Les parents de l’École du Sud de la Beauce demandent des services de garde
Plus d’une trentaine de parents de Saint-Théophile, de Saint-Robert-Bellarmin et de Saint-Ludger soit trois des quatre écoles formant l’École du Sud de la Beauce s’étaient déplacés hier soir à la séance du conseil des commissaires de la Commission scolaire de la Beauce-Etchemin. Au nom de l’équité, ces derniers ont manifesté clairement le besoin de démarrer des services de garde en milieu scolaire dans leurs communautés respectives.
Ce sujet à l’ordre du jour a été amené par la mairesse de Saint-Ludger et commissaire, Diane Roy à la suite de la modification de paramètres de subvention du gouvernement. Elle trouvait opportun pour les parents de venir démontrer leur besoin et demander l’aide à la commission scolaire de démarrer un service de garde en milieu scolaire tant désiré dans la communauté. À Saint-Ludger, cela fait près de trois ans qu’on tente le démarrage, mais en vain. « C’est un besoin criant chez nous », notait Mme Roy.
Sylvie Fluet, porte-parole du groupe, a aussi mentionné que le besoin était maintenant essentiel. Des trois endroits, Saint-Ludger avait le plus de confirmations de parents désirant un service de garde. « D’après le dernier sondage réalisé en février, nous en avons 14, et ce, sans compter certains enfants des 18 qui entreront en maternelle. La plupart sont des premiers enfants de nouveaux parents. C’est maintenant qu’il le nous faut », affirme la porte-parole native de Saint-Ludger.
« Nous ne vous demandons pas de l’aide pour une glace, une salle de spectacle, un gymnase, même si nous en avons besoin, ou un terrain de football et de soccer. S.V.P., donnez-nous la chance d’avoir un service de garde fiable en attendant le retour au travail des parents », a renchéri Mme Fluet.
Durant la soirée, bon nombre de parents de Saint-Robert, Saint-Théophile et Saint-Ludger ont pu aussi s’exprimer sur le sujet. Quelques-uns d’entre eux ont décrié que sans service de garde en milieu scolaire, il soit difficile pour une communauté d’attirer de nouvelles familles et garder par le fait même en vie leur école.
Malgré de nombreuses interventions des parents, le conseil des commissaires n’a pas voulu changer son orientation sur l’obligation de l’autofinancement des services de garde. Celle-ci indique clairement qu’il faut assurer la rentabilité d’un service de garde avant son démarrage et surtout avant de procéder à la création de postes permanents. Certains commissaires ont mentionné clairement qu’il était hors de question de puiser à même les surplus des autres services de garde évalués à 900 000 $. D’autres se sont montrés plus sensibles à la cause des parents, Michel Huot et Marc-Anges Doyon ont prêché pour un système plus équitable pour ces milieux.
Une étude réalisée par la CSBE, il en coûterait près de 48 000 $ pour un service de garde en milieu scolaire de cinq heures par jour. D’après le directeur général, Normand Lessard, 14 enfants à plein temps à 35 $ par semaine, et ce, pendant toute l’année scolaire serait suffisant pour autofinancer l’implantation d’un service de garde en milieu scolaire en complément de la subvention gouvernementale et des frais des dîneurs à l’école. À la CSBE, on s’inquiète de la hausse envisagée des coûts pour les dîneurs à la suite d’un démarrage d’un tel service dans ces milieux.
Le maire de Beauceville, Luc Provençal, aussi commissaire, a reconnu que la CSBE se devait d’être inventive et créative pour répondre au besoin de la population et surtout ne pas fragiliser davantage les milieux. Il a notamment demandé de donner le mandat de s’asseoir avec ces gens pour explorer les diverses avenues possibles.
Finalement, après plus d’une heure de discussions, les commissaires ont pu voter unanimement sur une résolution donnant un peu de temps aux parents d’élaborer des scénarios d’autofinancement d’un service de garde. En plus de s’assurer du nombre d’enfants bénéficiaires d’un futur service, certains devront cogner aux portes du Club Optimiste, de leur municipalité, des Chevaliers de Colomb ou autres organismes visés pour compenser le manque à gagner. « Il nous faut des engagements fermes », a toutefois laissé savoir le président du conseil des commissaires, Charles-Henri Lecours.
Bien que certains commissaires aient fait preuve d’ouverture, il ne s’agit pas de l’effet escompté pour les parents nombreux à cette réunion. « Nous allons faire avec ce qu’on nous offre. Nous allons chercher toute l’aide que nous pouvons de notre côté. Nous étions déjà prêts à financer le manque à gagner par une campagne de financement », a commenté Mme Fluet.
La commission scolaire convoquera ces groupes très prochainement pour évaluer la faisabilité du démarrage de services de garde dans la localité, et ce, dès la prochaine rentrée.
Portrait des services de garde à la CSBE
En 1999, la CSBE comptait 1000 élèves en services de garde. Elle en a en 2012 plus de 6250. D’après une étude réalisée à la CSBE, 75 % des écoles primaires soit 37 possèdent un service de garde en milieu scolaire. La clientèle de ceux-ci varie de 19 à 326 à travers la commission. De ce nombre, 11 ont moins de 45 élèves alors que 12 services ont 45 à 100 élèves, 10 autres en ont de 101 élèves à 150. La balance a plus de 151 écoliers.
Douze milieux n’ont toujours pas de services de garde en milieu scolaire. Saint-Robert, Saint-Ludger et Saint-Théophile. Sainte-Aurélie, Saint-Benjamin, Saint-Magloire, Saint-Cyprien, Saint-Camille, Sainte-Hénédine, Saint-Odilon, Saint-Sylvestre et Courcelles n’ont aucun service alors que les localités de Saint-Sylvestre, de Saint-Odilon et de Saint-Benjamin ont des services de garde « dits irréguliers » gérés par la municipalité.
Notons que Saint-Gédéon qui fait aussi partie de l’École du Sud de la Beauce, mais dispose d’un service de garde contrairement à ses trois voisines.
