Enquête de l'APES
La pénurie de pharmaciens affecte les hôpitaux de Chaudière-Appalaches

Par Salle des nouvelles
Les résultats de la dernière enquête sur les effectifs de l’Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec (A.P.E.S.) témoignent des répercussions du manque de pharmaciens sur les soins pharmaceutiques dans les établissements de santé partout au Québec, notamment dans Chaudière-Appalaches.
« Il ne suffit pas de pourvoir les postes vacants; des centaines de pharmaciens supplémentaires sont nécessaires afin d'assurer une couverture juste et équitable en soins pharmaceutiques aux patients du Québec », a signalé Julie Racicot, présidente de l’A.P.E.S, par voie de communiqué de presse.
L'organisme indique que l’offre de soins pharmaceutiques consiste dans la prise en charge de la médication par un pharmacien présent à l’unité de soins ou à la clinique ambulatoire où sont soignés les patients. À noter que le pharmacien d’établissement peut travailler au cœur de différents secteurs ambulatoires et unités de soins. Toutefois, dans le cadre de l’enquête sur les effectifs, certains secteurs ont été ciblés. Dans la région de Chaudière-Appalaches, voici le taux de découverture, recensé au 1er avril 2023, pour les trois secteurs de soins suivants:
⎯ Dans les urgences, 88 % des besoins en pharmaciens pour prodiguer des soins pharmaceutiques sont non comblés, bien que ces soins y soient névralgiques et que des études démontrent qu’un nombre considérable de visites sont attribuables à des problèmes liés aux médicaments;
⎯ Aux unités de soins intensifs et coronariens, auprès des patients hospitalisés, 46 % des besoins en pharmaciens pour donner des soins pharmaceutiques sont non couverts, malgré un secteur de soins aigus et l’usage de médicaments complexes pour lesquels le pharmacien détient l’expertise;
⎯ En dialyse rénale, 63 % des besoins en pharmaciens sont non comblés, en dépit de la vulnérabilité aux médicaments des patients dialysés dont la capacité de filtration des reins est diminuée.
Signalons que les résultats de l'enquête ont été calculés à partir de ratios émanant soit de l’A.P.E.S., soit du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).
« Le manque de pharmaciens nuit à l’efficience des visites dans les salles d’urgence, notamment en augmentant le temps d'attente, les risques d'incidents et d'accidents médicamenteux ainsi que d'effets indésirables liés aux médicaments, et la durée moyenne des séjours », a fait valoir Mme Racicot.
Elle indique qu'à l’automne 2023, le taux d’inscription en pharmacie d’établissement se trouvait parmi les plus bas enregistrés depuis 10 ans, avec à peine quelque 57 pharmaciens qui ont commencé le programme, malgré 114 bourses d’études disponibles.
C'est pourquoi son regroupement demande au gouvernement de valoriser la profession par des gestes concrets, soit d’investir dans le recrutement de personnel et dans des conditions de travail et des salaires attrayants pour les pharmaciens d’établissements, afin que ces derniers « soient dotés des professionnels nécessaires pour offrir des soins de qualité et sécuritaires aux patients. »
Méthodologie
L’enquête de l’A.P.E.S. est menée auprès des départements de pharmacie des établissements de santé du Québec. Sur 40 départements, 37 ont participé à cette enquête en 2023, soit un taux de réponse de 92,5 %. L’enquête couvre l’exercice budgétaire des établissements de santé allant du 1er avril 2022 au 31 mars 2023.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.