territoires et entre différents acteurs, faisant en sorte d’en fragiliser plusieurs », ajoute-t-il.
Prochaine stratégie dès 2016
En vigueur depuis 2011, la Stratégie pour assurer l’occupation et la vitalité des territoires vient à échéance en mars 2016. Si le gouvernement du Québec croit aux régions, à leur vitalité et à l’importance d’occuper notre territoire, il associera les différents acteurs des milieux régionaux aux réflexions qui permettront de renouveler cette Stratégie. La balle est dans le camp du gouvernement », a conclu Micheline Anctil, mairesse de Forestville et porte-parole de la coalition.
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