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D’analphabète à entrepreneur

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24 janvier 2015
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Julio Trepanier
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Par Julio Trepanier, Journaliste multimédia

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Cléo-Sylvain Fortin, de Saint-Évariste, a dû faire preuve de courage et de détermination au cours des dernières années avant d’en arriver à la personne qu’il est aujourd’hui.

Copropriétaire de « Cléo-Lave-Auto » avec sa conjointe Josée Lachance, M. Fortin a longtemps été considéré comme un analphabète fonctionnel. D’ailleurs, sa situation avait attiré l’attention de l’émission « Caméra 90 » diffusée sur les ondes de TQS il y a de cela 25 ans. Or, depuis ce temps, ses efforts pour réapprendre à lire et à écrire ont porté fruit, quoiqu’il s’agisse encore d’un travail au quotidien. Rappelons qu’un analphabète dit « fonctionnel » est une personne ayant appris à lire et à écrire, mais dont ce savoir s’est perdu au fil du temps.

Comme certains de sa génération, Cléo-Sylvain Fortin a quitté l’école au début de l’adolescence pour aider ses parents sur la ferme familiale. Les difficultés d’apprentissage auront fait en sorte que ce dernier manquait souvent les cours. Par conséquent, après avoir doublé quelques années, celui-ci ne souhaitait plus aller en classe, mais plutôt se concentrer sur le travail physique.

Quelques années plus tard, alors qu’il est âgé de 26 ans, M. Fortin comprend l’importance de savoir lire et écrire sur le marché du travail lorsqu’il s’intéresse à un poste important, mais qui nécessite un bon niveau de français, dans l’entreprise pour laquelle il travaille. Motivé, il se lance dans le réapprentissage de la langue afin d’obtenir le poste en question.

Le sort étant ce qu’il est, Cléo-Sylvain Fortin perd son emploi quelques années plus tard sans jamais avoir atteint son objectif. C’est à ce moment qu’il se reprend en main en créant « Cléo-Lave-Auto » avec sa conjointe. Une petite entreprise, certes, mais une entreprise bâtie avec fierté il y a 22 ans par le couple de Saint-Évariste.

Des cours en alphabétisation, Cléo-Sylvain Fortin en a suivi. Puis, avec l’arrivée d’Internet résidentiel en 1995, il a pu consolider ses acquis. « Ne pas avoir d’Internet demain matin, je ne serais sans doute pas rendu où ce que j’en suis aujourd’hui […] aussi, je me sens plus en confort d’écrire sur un clavier que d’écrire à la main », affirme-t-il. Ainsi, au sein de l’entreprise, c’est surtout sa femme qui signe les documents nécessitant une écriture manuscrite.

Le soutien familial

Tout au long de son cheminement vers l’alphabétisation, M. Fortin a pu compter sur le soutien de sa famille.

« Comme on dit, derrière chaque grand homme, il y a une femme, et moi, j’ai ma blonde », lance-t-il à propos de celle avec qui il échange toujours une grande complicité après des années d’union.

Sa fille, maintenant enseignante, ainsi que son garçon qui travaille dans le domaine de l’informatique, lui ont également été d’un grand support.

« Au fil des années, mon père a toujours appris par lui-même. Quand j'étais à la maison, je corrigeais ce qu'il voulait envoyer par courriel. Je l'aidais dans la paperasse, mais ça n'a jamais été son point fort. Il fait encore aujourd’hui de gros efforts […] il est capable de lire et fait plusieurs recherches par lui-même pour trouver ses réponses » explique Chloée-Mitsou Fortin, enseignante à la Commission scolaire de la Beauce-Etchemin.

Le courage et la détermination dont a fait preuve Cléo-Sylvain Fortin au fil des années auront finalement influencé ses enfants, dont il est particulièrement fier. « Mon père m'a inculqué des valeurs assez importantes pour que je puisse foncer et croire en moi, comme il a cru en lui-même pour développer son entreprise. C'est ce qui a fait en sorte que je suis allé à l'université [en enseignement].  Je suis fière de pouvoir dire que je pourrai aider des jeunes qui auront de telles difficultés, comme celles vécues par mon père », explique Mme Fortin.

L’école avant tout

Maintenant âgé de 52 ans, et avec du recul, l’entrepreneur de Saint-Évariste aurait souhaité demeurer sur les bancs d’école plutôt que de décrocher il y a plusieurs années.

« N’arrêtez pas l’école parce que la vie, c’est court. L’école, ça va à peine jusqu’à 18 ans, tout dépendant du métier que tu fais pour atteindre le secondaire 5. C’est tellement important dans une vie que ça n’en vaut pas la peine. C’est important de faire une bonne réussite, parce que plus tard, on le regrette », lance-t-il émotivement.

Pour en connaître davantage sur le cheminement de Cléo Fortin et pour visionner le reportage sur l’analphabétisme réalisé à TQS il y a 25 ans, consultez la page Facebook « Cléo-Lave-Auto ».

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