Coderre, Couillard et Trudeau seront des noms à surveiller selon Daniel Lessard
L’ex-journaliste de Radio-Canada, Daniel Lessard a parlé abondamment de politique lors de son passage au Cégep Beauce-Appalaches. Le conférencier de prestige croit que les Philippe Couillard, Justin Trudeau et Denis Coderre seront à surveiller au cours de la prochaine année.
Aux dires de ce dernier, le nouveau chef du Parti libéral du Québec, Philippe Couillard sait où il s’en va. « Il devra rebâtir le parti et amasser de nouvelles idées avant de vouloir défaire ce gouvernement-là... Ce que Couillard tentera de faire est de revenir au système de deux partis avec le Parti libéral d'un côté et des Souverainistes de Mme Marois de l’autre en éliminant François Legault et la CAQ (Coalition de l’avenir du Québec) », avance l’ancien correspondant national affecté à la colline parlementaire d’Ottawa.
Pour éliminer la CAQ, M. Lessard évoque que les libéraux voudront placer le parti de François Legault dans des situations complexes où ils devront se positionner en faveur du gouvernement ou de le renverser. « Les libéraux à Ottawa et les conservateurs de Stephen Harper sont très bons là-dedans. Ce sont de vieilles stratégies politiques qui ne sont pas toujours élégantes, mais cela fonctionne », explique celui qui possède 30 ans d’expérience de métier à couvrir la politique.
Le PQ se replacera
Il s’est fait rassurant pour les débuts difficiles du Parti Québécois. « Il y a plusieurs de mes bons amis dans ce parti-là : Bernard Drainville, Pierre Duchesne et Jean-François Lisée. Croyez-moi, je les connais et ils sont loin d’être des imbéciles. Comptez sur eux pour relancer ce parti-là.»
« Si jamais Mme Marois prend congé, comptez sur les trois pour être candidats à sa succession. Je pense que Pierre Duchesne a un caractère assez bouillant, mais que Lisée et Drainville pourraient faire de bons chefs », commente-t-il.
Les « rock stars » de la politique
Daniel Lessard est d’avis qu’aujourd’hui considère les Denis Coderre, Régis Labeaume et Justin Trudeau de ce monde peuvent être considérés comme des vedettes de la politique. « Ils ont tous une chose en commun, ce sont des “rock stars”. Ce sont des gens avec beaucoup de charisme, de grandes gueules qui peuvent dire n’importe quoi et ont réponse à tout. Ce ne sont pas des politiciens avec beaucoup de contenu et de vision, mais nous sommes rendus là », dit ce dernier. Il rappelle toutefois que l’austérité budgétaire empêchera la réalisation de grands projets de la politique.
D’après M. Lessard, Denis Coderre pourrait remporter la prochaine course à la mairie de la Ville de Montréal déchirée par les scandales. Il a dressé un parallèle similaire avec Régis Labeaume, maire de Québec. « Avec Coderre à Montréal et Labeaume à Québec, cela va faire un bon spectacle, cela c’est sûr », prédit M. Lessard.
La Trudeaumanie 2.0 ?
S’il a bien connu Pierre-Elliott Trudeau, M. Lessard ne tarit pas trop d’éloges envers son fils, Justin, qui brigue la chefferie du Parti libéral du Canada.
« Son fils est un être très charmant. Il a deux grands défauts. Il n’est pas son père. Trudeau, le père était exceptionnel, mais Trudeau, fils, peut débattre de tout, mais il n’a pas d’idées profondes sur lesquelles il peut débattre. Pour réussir, il devra s’entourer de gens intelligents et d’extrêmement compétents et il y en a déjà dans son entourage », poursuit l’ex-journaliste de Radio-Canada.
« Trudeau est une image », pense ce dernier. Il s’attend toutefois que le parti fasse des gains importants au Québec au détriment du NPD, mais ce ne sera pas suffisant pour renverser le gouvernement conservateur.
Harper difficile à battre
De l’avis de l’ancien correspondant national affecté à la colline Parlementaire, le premier ministre Stephen Harper n’est pas indélogeable, mais presque.
« Il me rappelle Trudeau pour l’approche cérébrale et de sa compréhension du Canada. On peut penser ce qu’on veut de Stephen Harper, il est superbement intelligent, et il est en train de changer le Canada de fond en comble », souligne ce dernier vantant l’organisation et les stratégies du chef conservateur.
« Il va être très difficile à battre », conclut ce dernier.
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