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Paroisse Sainte-Famille-de-Beauce: la situation financière de plus en plus précaire

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21 janvier 2025
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Sylvio Morin
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Par Sylvio Morin, Chef des nouvelles

La série d'assemblées de paroissiens, qui se sont tenues cet automne dans les communautés de la Paroisse Sainte-Famille-de-Beauce, ont signalé à nouveau des déficits d'opération de la fabrique régionale, ce qui rend l'avenir de plus en plus instable dans l'accomplissement de sa mission.

Rappelons que c'est en 2017 que la structure actuelle a vu le jour, à la demande du Diocèse de l'Église catholique de Québec, qui a instauré la fusion des paroisses de son territoire, celles-ci passant de 242 à 38 aujourd'hui.

Sainte-Famille-de-Beauce comprend les communautés de Beauceville (Église Saint-François-d’Assise), Saint-Joseph-de-Beauce, Saint-Odilon, Frampton (Église Saint-Édouard), Saint-Alfred, Saints-Anges, Saint-Frédéric, Saint-Jules, Saint-Séverin, Saint-Victor, Tring-Jonction (Église Sainte-Famille), et Vallée-Jonction (Église l’Enfant-Jésus).

La fabrique fonctionne avec un conseil d'administration de six marguillers venant de l'ensemble du territoire. Deux sièges sont vacants actuellement. Ce conseil d'administration était présidé par Me Jean-Denys Rancourt, dont le mandat à cette fonction a pris fin le 31 décembre dernier. Il avait été nommé par le diocèse en mai 2023. Pour l'instant, son successeur n'est pas connu.

Le CA attribue les revenus et les dépenses pour chacune des communautés, — qui sont supervisées par un CCOL (Comité de consultation et d’organisation locale), alors que les déficits d'opération sont assumés par l'ensemble de la paroisse. Un fonctionnement qui explique la situation actuelle.

Ainsi, selon les documents remis par le conseil d'administration de la fabrique lors de assemblées de paroissiens, la paroisse Sainte-Famille-de-Beauce présentait un déficit d'opération en cours atteignant 559 903 $, au 31 décembre 2023.

Au chapitre des revenus, les contributions volontaires annuelles (CVA), que l'on appelait autrefois la dîme, se sont chiffrés à 454 214 $, en chute de 40% depuis quatre ans. Les collectes dominicales ont totalisé 95 983 $, dont plus de la moitié venaient des églises de Beauceville et de Saint-Joseph-de-Beauce. Les frais de funérailles (140 en 2023) ont généré des entrées de près de 40 000 $, et autant durant les collectes de cérémonie. Par ailleurs, comme seulement 20 mariages ont été célébrés durant toute l'année (ce nombre inclut ceux de la paroisse voisine de Sainte-Mère-de-Jésus), les revenus ont été de seulement 3 980 $ pour les frais et de 4 800 $ en collecte. Au total, les revenus se sont chiffrés à 1 511 041 $.

Pour les dépenses, les postes les plus importants auront été les salaires et bénéfices (514 000 $), l'entretien et réparations (199 651 $) ainsi que les coûts de chauffage (169 291 $) et d'électricité (33 69 $), des églises, presbytères et salles de la fabrique. Notons que la contribution au diocèse s'élève à presque 85 000 $ et augmentera de 10 000 $ pour les trois prochaines années. La paroisse s'est donc retrouvée avec des dépenses de 2 070 944, ce qui explique le déficit de 560 000 $. Il pourrait atteindre les 675 000 $ l'an prochain.

Les deux plus grosses communautés de la paroisse sont celles de Beauceville et de Saint-Joseph-de-Beauce, avec respectivement 27% et 23% de répartition.

À titre de simple comparaison, l'état des revenus et dépenses qui a été présenté à l'assemblée des paroissiens de Saint-Joseph-de-Beauce (28 novembre) indiquait un déficit, avant activités extraordinaires, de 33 622 $ alors que pour Beauceville, qui a tenu sa rencontre le 5 décembre, le document signalait un surplus de 17 620 $, soit le meilleur résultat de la paroisse. Dans les faits, trois communautés enregistrent des surplus alors que les sept autres sont déficitaires.

Déménagement du centre administratif
Des mesures pour réduire au maximum les dépenses de la fabrique ont été prises par le conseil d'administration, qui ont été mises en oeuvre au cours de l'été 2024.

Ainsi, tout le personnel administratif dispersé dans les communautés de la paroisse a été rapatrié vers Saint-Joseph-de-Beauce, dans un espace loué (ancienne Banque Nationale) parce que le presbytère de l'endroit, qui était le centre administratif, n'aurait pu accueillir ces employés.

En effet, le bâtiment patrimonial, en plus d'être non conforme aux normes de la CNESST, aurait nécessité des travaux de rénovation intérieure (toilettes, ventilation, chauffage, système électrique, rampe extérieure pour la mobilité réduite, insonorisation, etc.) qui auraient nécessité des investissements estimés au bas mot à 200 000 $, des dépenses dans lesquelles la fabrique ne pouvait s'engager.

Les administrateurs ont signé un bail de location de 80 000$ par année, qui comprend les frais de services (chauffage, climatisation, électricité, etc.), soit un coût fixe sans surprise pour une paroisse qui se trouve en situation financière instable. De plus, le tiers de la facture est assumé par la Corporation des cimetières de Sainte-Famille-de-Beauce, qui partage l'espace de travail.

Le rapatriement du personnel fait en sorte que le centre administratif assume maintenant la gestion complète de tous les registres et de toutes les messes. Dans les communautés, les services offerts sont limités et tributaires de bénévoles qui veulent s'impliquer.

Le centre a aussi restreint ses heures d'ouverture. Les lieux sont accessibles au public du lundi au jeudi, de 8 h à 16 h.

Par ailleurs, depuis le mois d'août dernier, les prêtres, sauf deux exceptions, sont tous hébergés au presbytère de Beauceville. Cela comprend aussi les abbés de la paroisse voisine en Nouvelle-Beauce.

Signalons que seulement 100 prêtres sont actifs dans tout le diocèse de Québec. Trente d'entre eux ont 71 ans et moins, dont 15 qui ont 50 ans et moins. Pour Sainte-Famille-de-Beauce, deux prêtres sont à temps plein et un troisième officie à raison de trois jours/semaine.

Enfin, comme l'a déjà indiqué le président sortant du conseil d'administration, Jean-Denys Rancourt. les communautés qui ne sont pas en mesure de produire un bilan qui n'est pas déficitaire, pourraient devoir, éventuellement, se départir de leurs installations, comme la vente de presbytères et la cession d'églises.

Le mouvement en ce sens est déjà entrepris depuis quelques années. Il est l'objet du 2e article de cette série.

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