Budget fédéral : Robert Dutil rejette le blâme sur le Parti Québécois
En réaction du budget fédéral, le député de Beauce-Sud et leader de l’opposition officielle, Robert Dutil, affirme que le Parti Québécois est incapable de faire valoir les intérêts du Québec à Ottawa.
« Le Parti Québécois n’a pas réussi à créer les alliances qui permettent de faire des gains pour le Québec. Le gouvernement de Pauline Marois est plus enclin à cultiver les chicanes. Nous avions des craintes et celles-ci s’avèrent fondées : les crises que cherche à provoquer le Parti Québécois nuisent aux Québécois », a critiqué aujourd’hui le député de Beauce-Sud.
Il déplore l’attitude des péquistes face à l’abolition du crédit d’impôt pour les fonds de travailleurs, et particulièrement aux mesures en matière de formation de la main-d’oeuvre. « On a eu l’impression que le communiqué était déjà écrit avant même la présentation du budget fédéral. C’est-à-dire une vague frontale sur le budget. C’est un peu toujours le même problème avec le Parti Québécois. On ne voit que les mauvais côtés », déplore M. Dutil.
Il avance toutefois que le fédéral s’immisce dans les compétences provinciales lorsqu’il est question de formation de la main-d’œuvre. « Il reste un an avant l’application de ces mesures. La formation de la main-d’œuvre est de compétence provinciale et le gouvernement fédéral a indiqué qu’il était prêt à entreprendre des négociations avec le Québec. Le gouvernement Marois doit amorcer un réel dialogue sur le sujet et non pas alimenter sa gouvernance souverainiste par des chicanes inutiles. Il doit également être en mesure de construire un rapport de force avec Ottawa s’il veut protéger les succès du Québec, tels que le sont les Fonds de travailleurs au niveau du capital de risque », a ajouté le député de Beauce-Sud.
(Un autre texte suivra ultérieurement sur ce sujet.)
Quelques points positifs
Robert Dutil estime toutefois que le budget comporte des éléments positifs tel l’allégement fiscal pour les secteurs de la fabrication et la transformation et la prolongation du crédit d’impôt temporaire à l’embauche.
Il se réjouit du programme d’infrastructures fédéral et l’annonce d’un investissement de 53 G$ pour les 10 prochaines années. « Nous avons toujours des problèmes d’infrastructures, particulièrement routières, mais aussi dans l’aqueduc et des égouts. Nous avons fait beaucoup de rattrapage. Nous en allons vers quelque chose de plus potable… », indique-t-il.
« Les municipalités de Beauce-Sud ont su tirer profit du dernier programme. C'est une bonne nouvelle, surtout dans le contexte où, après avoir coupé drastiquement dans le budget des infrastructures, le gouvernement Marois est incapable d’établir ses priorités. Cette mesure permettra certes de réduire l’incertitude, mais nous sommes très loin des gains obtenus par le Québec au cours des dernières années », a souligné M. Dutil.
Projet de loi 33
La semaine dernière, le projet de loi 33 a fait vivement réagir, Robert Dutil. Déposé à l’Assemblée nationale par le ministre responsable des Institutions démocratiques et de la participation citoyenne, Bernard Drainville, ce projet aborde uniquement la question de l’allocation de transition à un député qui démissionne en cours de mandat.
M. Dutil estime que ce projet de loi ne s’attaque pas réellement au problème et place en conflit d’intérêts les députés qui seront appelés à l’étudier. « Je suis persuadé que la mise en place d’un comité indépendant et impartial chargé d’examiner les conditions de travail des députés et des membres du Conseil exécutif serait plus appropriée. D’ailleurs, je suis étonné du projet de loi que le ministre Drainville nous présente, considérant qu’il s’était montré très ouvert à la mise en place d’un comité indépendant lorsque nous en avons fait la proposition le 20 février dernier », a ajouté le porte-parole de l’opposition officielle.
Il insiste pour dire que l’indemnité de départ n’est pas ce qui coûte le plus cher à l’État soit près de 675 000 $ pour la tenue d'élection partielle et des frais afférents. Dans l’histoire du Québec, il y a eu 404 démissions et départs involontaires. De ce nombre, il y a eu 75 députés décédés en cours de mandat.
« Soyons clairs, nous souhaitons que cette question puisse être étudiée simultanément avec tous les autres sujets liés aux conditions de travail des députés et que cela soit un comité indépendant qui s’y consacre de façon à traiter ces questions dans leur ensemble et ce, sans ingérence et sans partisanerie », tranche M. Dutil.