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L’habit pour homme ne fait plus le moine dans plusieurs couches de la société beauceronne en 2016

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21 novembre 2016
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Lorraine Légaré
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Par Lorraine Légaré, Journaliste

Si on a rendez-vous avec son notaire, avocat ou comptable, on ne sera pas surpris de se retrouver face à un homme vêtu d’un complet. L’habit pour homme, aussi appelé complet-cravate ou costume, en 2016, alors qu’il existe tel qu’on le connaît depuis plus de 150 ans, s’il reste encore synonyme d’un souci d’élégance et conserve toujours la première place dans certains milieux professionnels, il n’est toutefois plus considéré comme la norme en matière de mode masculine.

Au fil des ans, les modes changent et la cravate se range

Vers le milieu des années 70, alors que Claude Bélanger démarrait son commerce de complets pour hommes à Vallée-Jonction, l’habit faisait la pluie et le beau temps au sein de la gent masculine et charmait toujours les dames. Un homme vêtu d’un habit, c’était la norme, le bon code vestimentaire. Dans la garde-robe d’un homme, du professionnel à l’ouvrier de chantier, il y avait forcément un habit, deux, trois et même plus, selon l’emploi, le statut social et le compte en banque. Il était inconcevable, bien que le code vestimentaire ait été le plus souvent une norme sociale et non un règlement ou une loi, de se présenter au bureau sans porter un complet.

À cette époque, pour Claude Bélanger, maintenant propriétaire de la Vallée de l’Habit à Saint-Prosper, les affaires étaient florissantes. Dans une petite municipalité comme Vallée-Jonction, quand, en 1972, il démarre dans la vente au détail, il y a deux autres commerces qui font la vente du complet pour hommes. Dans toute la Beauce, les merceries pour hommes vendent principalement des complets. Quand on y entre, c’est pour y acheter un habit. Le complet pour hommes qui, selon les tendances, comportera, excluant les accessoires, trois morceaux, soit le veston, toujours assorti du pantalon confectionné dans le même tissu et les mêmes teintes, et une chemise également assortie, ou quatre, quand la veste (ou gilet) est à la mode du jour, prend presque toute la place à l’intérieur du magasin. 

Quarante-quatre ans plus tard, alors que, depuis une dizaine d’années, le port de l’habit n’est plus exigé chez la plupart des vendeurs automobiles et d’assurances, M. Bélanger est le seul qui conserve toujours le mot « habit » dans le nom de son commerce, le seul également à se spécialiser dans la vente du costume pour hommes. Les modes ont changé, les cravates se sont rangées. De nos jours, comme en fait foi dans les magasins pour hommes l’espace réservé aux vestons et pantalons assortis, dans les merceries, où le jeans a pris sa place depuis longtemps, le traditionnel complet pour hommes ne représente plus qu’environ 15 % du chiffre d’affaires.

C’est en tout cas ce qu’en dit Yvon Roy, franchisé Lemercier au Carrefour Saint-Georges et travaillant depuis 40 ans dans le vêtement pour hommes. Au fait des tendances et des modes, M. Roy réserve toujours un espace pour le costume dans son magasin. Mais ce n’est plus ce que c’était quand il a commencé dans la vente au détail au milieu des années 70. Autant Yvon Roy que Claude Bélanger mentionnent d’ailleurs qu’alors que presque tous les professionnels portent toujours le complet pour aller au travail, contrairement à l’époque où ils ont débuté dans le métier, l’habit ne fait plus automatiquement partie de la garde-robe de l’homme moderne.

Obligé ou pas, on aime ou on n’aime pas

Pour un mariage ou un enterrement, en 2016, encore 95 % des Beaucerons opteront pour le port du complet, considérant dans le même souffle qu’une autre tenue vestimentaire n’est tout simplement pas de mise pour ce genre d’événement. Le 5 % qui s’accroche à son indépendance ou se rebelle contre les normes sociales, hésitera toutefois à se présenter sans un pantalon « propre », une chemise ou un veston.

Alors qu’au sein des entreprises beauceronnes le complet pour homme laisse de plus en plus sa place à la tenue chic décontractée, on retrouve encore des endroits où le code vestimentaire exige le port de l’habit. C’est notamment le cas chez Ameublement Tanguay, où, parmi le personnel masculin, se côtoient de jeunes et de plus âgés messieurs vêtus de complets. Jimmy et David, respectivement directeur adjoint et conseiller aux ventes, sont dans la vingtaine et vont quotidiennement au travail vêtus d’un complet pour homme. Le code vestimentaire chez Tanguay, et ce, à la grandeur de la province, l’exige. Alors que l’on pourrait s’attendre à ce que de jeunes hommes — David n’a que 24 ans — n’aiment pas porter cette tenue vestimentaire classique, souvent considérée comme trop conventionnelle et même dépassée, tous les deux n’y trouvent que des avantages. Jimmy possède 25 chemises et se plaît dorénavant à varier sa tenue de travail au gré des couleurs à la mode. David, lui, dit adorer porter un habit pour travailler, surtout pour des raisons de confort. 

Encore synonyme de romantisme pour beaucoup de trentenaires de la gent féminine, au tournant du second millénaire, le port de l’habit chez un homme que sa profession n’oblige pas, par une règle tacite ou un code vestimentaire imposé par l’employeur, à porter un complet pourra quand même faire son chemin dans la vie. Et même s’il est fort peu probable que le complet pour homme disparaisse, d’ici la fin du même millénaire, des vitrines des magasins de vêtements, en 2016, l’habit, longtemps considéré comme le summum en matière de chic, a cédé sa place au podium de l’élégance masculine.  

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