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Mario Dumont s’en prend à la politique d’achat local de Laurent Lessard

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11 juin 2008
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Par Pierre-Luc Lafrance, Rédacteur en chef

Le 6 juin, Mario Dumont, le chef de l’opposition officielle, était de passage au Réseau Encans Québec de Saint-Isidore. Il s’est indigné de voir le ministre Lessard recycler une vieille annonce de campagne publicitaire de 2007 pendant que la moitié de la production bovine québécoise quitte le Québec pour les États-Unis.

Cette sortie de monsieur Dumont se fait à la suite des déclarations de Laurent Lessard, le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, selon laquelle il veut inciter les Québécois à manger des produits d’ici. « C’est bien noble comme demande, mais encore faut-il qu’il y ait des produits québécois. Des bœufs élevés au Québec, seulement 3 % sont abattus ici. Plus de la moitié sont vendus aux États-Unis. Tout le monde perd là-dedans, les producteurs, comme les consommateurs qui perdent la traçabilité de la viande. Je viens donc dénoncer les propos du ministre. Il a de nobles objectifs, mais se montre contradictoire par ses actions. »

S’il conçoit que ce n’est pas au gouvernement de partir des abattoirs, monsieur Dumont croit que le gouvernement doit faire preuve de leadership dans ce dossier puisqu’il dit que l’achat québécois est une priorité. « Il faut qu’il y ait au moins un abattoir majeur au Québec, car l’industrie québécoise est perdante dans cette situation. » Selon Mario Dumont cette situation s’explique par une politique agricole qui a été plus faible au Québec depuis quelques années, ce qui a eu des répercussions sur la chaîne alimentaire qui veut qu’à chaque achat il y ait le maximum de retombées au Québec chez les producteurs et les transformateurs. D’ailleurs, il voit dans la commission Pronovost un aveu d’échec du gouvernement dans le secteur agricole.

« Je suis venu rencontrer des producteurs bovins en colère alors que leur boeuf doit être vendu aux États-Unis faute d’abattoirs ici au Québec. De la viande qui devrait être sur nos tablettes comme produit québécois nous revient « made in USA » dans nos assiettes. Est-ce que c’est ça la politique d’achat local du gouvernement ? »
 
Accompagné du député de Beauce-Nord, Janvier Grondin, et du porte-parole de l’opposition officielle en matière d’agriculture, Albert De Martin, Mario Dumont a affirmé qu’une vraie politique d’achat local, c’est une stratégie commune avec nos producteurs et transformateurs pour qu’ils puissent transformer et abattre leurs bœufs ici, au Québec. La fermeture, en 2007, du seul abattoir de bouvillons en importance au Québec a eu pour effet d’envoyer 51 % de la production de bouvillons d’abattage aux États-Unis et 46 % des bouvillons dans des usines canadiennes laissant ainsi un maigre 3 % d’abattage de bouvillons aux petites entreprises québécoises. « Nous devons faire en sorte que notre viande québécoise reste québécoise. Ce n’est pas une campagne de publicité orchestrée par une firme ontarienne qui va changer ça. Ça prend un ministre de l’Agriculture qui se préoccupe plus des produits de chez nous que de l’image de son gouvernement. » Monsieur Dumont croit qu’il n’y a aucune raison pour qu’un abattoir québécois ne soit pas rentable, mais qu’il faut que les différents partenaires s’assoient ensemble pour pousser dans la même direction. Et c’est là que le leadership du gouvernement devrait jouer selon lui.
 
« Il est temps que le gouvernement arrête les campagnes d’images et commence à s’occuper de nos producteurs » a fait remarquer le chef de l’opposition officielle. « Nous avons des producteurs motivés et dévoués pour mettre dans nos assiettes des produits de qualité. Ils se retrouvent malheureusement obligés de vendre leurs bêtes à l’étranger où les normes sanitaires sont moindres que celles exigées au Québec et où il n’est plus possible de retracer leurs produits. Où est le ministre quand il est temps de défendre vraiment nos produits québécois? C’est une vraie politique d’achat chez nous dont le Québec a besoin et non d’un ministre sans leadership qui se contente de nous inviter à faire ce qu’il dit, pas ce qu’il fait.»

 

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