NDLR: Julie DeBlois a appris en octobre dernier qu’elle était atteinte d’un cancer du col de l’utérus de type « Adénocarcinome », soit une forme agressive de la maladie. Puisque celle-ci a accepté de partager son expérience au quotidien face à cette maladie, EnBeauce.com diffuse l'intégralité de ses textes dans la section Blogues. 

C’est fatiguant un peu, mais ça m’arrivait cette semaine de regarder Nolan et de me demander si j’allais le voir grandir… non, mais c’est intense!! Mais quelque part, c’est une question que tout le monde devrait se poser!! (Bon. Pas en rapport avec Nolan, mais dans leur propre vie!).

On tient tout pour acquis! Mon père est décédé quand Marylou avait 10 mois. Nolan en a 9. On se met à faire des liens, c’est fou jusqu’où notre esprit peu nous mener et toutes les histoires qu’on peut se faire!

Les larmes me viennent vite aux yeux si je m'arrête trop, l'attente est difficile (mais je n’irais pas jusqu'à dire « insupportable »... peut-être parce que comme dans n'importe quoi, l'ignorance est un petit coin confortable).

On dirait parfois que j’ai oublié que j’attendais une nouvelle vraiment importante qui peut affecter toute ma vie. Quand cela me revient en tête, je me dis : bah, tout va être OK de toute façon. Puis, je me mets à analyser et on dirait que la situation s’empire dans ma tête et que finalement, ça pourrait être bien grave!

Mais le cerveau (ou l'esprit) est bien fait : c’est définitivement la première journée qui est la pire (ou les 24 premières heures). Ensuite, il y a un processus d’adaptation qui s’enclenche et on se fait peu à peu à l’idée. C’est comme lorsque j’ai su que Martin avait toutes ces métastases en lui et ne vivrait pas encore longtemps. Le choc est HYPER difficile, on a l’impression de vivre un vrai cauchemar et le premier matin au réveil, quand on réalise que ce qu’on a vécu la veille est bien vrai, c’est un sentiment tellement lourd, difficile à comprendre et à supporter! On veut juste se rendormir! Je dois dire par contre que dans le cas de Martin, c’était bien plus difficile que moi cette semaine, car dans mon cas, les résultats ne sont pas rentrés.

L’attente de la nouvelle… Ça aussi, c’est bien fait. Au début, ça semble interminable et inhumain. Tu te demandes comment tu vas faire pour te rendre jusqu’aux résultats!! Ça semble être un effort impossible! My god que c’est long! Mais avec les journées qui passent, l'attente est moins lourde. On replonge dans notre quotidien, on oublie un peu qu'on attend une nouvelle qui pourrait tout changer.

Je me demande comment on fait peut faire pour faire passer le temps plus vite, pour régler la question de mon état, tout en ne voulant pas que le temps aille trop vite, pour ne pas avoir à écouter un résultat? (bon. Une question de plus. Ma tête bouillonne!!!)

Même si je suis confiante quant aux résultats, je sais très bien que la seconde où mon téléphone va sonner pour ça, il n'en demeure pas moins que je vais me sentir bien petite...

... Et que cet appel va changer ma vie sans aucun doute, peu importe le résultat!!

Le plus beau des cadeaux!

C'est en conduisant la voiture de mon frère, avec lui à mes côtés, nous rendant chez lui pour mon souper de fête, que j'ai eu l'appel!! Je me suis arrêtée sur le bord du chemin, mis les 4 clignotants... et j'ai SU que tout était OK!!!

Bon, ça a été compliqué, car le docteur est entré dans plein de détails. Mais j'ai fini par avoir la confirmation pas mal 100% finale que tout est OK. Il ne me reste qu'à rencontrer une spécialiste pour voir quel traitement préventif je devrais avoir, s'il y a lieu.

Je suis donc arrivée pour le souper de ma fête avec cette bonne nouvelle! Ma mère, qui berçait Nolan s'est mise à pleurer, s'est levée et m'a prise dans ses bras... pendant que Nolan nous regardait de ses grands yeux avec une envie évidente de pleurer lui aussi, mais parce que tout le monde était trop énervé autour de lui!! Marylou n'a pas trop compris ce qui se passait, mais elle a fait comme tout le monde et elle est venue se coller et prendre mes jambes de ses petits bras... trop mignon!!!

Nul besoin de dire que nous avons célébré le cœur léger et que j'ai eu un super souper de fête!

Le lendemain, c'était officiellement ma fête. J'avais reçu plein de bonnes fêtes de la part de mes amis,  alors j'en ai profité pour écrire le post Facebook. Faut dire que j'étais un peu pas mal inspirée! ​

J'aimerais vous remercier du fond du cœur pour tous vos vœux de bonne fête! Ce sont de belles attentions qui font chaud au cœur!

On souhaite souvent la santé aux autres, que ce soit au jour de l'an ou lorsque l'on « trinque » autour d'une bonne bouteille. On la souhaite également à ceux qui sont malades, afin de leur apporter un tant soit peu de réconfort. On a tous connu des gens gravement malades, qui sont d'ailleurs parfois disparus (souvent trop jeunes). Malgré tout, je pense qu'on ne connait pas la valeur réelle de nos paroles et l'importance de la santé tant que notre propre santé n'a pas été elle-même mise en péril.

Pour ma fête, j'ai eu le plus beau des cadeaux : l'opportunité de comprendre encore mieux tout ce que représente le fait d'être en santé, même si cela m'a valu une bonne frousse pendant une couple de semaines. Peu importe les détails du cas qui me concerne, mon message se veut une simple réflexion sur nos priorités dans la vie, sur la valeur des « vraies » choses et sur l'importance d'être continuellement reconnaissant d'être en santé et ainsi l'apprécier à sa juste valeur.

À tous ceux qui sont en pleine santé, célébrez ce cadeau chaque jour! Et à ceux qui sont malades et restreints par la maladie, je vous souhaite du fond tu cœur la force de reconnaître les belles choses qui vous entourent malgré tout, la sérénité du moment présent et l'amour de ceux qui vous soutiennent.

Pour connaître la suite de l'histoire dans l'ordre chronologique, consultez les textes à partir du bas de page dans le blogue « Face au cancer: la vie selon Julie » (ici).