Des Beaucerons votent à visage couvert
Partout au Québec, le phénomène se repend : des gens se rendent voter le visage couvert. Dimanche le 11 octobre, ce geste insolite s’est produit en Beauce. En effet, à l’occasion du scrutin par anticipation, des Beaucerons ont voté alors qu’ils étaient masqués.
C’est notamment le cas de Jessyka Laflamme Bourque et de son conjoint. Ces derniers ont voté en dissimulant leur visage. Pour ce faire, ils ont été obligés de prêter serment afin de confirmer leur identité. Cependant, ils ont pu noircir le bulletin de vote sans ôter leurs masques une seule fois.
« Au début, ils nous ont demandé si on voulait les enlever. Nous avons simplement répondu que notre religion ne nous le permettait pas. Alors nous leur avons présenté nos cartes d’identité, puis ils nous ont lu un court texte. Après la lecture de ce texte, nous avons reconfirmé notre identité, après quoi nous avons été votés, » relate Jessyka Laflamme Bourque.
Évidemment, ces actions sont initiées dans la foulée du débat sur le niqab – ce voile intégral que portent quelques femmes musulmanes. Rappelons que ce thème a rapidement suscité les passions dans la présente campagne électorale, si bien qu’il représente maintenant un véritable enjeu.
Les positions des différents partis politiques
Les Conservateurs proposent une loi qui obligerait les nouveaux citoyens canadiens à voter à visage découvert lors de l’assermentation citoyenne. Les femmes musulmanes qui portent le niqab seraient donc forcées d’enlever leur voile pour devenir citoyennes.
Quant au NPD et aux Libéraux, ils s’en remettent aux tribunaux. Ils refusent de légiférer à l’encontre des décisions judiciaires. Également, ils accusent les Conservateurs de se servir du niqab comme sujet de diversion.
Finalement, le Bloc Québécois se rallie à la position de l’Assemblée nationale, c’est-à-dire à la totalité des députés provinciaux. Le Bloc Québécois propose d’interdire le niqab lors de l’assermentation, mais aussi lors du vote. En terminant, notons que la position du Bloc se nourrit du Rapport Bouchard-Taylor. Ce dernier avait été fait à la suite de la commission sur les accommodements raisonnables.

