Saint-Georges ne pourra prévenir le vandalisme à l’aide de caméras qu’en extrême recours
Le maire de Saint-Georges, Claude Morin, indiquait récemment que le conseil municipal réfléchissait à la possibilité d’installer des caméras de surveillance pour prévenir le vandalisme dans certains endroits publics de la Ville.
Cette réflexion des élus est survenue à la suite d’actes visant à endommager des biens publics, notamment sur l’une des œuvres offertes aux citoyens lors de l’International de sculpture 2015. (Article de référence)
Or, selon le document d’une dizaine de pages intitulé « Les règles d’utilisation de la vidéosurveillance avec enregistrement dans les lieux publics par des organismes publics » émis par la Commission d’accès à l’information du Québec, l’installation de caméras doit être fortement justifiée en cas de vandalisme.
« Autrement dit, nous devons prouver qu’il y a escalade des actes jusqu’à l’extrême et que nous avons tenté plusieurs solutions avant d’en arriver à la surveillance vidéo », indique Claude Morin. D’après les règles du document auxquelles doit se soumettre tout organisme public, y compris les municipalités, « la prévention de délits mineurs ou la survenance de problèmes occasionnels ne peuvent justifier une intrusion dans la vie privée des personnes. […] Les lieux ciblés doivent être reconnus comme étant des espaces criminogènes […] et la vidéosurveillance doit être utilisée uniquement lors d’événements critiques et pour des périodes limitées ».
Ainsi, puisque le nombre de délits commis par des vandales est particulièrement faible sur l’île Pozer et autres endroits publics à Saint-Georges, la Ville devra se tourner vers des solutions alternatives, comme accentuer la présence d’agents de sécurité dans les lieux visés ou encore accentuer l’éclairage dans les zones à protéger.
Liberté et vie privée
C’est le concept de la liberté individuelle et de la vie privée des citoyens que prône la Commission d’accès à l’information du Québec avec son guide « Les règles d’utilisation de la vidéosurveillance avec enregistrement dans les lieux publics par des organismes publics ».
« Le concept même de surveillance renvoie à des méthodes de contrôle des populations associées à des régimes éloignés de notre culture démocratique. Au contraire, les libertés de circulation des citoyens et de réunion pacifique, les droits de chacun au respect de sa vie privée et à la liberté de sa personne, reconnus dans nos lois fondamentales, laissent à penser que l'observation du comportement des individus demeure un geste dérogatoire à nos valeurs démocratiques fondamentales », explique-t-on dans le document.