Coalition des Victimes Collatérales
Voie de contournement à Lac-Mégantic: inquiétudes autour de la gestion de l'eau
Alors que l’Office des transports du Canada (OTC) tient une audience publique ce mardi 2 décembre à Lac-Mégantic, la Coalition des Victimes Collatérales (CVC) annonce qu’elle y prendra la parole pour exprimer ses vives inquiétudes face aux impacts hydrogéologiques du projet de voie de contournement ferroviaire.
Selon les dernières études commandées par Transports Canada, jusqu’à 9 millions de litres d’eau par jour devraient être évacués lors de la construction du tracé, soit l’équivalent de la consommation quotidienne de 45 000 personnes.
Une fois l’infrastructure en place, entre 1,5 et 3 millions de litres d’eau par jour devront être pompés en continu afin d’éviter les risques de déraillement liés à l’accumulation d’eau de surface et souterraine. Un mécanisme de drainage essentiel, dont l’interruption poserait un problème de sécurité ferroviaire, d’après les experts.
Pour la CVC, autoriser une ligne ferroviaire principale qui repose sur un rabattement permanent de la nappe phréatique dans une zone désignée pour l’approvisionnement en eau potable constitue une menace directe pour les citoyens. Le groupe dénonce notamment le fait que l’Arrêté ministériel 2006-040, qui protège cette aire de captage à la demande de la Ville de Lac-Mégantic, ne figure qu’en note de bas de page dans la demande d’autorisation déposée par Transports Canada.
« Dans le contexte des changements climatiques et des difficultés d’accès à l’eau potable de plusieurs municipalités du Québec, c’est simplement indécent de gaspiller toute cette eau potable », affirme Maude Lambert, résidente du secteur Développement Roy à Frontenac, directement touché par le projet. Elle craint que les puits résidentiels s’assèchent, et s’inquiète de l’absence de garanties écrites quant au plan de surveillance proposé.
La Coalition questionne également la faisabilité technique du tracé dans certains secteurs, compte tenu des données géotechniques et des pressions d’eau souterraine anticipées. Elle demande à l’OTC de mandater des experts indépendants en excavation pour vérifier si la construction est réellement possible sans compromettre la sécurité des travailleurs ni celle des milieux naturels.
« On va gaspiller, à perpétuité, de grandes quantités d’eau potable ! Tout cela pour une voie ferrée de 12,5 km que la majorité de la population locale ne veut pas, déplore Yolande Boulanger, co-présidente de la CVC. Peut-on prendre deux minutes pour penser aux jeunes et aux futures générations ? »
Pour rappel, la Coalition des Victimes Collatérales regroupe des citoyens de Lac-Mégantic, Nantes et Frontenac opposés au tracé proposé. Elle milite pour une reconstruction axée sur la science, l’écoute et la sécurité des communautés locales.

