La FQM contre la concentration des activités économiques et gouvernementales dans les grands centres urbains
La Fédération québécoise des municipalités (FQM) profitera de son passage à la Commission de l’aménagement du territoire sur l’accès aux services financiers de proximité pour interpeller le gouvernement sur l’importance d’agir pour contrer le mouvement de centralisation vers les grands centres.
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La FQM, qui veut lutter contre la concentration des activités économiques et gouvernementales dans les grands centres urbains, constate un mouvement beaucoup plus généralisé du déplacement des activités économiques et gouvernementales vers les grands centres que celui de la simple perte de services financiers de proximité.
« Pour la Fédération, il est clair que cette centralisation ne se fait pas uniquement avec les services financiers, mais aussi dans de nombreux autres secteurs », a déclaré le président de la FQM, Jacques Demers.
« La rationalisation et la concentration des activités vers les grands centres ne sont cependant pas uniques au secteur financier. Des choix politiques ont également été faits, au cours des dernières années, pour rationaliser les effectifs et les services gouvernementaux, ce qui s’est traduit par une diminution de la présence de l’État en région », a-t-il ajouté.
Le mémoire de la FQM démontre également que la fermeture de points de services bancaires constitue une tendance lourde qui est commune à l’ensemble des institutions financières, et qui engendre des impacts importants sur l’accessibilité du financement pour les petites entreprises en région.
De plus, la Fédération québécoise des municipalités note que depuis cinq ans, les petites municipalités ont perdu près de 30 % des emplois liés aux secteurs des finances, des assurances et des services immobiliers au profit des grands centres urbains.
« Selon une étude de l’Université de Californie, la fermeture de la succursale financière locale représente une diminution de 13 % des prêts accordés aux petites entreprises. Un conseiller financier dans une petite municipalité, ce n’est pas seulement un emploi dans une succursale financière, c’est aussi un agent de développement économique », a ajouté le premier vice-président de la FQM, Yvon Soucy.
Bien que la FQM se soit déjà engagée à réaliser des projets pilotes pour permettre l’installation de guichets automatiques dans les municipalités qui ont perdu le leur, elle a également fait six recommandations au gouvernement afin de renverser la vapeur, qui mènent vers la déconcentration des activités économiques et gouvernementales des grands centres urbains vers les régions :
- Mettre en place un chantier national sur la pérennité des services de proximité en région ;
- Que le ministre des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire réalise une étude sur les impacts socio-économiques de la rationalisation et diminution des services financiers en région ;
- Inciter les institutions financières opérant au Québec à adhérer à un protocole de fermeture de points de service ;
- Explorer la possibilité de collaborer avec Postes Canada pour offrir des services financiers de proximité dans les municipalités mal desservies ;
- Dans le but d’assurer un accès aux services financiers en ligne pour l’ensemble des citoyens du Québec, effectuer les investissements nécessaires pour brancher à un accès Internet haute vitesse l’ensemble des citoyens du Québec d’ici 2022, et
- Mettre en place une Politique nationale de déconcentration des services gouvernementaux, qui miserait sur une déconcentration agressive de l’administration publique vers les petits centres de population et les milieux ruraux.
« Nous sommes bien conscients que le champ d’action du gouvernement est limité concernant les services financiers, mais en remplissant son devoir d’exemplarité dans la répartition de ses effectifs sur l’ensemble du territoire, il enverrait un signal clair aux petites municipalités », a souligné le président de la Fédération québécoise des municipalités.
« C’est pourquoi nous demandons au gouvernement de mettre en place une Politique nationale de déconcentration de l’État. Car pour assurer l’occupation dynamique du territoire, nous devons pouvoir compter sur une présence de l’État dans toutes les régions », a conclu M. Demers.
SOURCE : Fédération québécoise des municipalités (FQM)
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