Marie-Laurence Rancourt, à la recherche d’innovation radiophonique
La Beauceronne Marie-Laurence Rancourt, animatrice de radio à CKIA 88,3 et étudiante à la maîtrise en Sociologie à l’Université Laval, effectuera un stage en Belgique au cours des prochains mois à la suite duquel elle compte observer ce qui se fait en matière radiophonique en Europe, puis d’en faire un constat afin d’évaluer s’il est possible d’amener quelque chose de nouveau au Québec.
Microphone à la main, elle ira à la rencontre des penseurs de la radio européenne dès la fin de son stage à la radio belge RTBF. Cette étude comparative sera présentée sous forme de documentaire. « Le but de cette initiative est de dresser un constat de l’appauvrissement de la scène radiophonique depuis les dix dernières années au Québec et de se demander ce qu’est l’espace vacant qui serait susceptible d’être occupé », souligne-t-elle.
« Je vais aller à la rencontre de gens qui font de la radio européenne francophone (France, Suisse, Belgique) pour mieux réfléchir à la condition du paysage radiophonique du Québec […] la radio, ce n’est pas que de la musique et des entrevues, c’est aussi des orientations politiques et des choix sociologiquement intéressants », ajoute-t-elle.
Alors que le modèle québécois est surtout inspiré de ce qui se fait aux États-Unis, Mme Rancourt croit que la radio européenne pourrait amener des idées intéressantes ici.
« On pourrait peut-être revoir le contenant pour quelque chose de beaucoup moins formaté, un espace pour la création sonore. Il y a l’exemple de France-Culture où on y produit des émissions substantielles avec un contenu important, mais en même temps, il y a une recherche esthétique. Ce qui m’intéresse, c’est cet équilibre que l’on pourrait aller trouver entre le contenant et le contenu au Québec », précise-t-elle.
Outre part, notons que Marie-Laurence Rancourt n’est mandatée par aucun groupe ou organisme pour effectuer cette étude comparative et qu’il s’agit plutôt d’une initiative personnelle dans le cadre de son stage. À cet effet, son rapport final sera présenté au directeur de recherche de sa maîtrise. « Par la suite, je présenterai le fruit de mon travail à qui veut bien l’entendre […] En ayant dressé un constat, je serai en mesure éventuellement de proposer autre chose afin que la radio redevienne au Québec un espace de réflexion ludique où il y a place à une pensée approfondie, faisant confiance à l’intelligence des gens et à la création sonore. Pour moi, la radio, ça signifie de nombreuses possibilités qui actuellement demeurent dans l’ombre au Québec », conclut-elle.
Marie-Laurence Rancourt est animatrice de l’émission « L’alternative économique » depuis janvier dernier sur les ondes de CKIA 88,3 à Québec (revoir notre article à ce sujet ici). On peut sans aucun doute affirmer que la radio est une histoire de famille chez la jeune femme puisqu’elle est la fille de Suzanne Bougie, ex-journaliste, qui a fait partie du paysage radiophonique beauceron pendant bon nombre d’années.

