Le réseau de la santé et des services sociaux connaît aussi une pénurie de main-d’oeuvre
L’Agence de la santé et des services sociaux de Chaudière-Appalaches s’est mobilisée, le 8 novembre dernier, lors d’un colloque tenu à la Cache à Maxime de Scott, afin de trouver des solutions au manque de main-d’œuvre dans le domaine de la santé et des services sociaux. Ainsi, se sont plus de 175 personnes provenant d’une grande variété de secteurs comme le réseau de l’éducation, des syndicats, des coopératives de services à domicile, des centres de développement, d’Emploi Québec, des chambres de commerce, des carrefours jeunesse emploi, des centres de la petite enfance, de la Commission régionale des élus (CRÉ) de Chaudière-Appalaches et des établissements du réseau de la santé et des services sociaux, qui ont pris part à ce premier rendez-vous annuel de la planification de la main-d’œuvre.
C’est donc dans une ambiance dynamique, orientée sur l’action et axée sur les solutions, que tous ces acteurs ont mis en commun leurs connaissances, leurs expériences et leur talent afin d’élaborer des stratégies novatrices pour remédier aux problèmes actuels et futurs de planification de main-d'œuvre dans le secteur de la santé et des services sociaux dans Chaudière-Appalaches.
Ainsi, l’objectif ultime de cette rencontre était d’instaurer une culture de concertation avec les partenaires intersectoriels en vue de trouver des solutions d’optimisation en planification de main-d’œuvre. De plus, tel que l’a mentionné le président-directeur général de l’Agence, Marc Tanguay, au cours de son allocution, « il s’agit d’un mouvement de mobilisation de toute une région qui décide de faire ensemble et de s’entraider entre les différents secteurs d’activité ».
D’autre part, le directeur du projet national de main-d'œuvre au ministère de la Santé et des Services sociaux, Robert Garon, a insisté lors de la conférence d’ouverture sur l’importance de développer une vision intégrée de la planification de la main-d’œuvre qui correspond aux nouvelles réalités du marché de l’emploi.
Ainsi, rappelons qu’en 1976, les gens âgés de 15 à 29 ans, dans la région de la Chaudière-Appalaches, représentaient 40 % de la population, contre 25 % à l’heure actuelle. Aujourd’hui, 1,3 personne est nécessaire pour remplacer une personne qui quitte. De plus, au cours des cinq prochaines années, toujours dans la région de la Chaudière-Appalaches, on estime que plus de 25 000 travailleurs prendront leur retraite et que 35 000 postes seront à combler.
Pour pallier ce phénomène, les équipes des ressources humaines des établissements de la santé et des services sociaux de la région de Chaudière-Appalaches ont créé un projet de plan d’action au printemps 2007. Ce dernier a d’ailleurs été proposé comme projet commun aux participants du colloque pour être bonifié et lui donner un caractère plus régional. Le plan traite donc des grands volets comme l’attraction, la rétention et l’optimisation des ressources humaines.
Les solutions proposées lors du colloque
Au cours de la rencontre, le professeur titulaire et directeur associé principal de la formation des cadres aux HEC Montréal, Alain Gosselin, a présenté les mesures à mettre en place pour que les employeurs du réseau de la santé et des services sociaux de la Chaudière-Appalaches deviennent des employeurs de choix. Notamment, ces derniers devront modifier leurs pratiques de gestion afin de développer une relation spéciale et unique avec leurs employés. M. Gosselin a, par exemple, proposé aux employeurs d’organiser dans les équipes de travail des activités qui portent sur la vision de leur organisation et sur le sentiment d’appartenance des employés. Il a également souligné le fait que les employés doivent avoir du plaisir au travail.
De plus, d’autres solutions à la pénurie de main-d'œuvre ont aussi été évoquées par les différents partenaires. Ainsi, la région se dotera d’un mécanisme régional et intersectoriel de recrutement et de promotion de la région et des établissements de la santé et des services sociaux. Un site Web régional pourrait aussi être envisageable afin de soutenir ce mécanisme.
Par ailleurs, l’organisation du travail devra être revue dans le but d’utiliser, de façon optimale, les compétences de toutes les catégories d’emploi. Il faudra également offrir aux employés la possibilité d’être des ambassadeurs des différentes professions auprès des jeunes du secondaire et des finissants, afin de faire connaître les milieux de travail du réseau de la santé et des services sociaux de Chaudière-Appalaches. L’importance de faire connaître aux jeunes les diverses caractéristiques des métiers reliés au domaine de la santé et des services sociaux, par le biais de modalités diversifiées comme des stages d’observation, a aussi été un des sujets discutés au cours du colloque.
Enfin, les organisations devront devenir des employeurs de choix en développant une relation particulière et unique avec leurs employés et en misant sur le principe de la réciprocité.
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