CISSS de Chaudière-Appalaches
Éviter le gaspillage alimentaire en remplissant les frigos-don
Olivier Duval et Annie Laforest, du CISSS de Chaudière-Appalaches, ont mis sur pied un projet de redistribution de denrées alimentaires au profit des personnes dans le besoin.
Respectivement organisateur communautaire au CLSC à Saint-Georges et coordinatrice logistique en mission hébergement, ils ont voulu pousser plus loin le projet de frigo-don. « C’est le fun les frigos parce qu’on arrive à diminuer le gaspillage alimentaire et puis ça permet de nourrir ceux qui sont dans le besoin », a expliqué Olivier Duval en rencontre avec EnBeauce.com. Cependant, les gens se plaignaient parce qu’ils étaient souvent vides.
Le CISSS s'est alors tourné vers les restaurants, considérant que les épiceries collaborent déjà avec Moisson Beauce. L’idée étant de mettre dans les frigos-don les restes des cuisines qui n’ont pas été servies. Cette collaboration a fonctionné un temps, puis les restaurateurs ont décidé de donner les restes de repas directement à leurs employés.
Finalement, l’idée est venue de contacter les CHSLD publics et privés du territoire parce que, dans ces établissements, les résidents ont toujours le choix entre deux repas. De ce fait, il y a systématiquement une quantité supplémentaire de chacune des options proposées. Cependant, cela entraîne de nombreux restes et c’est ceux-ci qui se retrouvent aujourd’hui dans les frigos-don.
« C’est hyper important de savoir qu'on ne produit pas pour éventuellement mettre à la poubelle ou pour redonner, on essaie d'être le plus juste possible dans nos quantités, mais étant donné ce choix (imposé par le Ministère), il reste tout le temps à peu près trois ou quatre repas de chacun des mets », a détaillé Annie Laforest.
Mise en place du projet pilote en Beauce-Sartigan
C’est le CHSLD Richard-Brusque de Saint-Georges qui a accueilli le projet pilote en février 2024. Pour s’assurer de la bonne coordination du projet, une entente a été créée avec le comptoir régional. C’est cet organisme qui va chercher les plats dans les CHSLD de Saint-Georges et les distribue dans les quatre frigos de la ville. Il a fallu quelques ajustements, mais avec la collaboration de tous, il a pu être mené à bien.
« On y est allé progressivement. Ça a été vraiment agréable. Le premier site qu'on a fait, c'est le CHSLD Richard-Busque. Il y a eu quelques ajustements. Au début, on allait chercher les repas tous les jours, mais ça devenait fatiguant. Aujourd’hui on va les chercher quatre fois par semaine », a ajouté l'organisateur communautaire.
Les employés des établissements récupèrent les repas et les mettent en portions pour que l’organisme communautaire en charge puisse passer les chercher pour les déposer dans les frigos-don.
Cela permet de redonner au plus démunis des plats de qualité avec des aliments nutritifs.
« Grâce à la collaboration des organismes communautaires, mais aussi grâce à l'ouverture de la direction logistique de la santé publique, ça a permis une belle innovation. On a même gagné un prix régional de santé publique pour reconnaître justement l'effort, l'innovation et la recherche qui avaient été faites autour de ça », se réjouissent Olivier et Annie.
Expansion du projet
Petit à petit, cette initiative s’étend ailleurs en Beauce et en Chaudière-Appalaches.
En effet, le Séminaire a embarqué sur le projet. Puis, ça s’est étendu à la Maison des aînés de Saint-Martin où c’est le Comité en sécurité alimentaire de la municipalité transporte les repas à la réalisation du projet.
« Au printemps passé, on a trois autres secteurs qui se sont joints à l'initiative des frigos-don, dont Saint-Jean-Port-Joli, Saint-Prosper, la maison des années de Black Lake et bientôt le CHSLD de Youville », a précisé la coordonnatrice logistique. « On est en train de planifier la phase trois pour cet automne-hiver afin d’élargir les horizons, puis pouvoir contribuer davantage dans d'autres secteurs. »
Faire une différence
L’année dernière, ce programme a permis de redistribuer 8 700 repas en Beauce. D’ici la fin de l’année 2025, le CISSS prévoit que ce chiffre pourrait atteindre 20 000 repas pour l’année.
« Les gens sont très contents aussi qu'on donne autant! Je pense que c'est quelque chose qui permet aussi d'enclencher un certain mouvement parce que je ne vous cacherai pas que les frigos restent vides malgré ça. Mais quand on pense que l'objectif premier c'est de réduire le gaspillage alimentaire, c'est correct que les frigos soient vides, l’important c'est qu'il y ait un roulement des aliments dedans », a conclu Olivier Duval, qui souligne que les personnes qui ont besoin viennent effectivement se servir dans les frigos à leur disposition.
Une mention particulière a été faite à l’entreprise Elfe Plastik inc, Saint-Léon-de-Standon, pour sa collaboration pour les contenants.