La maison de Guy Lachance sera détruite à la suite des inondations
L’héritage de ses parents sera démoli
Le bruit de la pelle mécanique retentit dans la rue voisine. Assis sur le balcon de sa voisine de toujours, Guy Lachance profite des derniers instants dans le quartier où il a grandi. Dans quelques semaines, ce sera au tour de sa maison de l'avenue Saint-Louis à Sainte-Marie d’être démolie.
À lire également :
Jusqu’à 150 résidences pourraient être démolies à Sainte-Marie
Lorsque nous l’avons rencontré lundi en après-midi, il venait tout juste de recevoir son autorisation de démolition. Près de 300 logements au total seront démolis. Au printemps dernier, M. Lachance a vu sa demeure être inondée. Plus d’un pied d’eau s’est accumulé sur le plancher du rez-de-chaussée.
Des inondations il en a vu plusieurs. Chaque printemps, les mêmes craintes refaisaient surface et le gardaient parfois éveillé la nuit. Le sexagénaire admet qu’il éprouve un certain soulagement à ne plus avoir à guetter la rivière Chaudière, mais qu’il s’agit aussi d’un deuil. Cette maison construite en 1949 avait une haute valeur sentimentale puisqu’il y est né, il l’a ensuite héritée de ses parents.
« Je ne sais pas si je vais assister à la démolition… ça va peut-être me faire trop de peine. », a-t-il confié.
Nouveau départ
Depuis le mois d’avril dernier, Guy Lachance vit dans un logement d’appoint en attendant de déménager dans un immeuble résidentiel qui est toujours en construction. Il se considère tout de même chanceux de pouvoir continuer à résider à Sainte-Marie. Les endroits où se loger et les terrains vacants dans la municipalité se font rares.
« Les gens que je connais sont ici, pas à Saint-Elzéar ou à Scott. »
Si M. Lachance avait voulu rester dans la maison mise à mal par les flots, il n’aurait pas pu se prévaloir du programme d'indemnisation aux sinistrés dans le cas d’un nouveau sinistre. C’est sans compter que la propriété a perdu presque toute sa valeur.
« Il faut prendre le train quand il passe. J’aurais essayé de revendre ma maison et ça aurait été impossible. »
Relocalisation des sinistrés
De son côté, l’administration de Sainte-Marie fait nombre d’efforts pour reloger les sinistrés sur de nouveaux terrains.
« Je ne vous dis pas que nous allons en avoir pour tout le monde. Ça fait plusieurs années que nous travaillons sur des demandes d'urbanisation pour avoir d’autres espaces à Sainte-Marie. On espère que ça va débloquer rapidement », a expliqué M. Vachon.
Il admet que la destruction de dizaines de résidences engendrera probablement des pertes de taxes foncières. Il croit cependant pouvoir regagner ces sommes en ne plaçant plus 250 000 $ chaque année dans un fonds destiné aux sinistrés.
Changement dans le voisinage
La voisine de Guy Lachance, témoin de notre entretien, a eu plus de chance. Le printemps passé, quelques pieds d’eau sont entrés dans son sous-sol sans causer de dommages majeurs. De nombreuses maisons autour de la sienne seront démolies.
« Ça va changer beaucoup », admet-elle.
Béatrice Vachon-Gagnon restera l’une des dernières résidentes de l'avenue Saint-Louis, un quartier transformé à jamais par les inondations du printemps 2019.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.