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En vue des élections fédérales qui se tiendront le 19 octobre prochain, notamment en Beauce, la Chambre de commerce de Saint-Georges a tenu son débat des candidats représentant le Parti conservateur (Maxime Bernier), le Parti libéral du Canada (Adam Veilleux), le Bloc québécois (Stéphane Trudel), ainsi que le Nouveau parti démocratique (Daniel Royer).

D’entrée de jeu, considérant la dette canadienne, il a été demandé aux quatre candidats de dévoiler ce que leur parti propose aux familles afin d’alléger leur fardeau fiscal tout en respectant les générations à venir. Du côté du Nouveau parti démocratique (NPD), M. Royer indique que sa formation politique n’envisage aucune hausse d’impôts des contribuables et va plutôt augmenter les grandes entreprises de 2 %. Au Bloc québécois (BQ) on souhaite taxer davantage les pétrolières et les banques, ainsi que développer les énergies vertes afin d’ultimement alléger le fardeau des familles. Selon Adam Veilleux, le Parti libéral du Canada (PLC) veut concrètement aider les familles en renforçant la classe moyenne et tous ceux qui en feront partie en octroyant notamment une allocation canadienne non imposable pour la garde d’enfants. Au Parti conservateur (PC), Maxime Bernier a quant à lui réitéré les vertus de la Prestation universelle pour la garde d'enfants (PUGE) présentée au cours des derniers mois par le gouvernement canadien. Ce dernier maintient d’ailleurs que les familles canadiennes ont le fardeau fiscal le plus bas en 50 ans, soit de 14 % et que son parti souhaite continuer en ce sens.

En second lieu, quant au développement régional, il a été demandé aux candidats si selon eux, la Beauce a eu sa juste part en ce qui a trait aux investissements fédéraux. Pour Stéphane Trudel, candidat au BQ, la réponse est non. Celui-ci cite l’exemple du budget technologique où l’Ontario reçoit 51 % en recherche alors que le Québec reçoit 18 %, ou encore en ce qui a trait aux conditions d’emploi pour les jeunes qui sont favorisées dans le reste du Canada pendant que le Québec serait négligé à cet égard. Selon Daniel Royer, il a été démontré que la Beauce se situe au dernier rang au Québec quant à l’obtention de prêts sans intérêts auprès de Développement économique Canada (DEC). Toutefois, Maxime Bernier indique que la Beauce a reçu moins de prêts du DEC en raison que les sommes octroyées servent à augmenter la productivité et l’automatisation des entreprises, secteur dans lequel les entrepreneurs de la région sont efficaces. Pour Adam Veilleux, la Beauce n’a pas sa juste part du gâteau et a d’ailleurs interpellé le député sortant à ce sujet.

Par la suite, compte tenu d’un pouvoir de plus en plus centralisé et directif, il a été demandé aux candidats comment ils porteront le message des Beaucerons à Ottawa sans être la « marionnette » du parti dans lequel ils siègeront s’ils sont élus le 19 octobre prochain. Adam Veilleux a rappelé que sous un gouvernement Trudeau, un député de Beauce libéral saura bien représenter les citoyens de la circonscription et ne sera pas seulement qu’un messager du pouvoir en place, puisqu’il s’agit d’un parti qui travaille en équipe. De son côté, Maxime Bernier soutient être bien à l’écoute de la population, notamment en tâtant son pouls régulièrement, et prendre position pour elle auprès du gouvernement et des médias. Par exemple, celui-ci a pris position contre le port du niqab puisque cela représenterait une inquiétude pour 90 % des Beaucerons. Par ailleurs, Daniel Royer rappelle le mot « Démocratique » dans le nom de son parti et souligne que la formation politique ira sans aucun doute en ce sens quant à la représentation citoyenne. Sans vouloir s’étendre sur le sujet, le candidat du BQ mentionne quant à lui que la façon de représenter la population par parti est dépassée et qu’il y a d’autres façons de faire. Selon ce dernier, il y aurait possibilité d’un gouvernement sans parti, mais avec des députés qui travaillent à faire avancer les choses pour leur circonscription respective.

Lors du débat des candidats, il a été notamment question du Partenariat transpacifique (PTP) signé récemment lorsqu’il a été demandé quelles sont les intentions de défendre la gestion de l’offre. Maxime Bernier a tenu à rappeler que le système de la gestion de l’offre existe depuis 40 ans et qu’il y a toujours eu ouverture à l’importation dans ce système. Celles négociées récemment sont minimes selon lui. De plus, il a rappelé que le Canada a tenu à conserver son système de la gestion de l’offre, et ce, malgré les pressions des pays membres du partenariat qui souhaitaient y mettre un terme. Du côté du NPD, on ne reconnait pas l’entente du PTP et si la formation est élue le 19 octobre prochain, elle refusera toute concession canadienne quant à la gestion de l’offre dans cet accord en votant contre au Parlement. Au Bloc québécois, Stéphane Trudel défend l’intégralité de la gestion de l’offre et prône le protectionnisme ainsi que le droit de choisir à cet égard. Chez les libéraux, Adam Veilleux se garde une réserve quant à l’entente et mentionne que son parti prendra le temps de lire les 4000 pages du PTP dénonçant le fait que cet accord ait été conclu à huis clos. Pour en connaître davantage sur ce sujet, consultez notre article intitulé « Le Partenariat transpacifique au cœur du débat électoral de l'UPA ».

Côté sécurité nationale, il a été demandé aux quatre candidats quelles seront les mesures mises en place pour sécuriser la population à la suite de l’introduction d’un individu armé il y a quelques mois au Parlement d’Ottawa. Au NPD, on souhaite mettre en place un programme visant à suivre la radicalisation à l’intérieur du pays et signer un protocole avec les autres pays quant à l’armement. Pour le BQ, il est essentiel d’ouvrir un débat à savoir jusqu’où les citoyens sont prêts à aller pour leur sécurité. Stéphane Trudel a entre autres rappelé que tant et aussi longtemps que le Canada se positionnera dans des conflits armés à travers le globe, il y aura toujours un risque de représailles. Selon Adam Veilleux, le PLC veut une position responsable quant au projet de loi C-51, en s’assurant notamment que les services secrets canadiens (SCRS) ne soient pas capables d’enquêter sur quiconque sans raison « valable », ce qui constituerait une atteinte aux droits et libertés. En ce qui concerne le PC, Maxime Bernier souligne que son parti a donné sa réponse à la suite des événements d’Ottawa avec le projet de loi C-51. À cet égard, il indique que son équipe a pris plusieurs précautions en établissant un protocole juridique clair afin que la liberté individuelle des citoyens ne soit pas brimée.

Alors que les entreprises manufacturières de la Beauce connaissent une pénurie de main-d’œuvre et se tournent vers l’immigration pour combler ce besoin, il a été demandé aux candidats ce qu’ils feront pour diminuer les difficultés reliées aux procédures quant à l’obtention des permis de travail. Maxime Bernier soutient avoir déjà commencé à agir dans ce dossier en rencontrant les gens d’affaires de la région. Rappelant que le secteur de l’immigration est partagé entre les deux paliers de gouvernement, le candidat conservateur pointe plutôt le provincial qui émet notamment peu de Certificats de francisation. Il pointe également un problème en ce qui a trait aux professions admissibles. En ce sens, il affirme que son parti s’assoira avec Québec pour aider à régler la problématique. Finalement, ce dernier soutient qu’en diminuant les impôts des entreprises, cela permet à ces dernières d’investir dans la recherche de main-d’œuvre. Pour le NPD, Daniel Royer affirme lui aussi qu’une diminution d’impôts aux entreprises permettrait notamment à ces dernières de miser davantage sur des stratégies visant à attirer les travailleurs. Chez les libéraux, Adam Veilleux indique que la stratégie de parti pour attirer la main-d’œuvre se situe dans les investissements projetés de plusieurs milliards dans les infrastructures. Selon lui, cela va aider à soutenir l’économie tout en attirant des gens en région. Au Bloc, on mise plutôt sur un assouplissement des normes du programme des travailleurs étrangers, sur des normes d’assurance-emploi moins contraignantes, sur la rétention des jeunes en région ainsi que des programmes sociaux mieux adaptés à cette situation.

En ce qui concerne le tourisme, alors que le Canada n’a connu qu’une augmentation de 3 % dans ce secteur en 2014, il a été demandé aux candidats ce qu’ils feront pour développer davantage cette industrie précieuse à l’économie. Adam Veilleux martèle sur l’investissement fédéral nécessaire en infrastructure et critique le candidat sortant qui occupait la fonction de ministre du tourisme d’avoir fait peu pour la région. Maxime Bernier rappelle toutefois que le tourisme est une compétence partagée entre le fédéral et le provincial. À ce titre, il indique que le gouvernement a agi par l’entremise de Destination Canada qui bénéficiait d’un budget de plus de 60 M$ et qui a entre autres connu une augmentation considérable l’an dernier en raison d’une forte demande. Daniel Royer souligne quant à lui que le NPD a un plan concret évalué à plusieurs milliards pour les infrastructures touristiques. Bien qu’il indique que sa formation politique va s’impliquer dans le projet de véloroute en Beauce, il ne fait aucune promesse en ce qui concerne la somme demandée, soit un 4 M$ qui constitue le tiers du coût total. Maxime Bernier, qui voit en la véloroute une priorité, confirme que ce dossier a été déposé à Développement économique Canada, mais qu’en raison de la période électorale, il serait traité au cours des prochains mois. Au BQ, Stéphane Trudel s’engage à verser toutes les sommes nécessaires à ce projet d’envergure et à développer des parcs protégés en coupant entre autres dans l’armement. Le candidat du PLC souhaite également faire du projet de véloroute une priorité.