Les jeunes de niveau primaire seront sensibilisés à la déficience intellectuelle

Dans le cadre de la Semaine québécoise de la déficience intellectuelle qui se déroulera du 7 au 13 mars, Centre de santé et de services sociaux de Beauce (CSSSB) en profitera pour sensibiliser la population dont particulièrement les jeunes du primaire à l’égard de la déficience intellectuelle. 

Les jeunes de niveau primaire seront sollicités au cours de cette semaine. Les intervenants de l’équipe en déficience intellectuelle du CSSSB bénéficient de la collaboration d’enseignants des 25 écoles primaires de Beauce-Sartigan et de Robert-Cliche. Il y aura des échanges avec les écoliers pour préciser leurs connaissances et corriger certaines perceptions. Ils devront remplir un court questionnaire qui servira de base de discussion. Cette activité est menée en collaboration avec les organismes La Maison du Tournant et l’Association pour l’intégration sociale Beauce-Sartigan, et grâce au soutien de l’entreprise Bureautique Guy Drouin. 

Selon une intervenante au sein de l’équipe en déficience intellectuelle du CSSSB, Myriam Poulin, malgré une sensibilisation accrue au fil des ans pour favoriser l’intégration sociale des personnes vivant avec une déficience intellectuelle, il reste encore beaucoup à faire pour combattre les préjugés. L’objectif est de faire comprendre qu’une « réelle ouverture face à la différence est bénéfique, tant pour les personnes atteintes que pour chacun d’entre nous ».

Instaurée en 1970, la Semaine québécoise de la déficience intellectuelle se déroule sous le thème « Je te découvre… tu me ressembles! » depuis maintenant 2008. Le comédien Vincent-Guillaume Otis agit cette année comme président d’honneur de cette semaine organisée par l’Association québécoise pour l’intégration sociale.

Rappelons que, depuis 2009, le CSSSB est la porte d’entrée des services pour les personnes ayant une déficience intellectuelle. Cette nouvelle responsabilité a amené le CSSSB à définir une nouvelle offre de services pour répondre aux besoins des personnes atteintes et de leur famille. C’est là une démarche progressive qui s’inspire de valeurs fondamentales de l’établissement soit le respect et la recherche de la qualité. 

Une fiche d’information sur la déficience intellectuelle­.

Qu’est-ce que la déficience intellectuelle?

La déficience intellectuelle est une incapacité qui touche différents aspects et qui apparaît avant l’âge de 18 ans. Il y a différents niveaux de déficience intellectuelle; de légère à profonde.

Voici les différents aspects qui peuvent être limités :

Au niveau intellectuel :
Les personnes ayant une déficience intellectuelle peuvent apprendre des choses, mais plus lentement que les autres. Certaines personnes s’expriment très bien tandis que d’autres peuvent avoir plus de difficulté avec leur langage.

Au niveau adaptatif :

• Conceptuel : Ils peuvent avoir de la difficulté à s’orienter dans l’espace. Il peut être plus long pour eux de connaître le trajet pour se rendre de la classe à la salle de bain par exemple.

Le fait de se situer dans le temps est également plus difficile pour eux.

L’apprentissage de l’horaire de la journée peut être plus long pour les personnes ayant une déficience intellectuelle.

• Social : Il peut être plus difficile pour eux d’entrer en relation avec les autres pour se faire des amis. Ils peuvent être malhabiles et avoir de la difficulté à décoder le non verbal.

• Pratique : Par rapport aux pratiques quotidiennes de la vie courante telles : conduire une voiture, faire à manger, faire ses achats, une personne ayant une déficience intellectuelle peut y éprouver plus de difficultés ou avoir besoin d’un support.

Est-ce que la déficience intellectuelle peut s’attraper?

Non, la déficience intellectuelle est un état. C’est une façon d’être, comme le fait d’être grand ou petit ou d’avoir les yeux bleus ou les cheveux bruns. Ce n’est pas du tout comme un microbe que l’on peut attraper telles : la grippe ou la gastro.

Est-ce que la personne avec une déficience a un tempérament plus agressif?

Non, la personne ayant une déficience intellectuelle a les mêmes états émotifs et les mêmes sentiments que tout le monde. Donc, si quelqu’un rit d’elle ou l’importune constamment, il est possible qu’elle se fâche. De plus, comme elle a de la difficulté à s’exprimer et à comprendre certaines consignes, cela peut être très irritant. Elle peut donc vivre beaucoup de frustration quotidiennement, ce qui peut expliquer l’apparition de certains comportements colériques. Par contre, ceux-ci ne sont pas plus présents que chez d’autres personnes.

Est-ce qu’il y a des caractéristiques physiques associées à la déficience intellectuelle?

Il n’y aucune caractéristique physique associée à la déficience intellectuelle en général. Les personnes ayant une déficience intellectuelle ont la même apparence physique que la moyenne des gens.

Par contre, certains diagnostics amènent des différences physiques. La trisomie 21 en est un exemple des plus connus. Elles ont les yeux bridés (en forme d’amande), une langue plus épaisse, donc souvent sortie de la bouche, une plus petite tête, le visage aplati et les oreilles plus basses ainsi que des bras et des jambes plus courtes.

N.B. Il est très important de ne pas associer une déficience physique à une déficience intellectuelle. Une personne peut avoir des limitations physiques sans avoir de déficience intellectuelle.

Doit-on parler aux personnes ayant une déficience intellectuelle comme si elles étaient des bébés?

Non, il est important de les considérer comme des personnes à part entière. Il faut les considérer comme des adultes. Il faut donc leur parler normalement, mais avec des phrases plus courtes et des mots simples à comprendre.

Est-ce que les personnes ayant une déficience intellectuelle peuvent apprendre des choses à l’école?

Oui, par contre les apprentissages ne sont pas faits au même rythme. Certaines peuvent apprendre à lire, écrire et à compter, mais cela peut être plus long. Il faut les respecter dans leur capacité d’apprentissage.

Est-ce que les personnes ayant une déficience intellectuelle sont conscientes lorsqu’une personne rit d’elles?

Oui, la majeure partie en a conscience et cela leur fait beaucoup de peine, même si elles arrivent difficilement à l’exprimer.

Cependant, lorsqu’elles sont confrontées à une situation qui peut les mettre dans l’embarras, elles n’en sont pas toujours conscientes. Il est donc très important d’aviser un adulte si on est témoin qu’une personne soit victime d’abus ou d’intimidation. Certaines personnes malveillantes peuvent utiliser des gens plus vulnérables pour faire de mauvais coups à leur place.

Comment agir quand l’on rencontre une personne ayant une déficience intellectuelle?

Il faut la saluer, ne pas la dévisager et accepter ses limitations.

Bref, il faut voir la personne au-delà de sa déficience intellectuelle. Elle est un être humain, ayant besoin d’être reconnue pour ses qualités et ses capacités et d’être aimée comme tout le monde.