OPINION | Parce qu’il arrive parfois dans la vie de vouloir tout abandonner
On dit que chaque jour au Québec trois personnes se suicident et 76 autres font une tentative. Au cours d’une année, ce sont donc 1100 hommes et femmes qui s’enlèvent la vie et encore plus qui tentent d’y parvenir. À ce chapitre, la région de la Chaudière-Appalaches a connu son lot de départs tragiques. C'est pourquoi la Semaine de prévention du suicide a été mise sur pied. Mais le suicide n'est pas une question sur laquelle on se penche qu'une semaine par an.
Comment en arrive-t-on là?
La vie est ponctuée de combats, parfois petits, parfois gros. Souvent, les pires à livrer sont contre nous-mêmes. La majorité d’entre nous a déjà pensé, ne serait-ce qu’un bref instant, qu’un simple geste pourrait enlever cette douleur qui nous déchire littéralement à un moment ou à un autre. Mais heureusement, cette idée disparaît rapidement puisque nous savons ce geste irréversible. Nous savons que la douleur, bien qu’elle soit poignante, n’est que temporaire.
Je me souviens de cette séparation qui m’a laissé imaginer un instant que ça ne valait plus la peine d’avancer. Je me rappelle de la déchirure que j’ai ressentie lorsque j’ai perdu des êtres chers. Je me souviens de la douleur. Un moment indescriptible qui m’a porté à croire que la souffrance ne cesserait jamais. Et pourtant. Ces batailles de la vie ont laissé des cicatrices, mais les situations qui me semblaient alors insurmontables font aujourd’hui partie du passé. Bien que ce soit devenu un cliché de le mentionner : oui, la douleur s’atténue avec le temps.
Dans ces moments douloureux, le sentiment de solitude et la peur que la douleur ne s’efface jamais sont malheureusement des angoisses fréquentes, bien qu’elles reposent sur de fausses idées. Beaucoup de gens ressentent la même chose à un moment ou à un autre dans sa vie. C'est excessivement déplaisant, démoralisant, décourageant même, mais il ne faut absolument pas se laisser abattre. Il faut continuer d’avancer, un pas à la fois et, dans certains cas, demander de l’aide. Puis un matin, on se lève, et on se rend compte que la douleur nous accable de moins en moins. Jusqu’à ce qu’elle soit chose du passé. On s'aperçoit également que nous ne sommes pas seuls.
On comprend qu’au fil des ans, il y aura d’autres blessures. Mais on est mieux outillés pour y faire face. On sait au fond de soi que la douleur est éphémère et que la vie a encore beaucoup de belles surprises à nous offrir. On sait que ça vaut la peine de continuer.
Il ne faut pas mettre volontairement un point définitif dans sa vie, alors qu’une simple virgule, soit une pause, serait suffisante pour retrouver le sourire.
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