Les cols bleus de Saint-Georges se vident le cœur
Le 31 décembre, ça fera précisément deux ans que la convention collective des cols bleus de Saint-Georges sera échue. Certains membres de ceux-ci ainsi que la Centrale des syndicats démocratiques les représentant, ont fait une tournée médiatique mercredi pour dénoncer vivement les commentaires du maire de la Ville, Roger Carette et le laxisme de la direction de renouveler l’entente
Après une dizaine de rencontres traditionnelles, la demande conciliation a été demandée. Un conciliateur a été nommé rapidement, et l’on a eu cinq rencontres. Les porte-parole ont mis une proposition sur la table, qui aurait pu devenir une entente de principe. Le conseil l’a rejeté. Comme suite à cela, nous avons demandé la conciliation. Depuis deux ans, la Ville a sorti des chiffres dans les journaux et dans les médias, on ne peut pas laisser aller toute sorte d’informations fausses, mensongères et crapuleuses. Les cols bleus de Saint-Georges font très bien leur travail et ne prennent pas la population en otage », mentionne Paul Côté conseiller en négociation de la CSD.
« On veut relancer les négociations puis en même temps faire la grève n’est pas notre objectif. On est sûr qu’on peut régler la convention sans cela », pense le président qui représente les cols bleus à Saint-Georges, Éric Genesse.
M. Côté déplore le manque de respect de la ville envers ses employés. M. Genesse appuie en disant : « Le déroulement des négociations et les nombreuses sorties du maire dans les médias en sont la preuve. En avançant des chiffres comme cela, s’il n’est pas au courant, bien ça fait deux ans que c’est comme cela. Le fait qu’il ne porte pas le dossier est aussi un manque de respect », poursuit le président du syndicat.
Les employés qui ont le mandat de grève ont débrayé une seule fois soit le 22 juin dernier. Le représentant de la CSD, René Poitras, les travailleurs souhaitent un rattrapage d'au moins 1,5 $/h Les travailleurs, avant de se prononcer à 96 % pour la grève, se disaient prêts à soumettre leur cause à l'arbitrage, un scénario qui a été refusé par la Ville, soutient le syndicat.
Mise au point sur le salaire
Selon M. Genesse, plusieurs faussetés ont été répandues à leur sujet dans les médias à commencer avec le salaire. Alors que le maire a cité que les salaires sont de l’ordre de 17 à 23 $ de l’heure, les représentants syndicaux des cols bleus affirment que leur plus haut salarié touche 20,56 $. Vingt d’entre eux ceux-ci sont à 17,77 $. « Aucune personne ne gagne 23 $ de l'heure », poursuit M. Genesse.
D’après un sondage interne réalisé par la CSD, le salaire des cols bleus de Saint-Georges figure au 24e rang sur 25 municipalités québécoises entre 20 000 et 50 000 habitants. Gaspé figure au dernier rang. Les représentants syndicaux affirment se comparer avec des villes semblables et non comme Toronto, Montréal et Québec tel qu’a affirmé le maire de la Ville.
Beauceville, Thetford et Magog sont des villes limitrophes qui paient mieux leurs employés que Saint-Georges d'après l'étude. Ceux de Thetford Mines gagnaient en 2005, 2,71 $ plus cher que Saint-Georges et pourtant l’économie de celle-ci ne se compare pas à la métropole beauceronne selon Frédéric Deschêne. « Le maire dit qu’il faut se comparer. Le contexte économique n’est pas drôle, mais Thetford toutes les mines sont en train de fermer », poursuit-il.
Son président poursuit qu’avec les profits prévus de 2,1 millions $, Saint-Georges a la capacité de payer ses employés. « Si l’on demandait 1 $ de l’heure par exemple, cela pourrait coûter 90 000 $. Du rattrapage, salarial on a cela qu’une fois. Récemment, ils ont fait l’embauche d’un directeur général adjoint. Son salaire selon la convention est de 83 000 $, ils ont trouvé la capacité de payer pour l’embaucher, mais pas pour les 35 employés qui devraient être augmentés depuis des années », remarque M. Genesse.
« L’écart se creuse d’année en année avec les autres municipalités. Chaque année, tout le temps suivre le 2 % qu’il nous offre, le rattrapage salarial sera de plus en plus difficile à obtenir. Soit que Monsieur Carette ne fait pas ses devoirs ou il le fait intentionnellement par un grand manque de respect à notre égard. C’est une situation de plus en plus dure à vivre pour nous », souligne M. Genesse.
Les employés déplorent aussi l’état du garage municipal de l’Ouest qui se dégrade rapidement.
Le maire fera une mise au point mardi
Le maire souhaite mettre au point les commentaires avancés par la CSD ce mardi. « Nous allons réagir mardi. Le problème, c’est un qu’on ne négociera pas en public. Quand le maire parle, ça fait 15 ans que comme cela, c’est au nom du Conseil municipal. On ne négociera pas en public et l’on va épeler le mot respect R.E.S.P.E.C.T. », a-t-il lancé.
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