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Rencontre avec le maréchal-ferrant Maxime Poulin

durée 18h00
15 janvier 2021
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Léa Arnaud
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Par Léa Arnaud, Journaliste de l’Initiative de journalisme local

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Ébéniste la journée, Maxime Poulin âgé de 39 ans est aussi maréchal-ferrant le soir depuis une quinzaine d’années. Contacté par EnBeauce.com, il a accepté de nous parler de sa carrière dans ce métier particulier.

Il y a de cela 20 ans, l’homme de Saint-Benoît-Labre avait une compagne cavalière qui lui a donné l’idée de s’offrir son premier cheval. Il est alors tombé en amour avec Bud, un poulain âgé d’un an qui se trouvait dans un champ de Saint Éphrem. Maxime Poulin l’a alors acheté et ensemble, ils ont appris.

« Quand je l’ai eu il n'avait jamais été sellé, on a tout appris ensemble, comment seller, atteler et ferrer », a témoigné le cavalier.

Le début d’une carrière inattendue
À ses débuts dans le milieu équestre, Maxime Poulin faisait ferré Bud Make Me Honor par un maréchal-ferrant du coin. Un jour, ce dernier s’est blessé. Suite à cela, sous les conseils de sa mère, le jeune propriétaire a pris contact avec son oncle, qui a lui-même été maréchal-ferrant.

« Il a accepté de me montrer pour que je puisse le faire à mon propre cheval. Lui-même a été formé par son grand-père, donc mon arrière-grand-père, qui forgeait les fers. »

Par la suite, il a alors pu s’entraîner sur son cheval jusqu’à suivre un professionnel pendant une année qui lui a permis d’approfondir son apprentissage. 

« C’est une passion que j’ai développé en travaillant avec mon cheval et en développant mes connaissances auprès d’autres chevaux. Après avoir été en pension chez un maréchal, j'apprenais à faire des choses, tailler la corne, faire les finitions. À force j’ai évolué et puis avec le temps et le bouche-à-oreille, ça s'est développé. »

Aujourd’hui, le maréchal-ferrant de Saint-Benoît a entre 20 et 25 chevaux dont il s’occupe de façon régulière, par cycle de six semaines en moyenne. Pour en faire une carrière à temps plein, ça prend au moins une centaine de chevaux.

Le métier en tant que tel
« Dans le temps, on prenait une barre et on forgeait le fer à chaud. Maintenant, pour sauver du temps, on a des fers préformés. En avant ils sont plus ronds et en arrière plutôt en trapèze. On a juste à l'agrandir un peu et à l’ajuster, il existe plusieurs tailles disponibles », a expliqué le professionnel.

Lorsqu’il se prépare à travailler un animal, Maxime enfile son tablier de cuir renforcé qui protège les jambes. « Je me suis déjà planté un clou dans la cuisse, et ça pique ! », exprime-t-il en riant. De plus, avec un autre maréchal, ils ont conçu un pied spécial. « C’est difficile pour le dos surtout, car souvent il faut porter la jambe et le poids du cheval. Alors ce pied permet de supporter le poids et c’est plus facile. » 

En général, ce sont des cycles de six semaines pour changer les fers d’un cheval. Selon ses explications, la corne du pied de l’animal, c’est comme un ongle qui pousse sur un humain, quand il est trop long, on le coupe. Cependant, si la corne pousse mal, ça peut changer l'angle de la jambe et occasionner des problèmes. C’est pourquoi il est important de respecter le cycle des six semaines. L’hiver, la corne pousse moins vite donc un cycle peut aller jusqu’à huit semaines. 

C’est justement une problématique que l’association des maréchaux-ferrants du Québec a dû défendre auprès du gouvernement lors de la première vague de confinement en mars dernier. Considérés comme un service non essentiel, ils ont dû cesser leurs activités et n’intervenir qu’en cas d’urgence. L’association a finalement eu gain de cause.

Maxime Poulin a exposé le côté spécial de chaque intervention, l’importance de l’attention accordée à chacune d’elle. « Tu n’as pas deux chevaux qui sont pareils, il faut toujours s'adapter. Tu le regardes marcher et ça t'aide. Certains ont la corne qui pousse bien, d’autres ont la corne qui pousse doucement. Là ça devient plus compliqué parce que c’est plus long à guérir en cas de problème. » 

Il y a beaucoup de maladies, dont certaines qui ne sont pas forcément visibles. « Nous on se base avec des angles en moyenne, mais ça se peut qu'à l'intérieur de son pied, ce ne soit pas correct. On peut alors faire appel à des vétérinaires pour faire des radios. C’est d’ailleurs la plus belle chose que j'ai connue. Grâce à ces collaborations, on peut mieux agir et tailler correctement afin de garder un bon équilibre pour le cheval. Quand tu peux être un vétérinaire plus un maréchal-ferrant, t’as un monde idéal! » 

L’importance d’éduquer le cheval 
L’homme qui se déplace dans les différents centres équestres a souligné l’importance d’éduquer son cheval à bien agir lors de la pose des fers, pour son bien-être personnel et celui du maréchal.

« Oui il y a des chevaux détestables, mais souvent c'est par manque de pratique de la part des propriétaires. S’ils tardent trop à changer les fers ou s’ils n’éduquent pas leur équidé, c’est sûr que ça ne le tentera pas de se faire toucher la patte. Avec un cheval pas éduqué, j'ai perdu un bout de doigt! J'installais le fer, le cheval était gossant. Je travaillais sur sa patte arrière, il tirait et à un moment il a bougé et m'a coincé le doigt avec le fer. Ça a coupé. »

Il y a également des moments plus sympathiques où les chevaux jouent les comiques. « Il y en a une, elle est drôle, quand t'es en avant elle s'accote sur toi, on dirait qu’elle veut dormir ! Tu vois qu’elle n’est pas stressée », a-t-il dit en souriant.

De son côté, Bud Make Me Honer a été habitué dès son plus jeune âge puisque Maxime Poulin s’est d’abord entraîné sur lui. Tout comme son poulain de trois ans, Jessie Chick Memories, que le maréchal éduque avec des exercices.

« J'ai commencé avec Bud, il a été très patient. Je passais des journées où je le taillais, je testais le fer, etc. J’apprenais, mais lui aussi apprenait. On a évolué ensemble. Maintenant je fais ça vite, mais avant c’était bien plus long. Aujourd’hui, juste faire la taille et nettoyer c’est 25 à 30 min. Sinon, enlever les fers, nettoyer et remettre des fers c'est facile une heure environ si tout va bien. »

Une relation particulière avec ses propres chevaux
Comme il a été présenté plus haut, Maxime Poulin a un cheval âgé de 21 ans, Bud Make Me Honer et un poulain de trois ans, Jessie Chick Memories aussi appelé Superman. 

« Je monte toujours Bud pour des petites randonnées. Mais nous avons fait de la compétition, des barils et des tours de ring. Quand je le sors en compétition, je sens qu'il tripe, je le vois dans sa face. »

Mais depuis maintenant trois ans, cet ancien vainqueur a gagné sa retraite après avoir pris sous son aile le jeune Superman. En effet, la mère du poulain est décédée peu de temps après sa naissance, il lui a alors fallu une « nounou ». Le fait de se nourrir, de boire ou de s'abriter ce n’est pas instinctif chez ces animaux-là. Il avait donc besoin d’un exemple à suivre. 

« J’avais confiance en mon cheval âgé, alors c'est lui qui l'a éduqué et ça a très bien été. Maintenant je forme le petit pour faire de la compétition de baril aussi. »

Finalement, lorsque nous avons demandé à Maxime s’il souhaitait un jour faire de cette passion un métier à temps plein, il a répondu qu’il gardait cette idée en tête. 

« J'ai une belle clientèle et du beau monde. J'aime vraiment ça, c'est une passion de travailler avec un animal. Parfois il y a des cas spéciaux, il faut se forcer à réfléchir pour trouver comment aider. Parfois on demande de l’aide à d’autres professionnels, c’est ça qui est plaisant » a conclu le maréchal-ferrant. 

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Samuel Rodrigue, le forgeron de Saint-Éphrem

commentairesCommentaires

1

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  • MLD
    Madeleine Laflamme Doyon
    temps Il y a 3 ans
    Très intéressant à lire et belles photos explicatives. Quand j'étais enfant je n'avais qu'à traverser la rue à St-Benoît Labre pour aller regarder M. Josaphat Bourque à une bonne distance. Son feu de forge me fascinait. Même le son du marteau sur l'enclume était comme une musique.

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