Conférence de Claudine Thibodeau de SOS violence conjugale
Nouvelles technologies dans les relations amoureuses, un mélange explosif!
Le développement des nouvelles technologies nous offre de merveilleux outils, mais offre également aux personnes malintentionnées une panoplie de moyens pour imposer son pouvoir sur l’autre. Ces cas de figure sont de plus en plus observés dans un contexte de relation conjugale. Claudine Thibodeau, de l’organisme SOS Violence conjugale, est venue parler sans tabou, le 27 novembre à la Polyvalente de Saint-Georges de ce sujet à la demande de La Table de concertation en violence conjugale Beauce-Etchemin (TCVCBE).
Augmentation de la cyber violence
Selon de récentes statistiques, 78 % des victimes déclarées ont subi de la violence conjugale par l’utilisation de la technologie. Cette forme est connue sous le nom de cyber violence. Mme Thibodeau explique qu’il y a 10-15 ans, il y a eu un « boom » technologique. Avec les années, la technologie est devenue plus accessible, plus simple à utiliser, plus abordable et de nouvelles applications ont été développées. Tous ces facteurs ont contribué à la hausse du nombre de victimes de cyber violence.
Les moyens utilisés
La majorité de la population possède un téléphone cellulaire et à la base très pratique, mais peut devenir un outil de contrôle sur sa conjointe. Claudine Thibodeau a montré aux participants à la conférence que leur téléphone pouvait révéler et compiler beaucoup d’informations sur leurs déplacements, leurs habitudes de vie, leurs recherches Internet, etc. De plus, de nombreuses applications de surveillance parentale ont été développées dans le but de s’assurer de la sécurité des enfants, mais l’intervenante prévient qu’un adulte peut l’utiliser également sur un autre adulte ce qui devient de la violence. Elle ajoute que les jeux électroniques portatifs, les montres intelligentes, des caméras et micros cachés, les appareils de domotique (Google Home, Alexa, etc.) et les médias sociaux sont aussi des technologies qui peuvent être utilisées afin de contrôler, surveiller et harceler la victime.
Intervention dans les maisons d’hébergements pour les victimes
Il y a une dizaine d’années, les maisons d’hébergements pour les femmes victimes de violence conjugale n’avaient pas à se soucier autant du risque que comportent les technologies. Ces appareils augmentent le danger de retracer la victime, donnent un sentiment d’insécurité, augmentent le stress et l’anxiété. La cyber violence peut créer de l’isolement, avoir un impact sur la réputation, sur l’employabilité et créer des problèmes financiers, car la personne en situation de violence doit se départir à son arrivée au centre d’hébergement de tous ses appareils pour sa sécurité et celle des autres femmes.
La technologie n’est pas le problème
L’intervenante de SOS violence conjugale a voulu rappeler que ce n’est pas la technologie le vrai coupable, mais bien la personne qui l’utilise à mauvais escient dans le but d’imposer son pouvoir sur l’autre. Elle peut-être utiliser de manière positive en situation de violence conjugale. Par exemple, une chercheuse à Montréal est en train de développer une intelligence artificielle qui sera capable de reconnaître des situations de violence. Par exemple, le téléphone pourrait envoyer un appel au 911 si un mot « codé » est répété par la personne violentée plus de trois fois ou l’appareil pourrait reconnaître un cri de détresse versus un cri de joie et prendre en note les évènements qui pourraient constituer des preuves.
Campagne de sensibilisation
Afin de sensibiliser les jeunes à la cyber violence, l’organisme a développé un outil de sensibilisation interactif sur Internet à l’adresse : cestpasviolent.com. Depuis son lancement le 25 novembre, plus de 2,5 M de personnes avaient visité le site. Lorsqu’il a été demandé à Claudine Thibodeau si cette campagne parlait réellement aux jeunes, elle a répondu que les 15-25 ans étaient encore à l’âge où il est possible de les influencer positivement et qu’elle avait remarqué particulièrement chez les garçons qu’ils remettaient en question leurs comportements.
Activités par la Table de concertation en violence conjugale Beauce-Etchemin
Le 5 décembre, dans le cadre des 12 jours d’actions contre la violence faites aux femmes, la Table de concertation présentera des kiosques, sur l’heure du dîner à Saint-Georges et à Beauceville. Vous pourrez les croiser dans les différents milieux scolaires, l’hôpital de Saint-Georges, IGA Rodrigue et filles et IGA Familles Rodrigue et Groleau.
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